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Israël : Voyage en terre Tech
Israël : Voyage en terre Tech

Le hall de l'aéroport parisien tôt le matin, c’est un peu comme la case départ d’un pèlerinage en Israël.

Pour certains, c'est écrit sur leur programme si ce n’est sur leurs chaussettes dans leurs sandales : Voyage en terre sainte, La bonne Nouvelle ! Pour d'autres, ce sera une prière séculaire réalisée à grand renfort de tissu et psalmodies dans un coin de la salle d'embarquement, pour fixer le cadre. Et tous ont la même manie de se river régulièrement à leur smartphone. La nouvelle religion serait-elle en passe de devenir technologique ? Les moutons électriques que nous sommes composent-ils le troupeau rêvé des Androïdes de Philip K. Dick ? Et vers quel horizon se dirigent ces accros aux nouvelles technologies ? Israël ? Cela peut sembler presque surprenant, mais la Silicon Valley californienne regarde la ville israélienne de Tel-Aviv avec sérieux depuis longtemps. La Start-up Nation - c'est le surnom de Tel-Aviv - rivalise d'idées et de coups technos avec sa consœur californienne depuis des années. Le gros coup médiatique fut le rachat de Waze par Google, mais l'écosystème israélien surprend et fait fureur depuis longtemps chez les initiés. Les rachats sont incessants, les échanges permanents et chaque grand groupe technologique (ou pas) se doit dorénavant de miser sur le tapis vert économique mondial un sérieux pion sur la case israélienne. Faisons un tour pour mieux comprendre cette effervescence économique et technologique autour d'une ville, Tel-Aviv.

Soirée Ferrero et bluff israélien

La première journée du voyage commence par un événement très officiel. « Ce soir c'est une soirée Ferrero », nous a glissé en souriant un interlocuteur. Anne Hidalgo, maire de Paris, débutait sa visite en Israël à l'ambassade de France pour parler smart city avec ses homologues israéliens. On avait réussi à s'y faire inviter par notre guide, Yossi Dan, président de l'IE-Club de Tel-Aviv, qui en avait profité pour nous donner rendez-vous dans un des cafés branchés non loin de Jaffa, là où l'ambassade de France se situe. Le chauffeur de taxi à la sortie de notre hôtel à Tel-Aviv n'a pourtant pas daigné comprendre notre prononciation de l'adresse. Puis rassuré par le carton d’invitation de l’ambassade rédigé en hébreu, c'est direct au rendez-vous avec deux bonnes heures d'avance qu'on s’est retrouvé dans le quartier de Jaffa.

Yossi, prévenu, s'est empressé de nous rejoindre. Jaffa revit, nous a-t-on expliqué, le quartier embellit et la promenade le long de la côte en bordure de mer est agréable. Une douce invitation à la baignade dont les enfants du quartier ne se privent pas. Le long de la côte, des familles russes multi-confessionnelles (juifs, musulmans, chrétiens...) courent avec leurs enfants à la lumière du soleil couchant pendant que des groupes d’hommes fument le narguilé paisiblement. Pendant quelques minutes, des hélicoptères militaires traverseront le ciel. 

Direction le cocktail de l'ambassadeur !

Petit moment de solitude avant l’arrivée de la maire de Paris, mais quelques cacahuètes feront passer l’instant à défaut de Ferrero. Anne Hidalgo vient pour parler de ville connectée ou plutôt de smart city. Les nouvelles technologies sont maintenant parties prenantes des politiques de la ville. Elles épousent leurs formes pour aider les citoyens dans leurs déplacements par exemple, parfois aussi pour mieux les surveiller. Venue avec ses équipes, Anne Hidalgo souhaite aussi découvrir comment, grâce à un écosystème unique, une ville comme Tel-Aviv peut se féliciter d’avoir une telle forme économique. Paris pourrait ainsi mieux tirer son épingle du jeu en apprenant de l'exemple israélien dont les résultats sont excellents.

