English Version Force de Défense d'Israel sur Internet
Inscription gratuite
AccueilInfos IsraelBlogs Juifs et IsraéliensVidéo IsraelOpinions : monde Juif et IsraelLe MagTOP SitesLa BoutiqueJuif.org TV

Opinions

Malheur à toi pays dont le roi est un gamin, ou les pérégrinations diplomatiques de Nicolas Sarkozy

Malheur à toi pays dont le roi est un gamin, ou les pérégrinations diplomatiques de Nicolas Sarkozy

La résolution n° 1860 adoptée dans la nuit du 8 au 9 janvier par le Conseil de sécurité relève du Chapitre 6 de la charte de l'ONU;  elle n'est donc pas contraignante. C'est pourquoi les États-Unis se sont contentés de s'abstenir. Elle servira savant tout la propagande de quelques dictatures pour dénoncer la non obéissance d'Israël aux résolutions de l'ONU. La résolution ne mentionne nulle part la responsabilité du Hamas dans les opérations entamées le 27 décembre dernier. Un beau résultat de la diplomatie française vouée toute entière à paralyser l'entreprise de défense de l'état juif.
Nicolas Sarkozy parviendra-t-il à causer au monde démocratique des dommages aussi considérables que Jacques Chirac au moment de la guerre d'Irak ? Des dépêches d'agence illustrent ce jour, de façon presque comique, les ficelles qu'utilise Sarkozy pour faire avancer ses projets diplomatiques. C'est ainsi que l'AFP et Reuters titraient sur "une initiative commune franco-allemande" sur Gaza. Toutes deux citaient Sarkozy déclarant au moment de la conférence de presse qui suivit une rencontre entre les chefs des deux états : "L'Allemagne et la France feront tout ce qu'il faut pour aider les différents protagonistes à aller vers la paix et donc plus on ira vite moins on donnera de possibilités d'action à ceux qui ne veulent que la guerre. C'est ça qui est en jeu…. [Avec Berlin,] notre analyse est strictement identique…"
 
Que dit de son coté Mme Merkel ? "Tout doit être fait pour obtenir un cessez-le-feu rapide … Pour cela, le plus important est d'obtenir des garanties sur la sécurité d'Israël et notamment de mettre un terme aux entrées d'armes"
 
Entre ces deux positions une différence de taille: alors que Sarkozy demande une cessation immédiate des opérations israéliennes sans envisager sérieusement les conditions et les délais de sa faisabilité, (1) Mme Merkel énonce ce qu'elle souligne comme "le plus important". Et "le plus important", ce sont "des garanties sur la sécurité d'Israël", donc la fin des "entrées d'armes" à Gaza.
 
Entre ces deux positions, un gouffre. Si l'on suit Sarkozy, les hostilités s'arrêtent demain et Israël se retire.
 
Qu'adviendrait-il? Le Hamas crierait victoire, il reconstituerait rapidement son potentiel offensif, les bombardements reprendraient dans 3 , 6 ou 12 mois, mettant à nouveau un tiers d'Israël, ce pays minuscule, hors d'état de mener la vie sociale normale d'un pays ordinaire. Pire encore, avec les propositions de notre président la politique génocidaire du Hamas serait proclamée stratégie gagnante, entrainant une déstabilisation encore plus rapide des régimes arabes sunnites au bénéfice de l'Iran. Une stratégie folle du point de vue du monde occidental et du monde sunnite.
 
