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Opinions

Deux années noires

23 Juillet 2008 - David Bentata

Depuis 1993, après la signature des Accords d’Oslo, et jusqu’à nos jours, les gouvernants d’Israël ont adopté une politique de gauche. Certes deux interruptions eurent lieu : l’une avec le mandat de Binyamine Néthanyhou de 1996 à 1999 et l’autre, de 2001 à 2003 environ, avec Ariel Sharon, et ceci jusqu’au jour où il a eu à choisir entre sa famille poursuivie par des procès et l’adoption de la politique d’extrême gauche néfaste à Israël. Même pendant les périodes précédentes, Néthanyhou et Sharon avaient leur liberté d’action limitée du fait de l’existence de ces Accords d’Oslo de Shimon Pérès et Yossi Beilin et de la pression que faisait peser sur eux le système judiciaire infecté de gauchisme.

Le principe de la politique israélienne a été le suivant et se perpétue : on recherche la Paix à tout prix et pour cela on pousse un personnage de chez l’adversaire de jouer le jeu et peu importe si son jeu est hypocrite (Arafat faisait des discours en anglais modérés pour la consommation extérieure et extrémistes en arabe pour exprimer sa vraie pensée à son peuple). Cela permet à Israël de négocier et dans le même temps de combattre les organisations terroristes que l’on feint de ne pas être liées au pouvoir central ; les populations sont proclamées innocentes et donc les actions militaires dans les immeubles dans lesquels se terrent les terroristes restent très limitées.

Ytshaq Rabin avait déjà exprimé sa tactique savante: « Je négocie pour atteindre la paix comme si il n’y avait de terrorisme et je combats le terrorisme comme si il n’y avait pas de négociations » !

Le souci de cette tactique consiste à ne jamais vaincre, car prétend la gauche : « Il n’y a pas de solution militaire seulement une solution négociée.»

Les Arabes ont accepté le jeu imposé par Israël parce qu’ils y ont vu un chemin pour l’affaiblir et l’abattre. Le Prof’ Ephraïm Karsh, titulaire d’une chaire dans une université à Londres, exprime ses conclusions ainsi dans son livre : ‘Arafat, l’homme et sa guerre contre Israël’ : « C’est l’histoire d’un dirigeant terroriste qui exploite la naïveté des dirigeants d’Israël et des peuples étrangers pour faire avancer son combat dont le but est la destruction totale de l’Etat Juif »

Alors les Arabes ont fixé leur politique clairement : « Vous Israéliens, vous recherchez une Paix virtuelle basée sur le mensonge, nous sommes spécialistes du mensonge, vous l’aurez ! »

Ainsi dans le Sud, dans le passé, Arafat serrait la main à Rabin, maintenant Abou Mazen serre la main d’Olmert et à Shimon Pérès. Et l’on discute de Paix depuis 15 ans ! Mais l’armée israélienne se doit d’agir et frapper dans la Judée-Samarie pour bloquer la gangrène du Hamas. Abou Mazen se garde d’agir pour assurer son autorité. N’aurait-t-il pas partie liée avec le Hamas ? Autour de la bande de Gaza, le Ministre de la Défense prend des mesures défensives (beaucoup de béton et d’acier) pour limiter les dégâts dans les villes et villages israéliens face aux attaques de Kassams… et accepte d’effectuer des actions de liquidations limitées de terroristes. Jamais il ne décide d’une guerre qui donnerait la victoire : Gaza c’est aussi l’Autorité Palestinienne avec qui on négocie !...

Dans le Nord nous vivons dans la même fiction : Bashar Al-Assad (qui dirige le Liban par personnes interposées) accepte de négocier la Paix en posant ses conditions ; Israël combat le Hizballah, soumis à la Syrie, mais sans intention de l’écraser puisqu’on négocie la paix avec son maître!

Cette définition (mensongère !) de deux entités par Israël, une de paix et une de guerre, provoque une auto paralysie intentionnelle, et nous amène à une situation inextricable.