« Les Israéliens aiment Paris », proclame l'ambassadeur. « Une relation qui traverse cependant parfois des trous d'air. Nous sommes inquiets pour la sécurité des juifs de France depuis les attentats. »

Anne Hidalgo a répondu : « Les relations entre Paris et les villes israéliennes sont des relations fortes. Avant mon élection, j’ai exprimé ma volonté de partager les expériences et de porter un message de paix. Après les attentats de janvier à Paris, ce voyage prend une signification particulière. » Puis d’enchaîner : « Derrière le projet de smart city, c'est un projet plus large qui s’ouvre à nous. Derrière cette nouvelle économie, il y a beaucoup d'entreprises et de jeunes gens. Ce sont eux qui animent la ville. Une ville progressiste, une ville jeune. »
Elle sourit : « Sur une présentation PowerPoint, on a vu qu’un des points forts de la ville de Tel-Aviv est d’être gay-friendly. C’est important. La smart city doit être une ville de liberté, tolérante et qui attire les jeunes, source de créativité. »

On parle souvent des trois T pour ce genre de ville smart (intelligente) : Technologie, Tolérance et Talent.

Bon, si la ville est si smart, on va bien trouver un moyen de rentrer après la soirée, non ? Il faut prendre un taxi et indiquer notre adresse ? Zut ! On en cherchait un quand un jeune participant quittant la soirée (il n’y avait sans doute plus de cacahuètes) s'est proposé de nous raccompagner. Il connaissait notre guide. En voiture !

Et forcément, nous sommes à côté d’un entrepreneur. Son nom est Ilan Dray, il est designer, spécialiste en expérience utilisateur, on dit UX (pour user experience) et interface graphique, là on dit GUI. Ouf ! Il est aussi un investisseur talentueux dans des projets prometteurs. Il a un joyeux débit de paroles et un certain sens du discours. Il répond très rapidement à nos questions sans trop faire dans le détail, c’est direct et cash. Un comportement typique d’ici et qui nous sera mieux expliqué dès le lendemain matin. Ainsi, en riant Ilan Dray assène des vérités sur cette scène florissante impressionnante, mais aussi déroutante. « Ça délire parfois ici ! J’appelle cela l'israbluff : le bluff israélien. »

En Californie, l'explication nous avait été précisée ainsi : un ingénieur français ou européen ne rendrait pas un software à moins de 90% de fiabilité (on peut toujours coller des patchs en update ensuite pour corriger les bugs), aux USA on peut imaginer se lancer à partir de 80% alors qu'en Israël, à 70%, ils sont capables d’envoyer. C'est une attitude risquée, mais qui peut payer, car la rapidité de la mise sur le marché joue beaucoup dans ce domaine.
Synthétisé par un interlocuteur cela donne : « Les entrepreneurs français qui arrivent juste avec un tournevis et un fer à souder ça se voit de loin ! Ici, c'est plus discret. » C’est aussi l’Américain Gary Vaynerchuk qui nous avait bien amusés en résumant lors d’une conférence la frénésie autour des start-ups : « Pour un Instagram, il y a des millions d’instashit ! » 

Des projets bluffants, Ilan Dray nous en cite pourtant pas mal sur le chemin de l’hôtel, tout en montrant régulièrement du doigt les bars branchés et les discothèques qui ponctuent la route, Tel-Aviv a la réputation d’être une ville qui ne dort jamais. « J’ai même l’idée de faire un jury comme La nouvelle star, pour une Start-up academy afin de mieux filtrer » s’amuse-t-il. Tel-Aviv est surnommée la bulle, car elle semble à l’écart des zones à problèmes du pays dont on parle le plus souvent dans les médias. Ce voyage technologique se déroule d’ailleurs bien à l’abri dans cette bulle un peu privilégiée. A Tel-Aviv, il semblerait que le nombre de cafés-restaurants par habitant y soit exceptionnellement élevé. « Et vous êtes basés où ? Issy-les-Moulineaux ! Mais c’est là où j’habitais ! Ah ah ah, c’est drôle, on est voisins alors ?! » Des vélos électriques sillonnent le remblai de la plage de Tel-Aviv, des joueurs de volley-ball pieds nus dans le sable jouent sous la lumière de spots. « Avec tout ce que j’entends, j’ai l’impression tout de même qu’en France ça se réveille un peu côté start-up, non ?! » « Cela se réveille un peu en effet », mais bon là on va se coucher quand même… Merci beaucoup pour la route.