Par contre les préconisations de Mme Merkel, qui sont concrètes, exigent un affaiblissement notable du Hamas, mais aussi du temps, car l'Égypte est loin de se laisser convaincre d'organiser un véritable contrôle de ses frontières et un éventuel stationnement de troupes étrangères sur son territoire. Comme par hasard, la vision de Mme Merkel rejoint celle de Tony Blair, qui, le même jour, exigeait en plus du Hamas "d'accepter la fin de la violence et une solution à deux états". Deux conditions qu'il s'acharne à rejeter contre vents et marées au nom de sa vision jihadiste de la "résistance". Les États-Unis partagent la même position occidentale, refusant légitimement un retour à la situation initiale dans la région. Quant aux états arabes sunnites, ils attendent avec impatience d'Israël qu'il fasse mieux avec le Hamas qu'avec le Hezbollah il y a deux ans. C'est dire s'ils voient d'un bon œil les démarches du chef de l'état. En fin de compte celles-ci ne conviennent qu'à une partie, le Hamas, et à ses commanditaires iraniens et syriens, les deux grands incendiaires du Moyen Orient. Beau bilan que faire le jeu d'une organisation antisémite génocidaire et de l'expansion iranienne.
 
Il y a encore un aspect très contestable dans l'attitude du président français : sa propension à bousculer les petits états. En se déplaçant au Proche-Orient en début de semaine, et en se prétendant porteur d'une solution européenne, il a humilié la République Tchèque qui assure actuellement la présidence de l'Union européenne. En voulant forcer Israël à un cessez-le-feu, déniant aux autorités israéliennes la légitimité d'estimer elles-mêmes si leurs objectifs de guerre sont remplis ou pas, il prend une posture d'arrogance, mais aussi, au regard de ses moyens, une attitude de matamore. Il n'a ni l'autorité, ni les capacités financières et militaires de dicter ses vues, mais il fait comme s'il les avait. De façon divertissante, sa démarche auprès du syrien Bachir Assad, qu'il avait lis en demeure de faire pression sur le Hamas, à abouti deux jours plus tard à une réunion pleine d'allégresse entre ledit Assad, Mahmoud Ahmadinejad et le chef du Hamas Khaled Meshaal, comme en témoignent les photos. Ils ont certainement causé de la mise en œuvre du plan Sarkozy.
 
Ce n'est pas tout. Les géniales orientations présidentielles exigent pour être plausibles aux yeux de l'opinion, que l'on crie en France à un massacre épouvantable qu'il faut interrompre sur le champ. On n'avait pas crié autant quand 300 000 Darfouri perdaient la vie sous les coups des Janjawid. On n'avait rien dit quand le Hamas fit un millier de morts en prenant le pouvoir par la force en juin 2007. M. Sarkozy était pourtant déjà président. Mais cette fois-ci on crie au massacre, à la disproportion, etc. accusations ignobles que démentait le député Goasgen depuis la ville de Sdérot le 8 janvier. Et les média français assaisonnent l'opinion des images de la propagande de guerre du Hamas, qui utilise ses civils non seulement comme boucliers humains mais comme chair à télévision. C'est ce qu'ils ont fait en provoquant délibérément un retour de feu israélien sur une école remplie de civils et piégée. Des témoignages de résidents de Gaza en attestent. (2) En tout état de cause, l'opinion française subit en ce moment une des campagnes médiatique les plus violentes et les plus diffamatoires d'Israël qu'elle ait jamais connue, avec en filigrane une très lourde charge antisémite. Tout pour encourager les penchants pogromistes de certaines minorités.
 
On peut se demander ce qui pousse le chef de l'exécutif français à prendre des positions aussi contraires aux intérêts bien compris de son pays et du monde démocratique, ainsi qu'aux codes moraux des pays de liberté qui rejettent avec horreur les actes de guerre contre les civils (l'âme de la stratégie du Hamas) et le racisme génocidaire (la doctrine ethnique du Hamas).
 
Dans un excellent article (3), Michel Gurfinkiel tente d'expliquer la position "si négative" du président français: il évoque successivement l'entourage du président qui le pousserait à une crispation anti israélienne, les pressions des communautés islamiques de France et de l'étranger, enfin le mirage d'un rôle planétaire auquel cèdent bien vite les politiciens français, désireux de précéder les Américains.
 