Quand le 12-7-2006 sont kidnappés par le Hizballah Ehoud Goldwasser et Eldad Réguev, (après Gilad Shalit le 25-6-2006 par le Hamas), Olmert ouvre les hostilités immédiatement contre … le Hizballah !

Pourquoi oublier que le Hizballah agit dans un pays souverain appelé le Liban ?... La réalité est compliquée ? La Syrie fixe la politique libanaise et lui impose le Hizballah et l’armée régulière du Liban ne s’oppose jamais à lui et lui permet d’agir comme bon lui semble. Un seul dirigeant ne fixe-t-il pas leurs démarches ? Cette fiction s’est dévoilée avec la main mise du Hizballah sur le Président Soleiman et le Premier Ministre Signora. Mais on continue à jouer le jeu du mensonge.

Olmert ne devait-il pas en 2006, rejetant la fiction des deux entités Liban-Hizballah, envoyer un ultimatum au Liban d’avoir à restituer les deux soldats kidnappés dans les 72h et déclencher une action diplomatique dans le monde? De telles démarches n’étaient-elles pas le seul espoir de les récupérer vite et peut-être vivants ? (Ils auraient été kidnappés vivants et n’auraient pas supporté le voyage… à moins qu’ils n’aient été liquidés).

La guerre conçue par Olmert avec Amir Pérètz, Ministre de la Défense, et Dan Haloutz, Chef des Armées préparées pour le désengagement, tous d’une incompétence notoire, a échoué dans quatre de ses buts et a réussi dans un seul : prise de position de l’armée libanaise à la frontière, …armée qui aide le Hizballah dans sa réinstallation !

Le bilan de la guerre de 33 jours est le suivant (les nombres pour le Liban ressortent d’évaluations):

Etat	Militaires Tués	Militaires Blessés	Civils Tués	Civils Blessés	Réfugiés
Israël	121	628	44	2000	300.000
Liban	500/700	1000	1200/1500	2500	1.000.000

Bilan très lourd face aux résultats nuls !

Les propositions de ‘cessez le feu’ étrangères présentées dès les premiers jours ont été rejetées par Israël. Pourquoi ? Il était possible d’accepter avec comme condition la restitution de nos soldats. Dans les premiers jours, Olmert se berçait-il d’illusions ?

Olmert n’aurait-il pas dû s’atteler après la guerre au problème de leur restitution des deux soldats ?

N’aurait-on pas dû interdire à Karnit Goldwasser et à Noam Shalit toute action personnelle ? Leur action, qui prouve leur douleur et leur qualité de coeur que nous respectons profondément, ne pouvait aller qu’à l’encontre du but poursuivi : le Hizballah (et également le Hamas) suivent les interviews de ces malheureuses familles, ils s’en réjouissent et plus la douleur personnelle se répand dans le public et sont organisées des manifestations pour leur libération…, plus le prix augmente. Mais comment les critiquer quand on connaît l’inconscience du gouvernement et sa nonchalance dans le traitement des problèmes ! Par contre qu’importe aux Arabes leurs prisonniers ? De plus ils les savent très bien traités (Oh ! Folie !) avec des visites, lettres, la Croix Rouge, études, mariage… D’autant que nos soldats morts ne leur occasionnaient aucun souci.

Aucune autre raison ne justifie deux années noires de négociations.

Le prix très élevé pour le retour de Goldwasser et Réguev a permis cependant de mettre un terme à une farce macabre.

Pauvres familles torturées !