2. Culture d’entreprise israélienne

En Israël, il y a plus de 8 millions d’habitants. Six millions sont de confession juive et un million six cent mille de confession musulmane (soit 20% de la population). On compte un million de Russes immigrés, qui entre 1989 et 2002, furent plus de 900 000 à voyager vers Israël. Ces Russes forment aujourd'hui la première communauté juive du pays, bien que peu sensibles à la problématique religieuse. Signe fort et important pour ce secteur des nouvelles technologies : à leur arrivée dans le pays, 60 % d’entre eux étaient diplômés du supérieur, chose rare chez des migrants. On dénombre également 130 000 Ethiopiens qui vivent en Israël et les récentes et importantes manifestations qui se sont déroulées dans la ville Tel-Aviv avec comme slogan #notinmyname comme aux Etats-Unis, ont mis en avant la piètre qualité de leur intégration dans le pays. Mais il y a aussi plus de 50 000 demandeurs d'asile vivant sans statut et sans papiers, pour la plupart en provenance du Soudan et de l'Erythrée. L’année dernière, le nombre de personnes qui ont fait leur alya, choix de venir vivre définitivement en Israël, s’élevait à près de 24 000.


Pour mieux comprendre le mode de fonctionnement des entrepreneurs israéliens, on a croisé Orly Glick dans Sosa, un co-working space (espace de travail partagé) installé dans un quartier de Tel-Aviv à majorité soudanaise et erythréenne. Ce Hub a été implanté volontairement dans ce quartier par la ville pour intégrer les nouvelles technologies dans les quartiers les plus démunis.

Orly Glick est californienne, elle fait du conseil aux entreprises et évalue les start-ups pour TheNEXIT. Elle sait aussi très bien se raconter. Son storytelling d'introduction est au cordeau : sa vie personnelle, professionnelle, ses changements, ses choix et ses aspirations. Elle transmet tout cela de façon méthodique, américaine, ISO 9001.
Elle a aussi son franc-parler et son regard clair sur l'écosystème israélien qu’elle partage avec les entrepreneurs qu’elle croise. C'est son travail de consultante qui l’amène à expliquer des traits que chacun de nos interlocuteurs israéliens nous racontera au cours du voyage.

Mais pourquoi les Israéliens sont-ils comme ça !?

« On est ici pour bien faire, mais aussi (bien) faire des affaires. (To do good but also do good business). Nous sommes dans le deuxième meilleur écosystème de start-ups au monde avec 18 introductions en bourse en 2014 en Israël ! »
On entre dans des détails d’organisation d’entreprise qui sont amusants, voire déroutants.« Il n'y a pas de distance hiérarchique en Israël. C'est de l’ordre du religieux et dans nos gènes aussi, alors on dit souvent : Mon frère pour signifier je suis proche de toi, mais c’est à double tranchant. »
« On utilise le questionnement Thinking outside the box (penser différemment, de façon non conventionnelle, voire perturbante). On n’a pas peur de briser les lois ou d’être dans l’incertitude. »

Écouter Orly Glick, c’est un peu obtenir un condensé pour Israël de ce que le chercheur Philippe d'Iribarne observe et pense depuis des années concernant les multiples manières de s'organiser pour vivre et travailler ensemble. Auteur de La Logique de l'honneur, l'étrangeté française et penser la diversité du monde, il ne serait pas indifférent aux notions de Dugri ou Balagan.

Dugri signifie être honnête, mais aussi friser la grossièreté. « On rencontre des problèmes de formulation avec les entrepreneurs ici, car ne vous attendez pas à des : Pourriez-vous ? Ou des s’il vous plait ? Le discours est direct. » explique Orly Glick. « Les relations sont très émotionnelles aussi, alors quand c'est positif c'est super, mais quand c'est négatif Ouf ! »
Balagan. « Balagan signifie pagaille ou même chaos, mais pour une entreprise c’est une véritable aubaine, car c’est signe d’une agilité qui sauve et pour les multinationales c’est profitable. Après il ne faut pas bondir quand on se retrouve face à des ajustements importants. »
Orly Glick est intarissable et les nuances de vie en société semblent grandes.
Un interlocuteur nous glisse : « Si je veux investir ici il va falloir que j'accepte leur culture d’entreprise, ça veut bien dire cela. »

Un autre nous raconte une aventure de culture d’entreprise surprenante : « Une fois, j'ai envoyé un mail avec des mots soulignés en rouge à un fournisseur chinois. Il a tout de suite quitté notre partenariat. Il ne faut pas faire cela dans leurs codes de communication, je ne savais pas… »
On parlera de cette présentation qui nous avait marquée un peu plus tard durant le séjour.
« Ah bon, c’est ce qu’ils vous ont dit ? », souriait un officiel français un brin gêné de voir tout cela mis sur la table. « C'est vrai tout cela, mais il faut savoir que les entreprises américaines adorent aussi faire tester leurs versions bêta chez nous, car, nous, on leur dira toujours la vérité », s'exclame ensuite un autre ingénieur.

