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Opinions

La théopolitique d'Obama

La théopolitique d'Obama

Obama croit convertir l'islam à la paix en lui tenant le langage d'un « musulman de cœur ». Une théopolitique narcissique qui ne convaincra personne. Et qui risque de se retourner contre lui.

Barack Obama a abattu ses cartes moyen-orientales d'emblée,  dès son discours d'investiture, le 20 janvier : « L'Amérique doit jouer son rôle en vue de conduire (l'humanité) dans un monde de paix…Nous cherchons à ouvrir un nouveau chemin en direction du monde musulman, fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel. A ceux qui, parmi les leaders de ce monde, veulent provoquer des conflits ou prétendent que l'Occident est le seul responsable des maux qui affligent leur société, nous rappelons que leurs peuples les jugeront sur ce qu'ils sauront bâtir, plutôt que sur ce qu'ils auront détruit. A ceux qui fondent leur pouvoir sur la corruption, le mensonge et la mise au pas de toute opposition, nous rappelons qu'ils sont du mauvais côté de l'histoire ; mais nous affirmons aussi que nous leur tendrons la main s'ils cessent de brandir le poing. » 

Le nouveau président américain téléphone immédiatement aux quatre chefs d'Etat ou de gouvernement impliqués dans le « processus de paix » israélo-palestinien : le premier ministre israélien Ehud Olmert, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le roi Abdallah II de Jordanie et le président égyptien Hosni Moubarak. Sa seconde initiative, le surlendemain, de nommer un envoyé spécial au Moyen-Orient doté de pleins pouvoirs : l'ancien sénateur démocrate George Mitchell, qui avait assuré une médiation en Irlande du Nord en 1997 puis dirigé en 2001 (à titre personnel, sans missionnement de l'administration George W. Bush) une mission d'enquête internationale sur la Seconde Intifada. Enfin, le 27 janvier, Obama accorde une longue interview à la télévision saoudienne Al-Arabiya, afin d'ouvrir un dialogue avec l'Iran. Reprenant sa rhétorique du 20 janvier, il demande à nouveau aux dirigeants de Téhéran « de ne plus brandir leur poing ». Il observe que « l'Iran ne s'est pas conduit de façon à renforcer la paix et la prospérité dans la région », en mentionnant notamment l'aide des mollahs à divers réseaux terroristes – mais ajoute, contre-vérité flagrante, que cela  « appartient au passé ».

A première vue, Obama se borne à mettre en application ses promesses électorales. Le président actuel a été, dès 2001 et en tant que sénateur de l'Illinois entre 2004 et 2008, un adversaire de la guerre d'Irak et de ce qu'elle impliquait, l'autodéfense du monde occidental et de l'ensemble des pays libres contre le fascisme islamique. C'est en tant que tel qu'Obama est devenu, en 2007, un candidat présidentiel potentiel au sein du parti démocrate. Et qu'il a finalement battu, lors des primaires, la sénatrice de New York Hillary Clinton, jugée trop proche d'Israël. Par ailleurs, Obama a compté suffisamment de pro-israéliens dans son équipe, et obtenu un résultat trop remarquable au sein de la communauté juive américaine (77 % des voix), pour adopter une ligne anti-israélienne. Mais sans renoncer pour autant à la réconciliation avec le monde islamique, qui est l'un de ses « thèmes fondateurs ».

Mais il est clair que l'engagement d'Obama ne s'arrête pas là. Le 44e président des Etats-Unis met en avant sa saga personnelle, tant dans ses livres que dans ses discours, et fait constamment de son « métissage » un argument politique ou géopolitique. Il a tenu à prêter serment, lors de son investiture, en tant que Barack Hussein Obama, pour bien souligner son origine musulmane. Dans son discours inaugural, il a eu une petite phrase curieuse, où il définissait l'Amérique comme comme « une nation de chrétiens et de musulmans, de juifs et d'hindous, et de non-croyants ». Jusqu'ici, l'histoire américaine d'une part, marquée par le puritanisme et l'héritage biblique, et la stricte réalité démographique d'autre part, commandaient de placer les juifs juste derrière les chrétiens, ou sur le même plan qu'eux. Obama a transgressé cette règle, violé ce symbole, pour placer l'islam, de façon absolument arbitraire, au même niveau que le christianisme.

Dans son interview à Al-Arabiya, le président américain va plus loin. Non seulement il évoque longtemps ses origines musulmanes et son enfance dans un pays musulman, l'Indonésie, mais il se livre à une seconde redéfinition de l'identité nationale américaine, en présentant les Etats-Unis comme « une nation de musulmans, de chrétiens et de juifs » - l'islam est désormais au premier rang – et en affirmant qu'ils « ne sont pas l'ennemi des musulmans ».

Seuls les naïfs croiront que cette surenchère n'a d'autre but que de rassurer le monde musulman et de lui rendre la dignité que l'Occident lui aurait naguère ravie.