Ces explications contiennent toutes une part de vérité, mais elles sous-estiment peut-être les failles personnelles, les traits narcissiques de la personnalité de Nicolas Sarkozy qui confinent à l'autisme. L'attitude de ce dernier résiste à toutes les interprétations de nature géopolitique. Son énergie quand il s'est agi de conquérir le pouvoir contrastait avec l'extrême fragilité de ses liens matrimoniaux, souvent la première source d'énergie des hommes d'état. Sa première épouse semblait lui dicter ses conseillers, la seconde parait influencer son attitude vis-à-vis de la vieille garde des Brigades Rouges italiennes pour qui elle nourrit semble-t-il des amitiés. Son passage à la présidence de l'Union européenne a été une suite de faux-pas et de rodomontades que les média français ont transformés en épopée, mais qu'Angela Merkel a sévèrement sanctionné par des rappels à l'ordre impitoyables. Aujourd'hui, il ne parvient pas vraiment à réaliser qu'il ne représente plus 500 millions d'européens. Sa politique brutale à l'égard d'Israël peut tout à fait s'expliquer par un désir de devenir une icône mondiale, un Mandela de l'hémisphère nord, ou plus prosaïquement de se bâtir une aura de Grand du monde dans la perspectives des élections de 2012. Tous cela aux dépens des intérêts du pays, plus engagés dans cette aventure diplomatique que ne l'estiment les observateurs qui pensent qu'il faut prendre avec lui son mal en patience.
 

Notes :
(1) C'est pourquoi l'ambassadeur d'Israël déplore le "manque de substance" de l'initiative française. (Le Figaro du 8 janvier). De plus la presse israélienne du même jour et l'agence Mena révèlent que Sarkozy a tenu un double discours lors de sa navette du début de semaine. Égyptiens et Israéliens se sont aperçus avec surprise que le président français avait affirmé aux Égyptiens qu'Israël accepterait un cessez-le-feu sans que l'Égypte ferme d'abord sa frontière aux trafics d'armes, et aux Israéliens que l'Égypte s'était engagée à cette fermeture au préalable. Les deux parties ont décidé de ne pas se séparer immédiatement pour ne pas envoyer un camouflet à l'Élysée.
(2) Voir Resident say Hamas militants staged attacks from cover of UN school , le 6 janvier 2009 http://www.wlos.com/template/inews_wire/wires.international/2e630d57-www.wlos.com.shtml
(3) France/ Le sens des proportions du 31 décembre 2009 http://www.michelgurfinkiel.com/articles/206-France-Le-sens-des-proportions.html

4 commentaires
C'est à croire que la France ne peut faire une autre politique ni adopter une attitude plus juste et équilibré. C'est le reflet de la politique du général qui désignait ce petit état sur de lui et dominateur à la fâce du monde et affirmait à M° René Cassin, père de la constitution, qu'il ne fallait prendre cela que comme des mots (néammoins mortels). Nous avons vu, encore une fois, le Président français perdre un peu plus de hauteur et de crédibilité. Quelle différence de stature avec celle de la première ministre allemande. Fallait-il pour satisfaire son égo rabaisser l'opinion du Président Tchéque de l'Europe? Sarko se rabaisse véritablement à la taille de Liliput.
Envoyé par Yéouda - le Vendredi 9 Janvier 2009 à 10:52
Le compte de ce membre a été suspendu.
Envoyé par Adamette - le Vendredi 9 Janvier 2009 à 14:53
oui tout comme ceux qui sifflent la marseillaise!!!!
Envoyé par Fabienne_004 - le Vendredi 9 Janvier 2009 à 18:38
Ce commentaire a été modéré.
Envoyé par Popo - le Dimanche 11 Janvier 2009 à 01:06
Ajouter votre commentaire !
Adresse email :
Mot de passe :
Votre commentaire : 0/1500 caractères
Ajouter le smiley Sourire Ajouter le smiley Rigole Ajouter le smiley Choqué Ajouter le smiley Clin d'oeil Ajouter le smiley En colère ! Ajouter le smiley Embarrassé Ajouter le smiley Tire la langue Ajouter le smiley Star Ajouter le smiley Triste
Vous devez être membre de Juif.org pour ajouter votre commentaire. Cliquez-ici pour devenir membre !
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 32 minutes