3. L’armée favorise la prise de risque économique

Quand on arrive dans les bureaux d’Edouard Cukierman, on remarque un imposant livre sur Tsahal (l’armée de défense israélienne) qui trône sur une table basse. Il nous apprend qu’il a fait une école d’ingénieur, puis l’armée avec une spécialisation dans les négociations en période de crise et prise d'otages. Depuis, il intervient parfois comme porte-parole militaire et/,mais il est aussi l’auteur d’un livre sur la révolution technologique israélienne Israel Valley. Edouard Cukierman dirige une activité de banque d’affaires avec une centaine de fonds cotés. Il explique : « Avant on avait une activité avec l’Europe très forte, maintenant le centre de gravité s’est déplacé vers la Chine et Shanghai. J’aide les sociétés à se développer sur le marché chinois. »

L’armée joue un rôle crucial dans l’activité économique israélienne, comme l’ont spécifié tous nos interlocuteurs sur place. Avec un service israélien de trois ans, les jeunes bénéficient (en fin de compte) d’une formation professionnelle très riche comme expliquée du point de vue d’un interlocuteur : « L’armée à la sortie, c’est très bien, ils peuvent prendre des risques, ils sont risk oriented. » C’est un regard positif exclusivement économique, car d’autres recrues peuvent en ressortir démolis, c’est selon. L’exemple le plus marquant de cette fusion entre secteurs militaire et civil est Mobileye. Une société qui a bénéficié de la plus grosse levée de fonds en Israël. Mobileye : ou comment d’un algorithme à usage militaire permettant d’interpréter les images provenant des missiles, on commercialise maintenant dans le secteur automobile la même technologie pour éviter les piétons. « Tesla va ainsi équiper son véhicule de sept caméras de ce type », explique Edouard Cukierman.

Nous avons 247 sociétés israéliennes cotées au Nasdaq, je crois que c’est une cinquantaine en Europe ”, sourit-il.

Israël est d’ailleurs le deuxième pays au monde après les Etats-Unis dans le nombre de sociétés cotées au Nasdaq. Le marché chinois semble la nouvelle préoccupation : « Des acquisitions sont faites par les Chinois maintenant. C’est un nouveau marché, car les Chinois ne veulent plus être les simples producteurs du Made in China mais créer, vendre et être compétitifs. C’est difficile pour eux d'investir aux USA ou en Europe. Ici, ils sont accueillis avec le tapis rouge. » Le marché chinois est une opportunité, mais il est plus agressif. « Eux-mêmes prennent en compte la propriété intellectuelle maintenant. Même si le marché chinois est dangereux, le réel danger serait de ne pas s’y implanter. »

4. Au « Medef » israélien

Croiser Dan Catarivas est un peu une aubaine pour un tel sujet. Le monsieur a un CV long comme le bras et reste particulièrement actif dans son domaine. On peut dire qu’il est un peu le patron des patrons israéliens, à la tête d’un « Medef », conjointement à une ancienne activité politique très forte au ministère des Finances, en charge des relations internationales. Une chance, mais aussi un risque de confusion. Son débit est autant décontracté qu’érudit, sa connaissance du marché économique israélien sans fin, son côté militant également…

La liste des succès israéliens dans les nouvelles technologies est longue. Avec gourmandise, Dan Catarivas nous en énumère quelques-uns : « ICQ, un système de messagerie découvert par Mirabilis et tout de suite adopté par tous pour être finalement racheté par AOL, l’application Viber ou Waze, la mémoire flash sur clé USB, Anobit racheté par Apple…&nbps;» Il s’amuse : « Une fois la vente conclue, ils ne vont pas se dorer sous le soleil non ! De toutes les façons, ils l'ont le soleil. Ils réinvestissent ! Ce sont des Serial Start-Upeurs… » Dan Catarivas est fier de ce Silicon Wadi (wadi est une vallée en arabe). Cette zone périurbaine de Tel-Aviv rivalise maintenant avec la Silicon Valley californienne.