Depuis plusieurs mois, j'ai suivi le dossier – quasiment tabou en Amérique jusqu'à ce qu'il l'évoque lui-même  – des relations qu'Obama entretient avec l'islam. Je tends à penser, en fonction des éléments dont on dispose actuellement, que le président n'est pas un crypto-musulman, mais qu'il est par ailleurs extrêmement soucieux, en homme né musulman et élevé dans l'islam, de justifier son adhésion, à l'âge adulte, à une congrégation noire se réclamant du christianisme : ne serait-ce que parce qu'une telle conversion peut être considérée comme une apostasie par les musulmans, et entraîner une « fatwa » d'assassinat de la part de musulmans intégristes.

Je pense également qu'Obama se croit apte, en raison de son profil, à engager un dialogue avec l'islam, que c'est la véritable raison pour laquelle il a placé les musulmans avant les juifs dans son discours inaugural, puis avant les chrétiens dans son interview du 27 janvier, et que c'est le sens de ses propos quand il dit que « l'Amérique n'est pas l'ennemie de l'islam » : il sous-entend que l'Amérique, sous l'administration d'un musulman de cœur, ou du moins d'un « vrai croyant », ce qui selon la théologie islamique revient au même,  appartenait désormais au Dar al-Sulh, à la « Maison de la Conciliation », cette zone grise, ouverte à la prédication musulmane, qui sépare le Dar al-Islam, « Maison de la Soumission », autrement dit le monde musulman, du Dar al-Harb, « Maison de la Guerre », autrement dit le monde non-musulman.

D'une géopolitique contestable, Obama passe ainsi à une théopolitique risquée, narcissique, sans grand rapport avec les réalités américaines, mondiales ou même proche-orientales. Quelques heures à peine après l'interview sur Al-Arabiya, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad intimait à son homologue américain, au cours d'un rassemblement de masse, de demander pardon pour les crimes que son pays avait commis envers l'Iran – et de retirer immédiatement ses troupes des « terres musulmanes occupées ». Ce qui revenait à demander la seule preuve de bonne volonté crédible aux yeux des jihadistes : la capitulation. Mais aussi à refermer sur Obama le piège où il s'était lui-même placé. Si Obama, après avoir revendiqué une identité musulmane, même partielle, combat des musulmans, il devient réellement et sans équivoque un renégat, avec tout ce que cela implique.

© Michel Gurfinkiel & Hamodia, 2009

6 commentaires
Nous souhaitons sincèrement tous nos voeux de réussite à cette singulière politque du Président US. Mais cela dit , ill nous semble flagrant qu'il manifeste là d'une naiveté enfantine. On ne peut apprivoiser un loup sanguinaire. il comprendra assez tot qu'il ne lui restera que la soumission ou la force. Pourquoi ne pas avoir opté pour cette façon de faire avec l'URSS ? Simplement parce qu'il a fallu attendre que le loup réintègre sa tannière et ne menace plus le troupeau.
Envoyé par Yéouda - le Mercredi 4 Février 2009 à 08:00
Bonjour à tous. Ou plutôt Shalom. Yéouda, je ne comprend pas bien ton commentaire. Tu utilise une métaphore parlant de loup sanguinaire, mais de qui parle tu? C'est tout de même assez obscure... J'ose espérer que tu ne désigne pas par là l'ensemble des musulmans car ce serait vraiment triste d'entendre ça.
D'autre part, je ne partage pas ton idée d'utiliser la force comme remède à tous les maux. La raison, seule la raison peut résoudre les problèmes. La force ne fera qu'élargir les problèmes déjà existants ou en créera peut-être même d'autres.
Envoyé par Ludwig - le Mercredi 4 Février 2009 à 17:32
Mon trés cher Ludwig, Je ne veux pas admettre que tu sois assez assez naif pour faire croire que tu ne comprends pas mon commentaire pourtant si clair. Connais tu assez le tempérament de notre peuple pour envisager un seul instant que la haine peut nous habiter?. Nous avons montré depuis des siècles que nous n'avons jamais réagi aux massacres que nous avons subi. Encore aujourd'hui nous n'avons répondu à l'agression qu'aprés 8 années de bombardements de nos populations civiles innocentes. Avec de multiples précautions nous avons agi pour éviter les dégats collatéraux recherchés et voulu par des terroristes sanguinaires qui ont montré que leur population n'avait, pour eux, aucune valeur humaine. Depuis des lustres le monde nous a taxé de pleutres et de sous hommes parce que nous faisions passer la vie avant la mort. Permet nous aujourd'hui de faire comme tout être humain: défendre nos citoyens lorsqu'on les attaque dans leur propre pays.
Envoyé par Yéouda - le Lundi 9 Février 2009 à 10:49
Alors lui ne pas sortir de l'auberge! avec ses teories angelical, il a oublie le 11 sept, si les occidentaux compten avec les americains, pour les sauver, heuresement pour moi que je mets ma confiance en Dieu. Julia
Envoyé par Julia - le Mercredi 11 Février 2009 à 17:07
yehouda pas trop de miserabilisme quant meme ! notre peuple s est fort bien defendu de tous temps relisez les episodes de la lutte contre les grecs ou les romains evdemment non constitues en nation nous ne pouvions pas avoir d armee mais aujourd hui les armees nazis auraient tres tres peur d israel croyez moi!!
Envoyé par Leon_002 - le Mercredi 11 Février 2009 à 17:24
Tant mieux, Clin d'oeilJulia
Envoyé par Julia - le Mercredi 11 Février 2009 à 17:32
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