Le Hizballah reste notre ennemi que l’on combat dans le Nord comme le Hamas l’est dans le Sud et l’on négocie pour la Paix avec la Syrie-Liban à qui l’on a accordé d’avance le Golan, comme on promet à l’Autorité Palestinienne la Judée-Samarie, Jérusalem…

Les conclusions de cette triste affaire sont claires :

- Les terroristes ne respectent aucune loi internationale, aucune loi humanitaire élémentaire, se réjouissent sadiquement des malheurs qu’ils causent à des particuliers. Ce sont des assassins cruels ne reculant devant aucune méthode leur permettant d’accéder au rang de Shahid. Les familles sont solidaires et aussi cruelles que les assassins. Il n’y a pas d’innocents. La haine aveugle amène le Coordinateur du Hizballah, Wafek Safa, à ‘se féliciter que son organisation ait réussi à torturer les familles des otages et tout le peuple d’Israël en laissant planer le doute sur leur sort’ (des deux soldats)!! Il ignore la bassesse de telles pensées !

- Sur le plan international, il faut agir et faire admettre que la cruauté des organisations terroristes et leur méthode de lutte les ramène au rang de ‘chiens enragés’ qu’il est permis (qu’il est du devoir !) de liquider. Leurs familles par le fait de la responsabilité qu’elles portent dans leur éducation sont également criminelles et doivent perdre tout droit humanitaire, droit de propriété… et droit de vivre.

- Si Israël s’était persuadée de ces vérités, jamais elle n’aurait accumulé des milliers de prisonniers dans ses prisons, seulement un échantillon 100/200, supprimant ainsi le problème dramatique d’échange des prisonniers. Mais dira-t-on : et l’affaire de ‘la Ligne 300’ ? Les beaux parleurs et les photographes comme Alex Libaq qui a transmis la photo des deux terroristes vivants après leur arrestation et avant leur liquidation, sont des traîtres qui doivent subir leur sort !

- La tactique israélienne absurde de la simultanéité de négociations de Paix avec les ‘modérés’ et de guerre contre le terrorisme a été instaurée par la gauche et les ‘élites’ de la nation avec à leur tête Shimon Pérès aidé par Yossi Beilin et Aaron Baraq. Elle fait vivre Israël dans un leurre et dans un mensonge permanent qui ne conduisent qu’à des échecs. En guise de Paix, nous vivons une guerre interminable. Seule l’élimination de la scène politique de tous les dictateurs et responsables gauchistes installés aux postes-clés de l’Etat, permettra de sortir Israël du fond du gouffre dans lequel ils l’ont plongée.

- La gauche et les élites ont trouvé l’homme de circonstance dont ils rêvaient, Olmert, influencé par une famille de gauchistes extrémistes, homme ambitieux, politicien véreux et corrompu, donc dans les mains de la justice qui le guide sans effort vers la capitulation : ‘la profondeur des reculs est proportionnelle à la profondeur des enquêtes judiciaires’. C’est ainsi qu’il a été promu Etrogue de la gauche, puisque prêt à démembrer l’Etat.

- La gauche et les élites sont-ils naïfs comme le prétend le Prof’ Ephraïm Karsh ? Non ! Ils poursuivent leur but de destruction de ‘l’emprise’ imaginaire du Judaïsme sur l’Etat. Ils s’aident des ennemis arabes intérieurs et extérieurs pour transformer ‘l’Etat Juif’ en ‘un Etat de tous ses citoyens’, comme les ennemis d’Israël s’aident des gauchistes pour rétablir la Grande Palestine arabe d’où ils seront éliminés.

Que D.ieu nous protège des ennemis intérieurs du Peuple Juif qui au nom de la Paix avec l’ennemi de l’extérieur entretiennent une guerre intérieure sournoise dont ils sortent provisoirement vainqueurs car ils ont su noyauter tous les grands organismes de l’Etat ! Face aux succès intérieurs, obtenus grâce à leur mépris de la démocratie, les gauchistes aperçoivent-ils tous leurs échecs extérieurs ? Ouvriront-ils les yeux ? Et accepteront-ils qu’une véritable démocratie s’installe dans le pays en lieu et place de la dictature d’une oligarchie s’appuyant sur les Arabes qui travaillent non pas à la disparition de l’Etat Juif mais à la fin de l’Etat d’Israël ?

David Bentata

תשס"ח יח בתמוז

21-7-2008

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