Sans richesse naturelle, nous avons donc fait autre chose. ”

Il sourit : « Je commence souvent mes conférences ainsi : Soyez entourés d'ennemis pendant 65 ans, ça aide ! En Israël on sait prendre des risques économiques, car on vit dans l’instabilité. » Il souligne très vite : « Les Européens mêlent le politique un peu trop. Je privilégie l'économique. »
Il enchaine : « L'économie israélienne se porte bien. Le taux de chômage est bas. Avec une dépendance au commerce extérieur de 77%, nous ne représentons pas un réel marché ici, mais plutôt une plateforme et un tremplin. Sans richesse naturelle nous avons donc fait autre chose. »
Il fait une petite parenthèse humoristique : « On connait tous cet exemple de la mère juive qui pousse ses enfants pour réussir des études de médecine ou de droit. Hé bien, maintenant elle veut les voir créer leur start-up ! »

« La part du secteur des TIC (technologies de l’information et de la communication) est plus importante dans certains domaines que celle de la Finlande qui est en tête des classements dans le monde. Nous avons transformé les contraintes en avantages. Notre pays est jeune avec une moyenne d’âge inférieure à 30 ans, en Allemagne c’est plus de 45, c'est important !

On est le premier investisseur en recherche et développement devant la Corée du Sud et la Finlande. Plus de 300 centres de R&D d’entreprises internationales viennent chez nous. Les Américains furent les premiers, les Européens c’est plus long. Il y a le mythe du boycott arabe, mais on travaille tous les jours avec eux !
 »

5. Planter des idées dans le désert

On est parti en route vers le désert plus au sud. Un désert minéral, constitué de cailloux et de rochers, parfois ponctué de vert sur la route : des zones expérimentales de plantation dans le désert ! Notre guide Yossi Dan, nous a éclairés sur le sujet, en racontant en chemin comment il avait effectué son armée dans un kibboutz avec un chercheur sur le blé décidé à retrouver les propriétés nutritives de celui des ancêtres. Il fallait alors irriguer judicieusement. C’est un autre chercheur : Simcha Blass qui a été le penseur, dès les années 60, d’un système d’irrigation étonnant au kibboutz Hatzerim. Ces travaux se sont matérialisés en une société, Netafim : une société d’irrigation israélienne (depuis rachetée par les Américains) qui fait fleurir le désert ou ailleurs/entre autres.


La passion de Yossi pour les nouvelles technologies est demeurée intacte depuis lors. Durant le voyage, il (nous) mentionne aussi la société Green Onyx qui envisage de réaliser via une imprimante 3D du « caviar vert » un aliment thaïlandais le Khai Nam.
Il est trop tentant de filer la métaphore, car si les start-ups sont souvent comparées à des graines, on parle aussi d’écosystème, de cette infrastructure quasi organique pour favoriser les éclosions économiques. Ce « miracle » entrepreneurial là dépend de beaucoup de facteurs.

Une expression privilégiée en Israël, comme en Californie, est le Bottom-Up pour signifier que les idées, comme les décisions, partent du bas pour aller vers le haut (un peu à l’opposé des politiques d’Etat trop souvent dirigistes selon les entrepreneurs). On est encore dans la logique de l’éclosion et pour que la graine du bas devienne plante (entreprise), il faut la nourrir. Elle ne grandira que si elle bénéficie des bons investissements. C'est un véritable jeu de jardinage organique que les VC, business angels cultivent (rien d’angélique dans leurs investissements, les financiers demandent un bon retour sur investissement si possible). C’est ce point fort californien qui fait son succès et qui existe aussi en Israël. Puis on peut jouer à déplacer ces plantations de ville en ville. Jouer à la smart-city...

C’est la démarche de Beer Sheva, notre destination. Il s’agit de l'université de recherche Ben Gourion, spécialisée dans la cybersécurité.

L’occasion d’implanter dans une zone reculée, déserte rappelons-le, une activité de recherche et économique qui pourrait faire date. Dans ce cas, la décision infrastructurelle et politique est clairement du haut vers le bas, même si elle joue à terme sur l’idée de l’écosystème Bottom-up. L’université voit son démarrage favorisé par la présence d’une unité de renseignement de l’armée dans son voisinage, pas moins de 30 000 hommes ! Les transferts technologiques des universités israéliennes vers le monde de l'entreprise sont excellents, nous souligne-t-on.

« Bonjour ! » s’exclame Elise Donat, le représentante francophone des lieux. Puis très rapidement, elle glisse son slogan : « Demain, c'est aujourd'hui à Beer Sheva ! » À un long discours, on préfèrera plutôt constater que oui, ces jacarandas en fleurs et ces palmiers qui ornent le complexe architectural innovant du campus en plein désert sont bluffants !

LIRE LA SUITE : http://webdoc.rfi.fr/israel-voyage-terre-technologies-tel-aviv/

RFI
http://www.rfi.fr/
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