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OpinionsDe Bilderberg à Téhéran![]() Zbigniew Brzezinski, qui inventa Jimmy Carter, mena l’Amérique au bord du gouffre, et tomba amoureux d’un Iran qui l’avait humilié…
En décembre 1976, le journaliste et écrivain israélien Shmuel Katz se rendit à Washington pour y rencontrer Zbigniew Brzezinski, le conseiller pour les affaires internationales d’un Jimmy Carter qui, élu président le 4 novembre précédent, allait prendre ses fonctions le 21 janvier suivant.
A l’aller, il fit escale à Paris. Nous déjeunâmes chez Sabrina, sur les Grands Boulevards, qui était alors l’un des rares restaurants kasher de la capitale. Katz me confia, avec son humour habituel : « On m’a dit que Brzezinski, d’origine polonaise catholique, comme son nom l’indique, est antisémite. Cela ne me gêne pas. Je lui dirai : Monsieur, vous êtes peut-être antisémite, mais vous savez considérer vos intérêts : or Israël est, face à l’URSS, le principal atout stratégique de l’Amérique et du monde libre au Moyen-Orient. » Quinze jours plus tard, Katz fit à nouveau escale à Paris, en sens inverse. Je lui demandai comment s’était passé l’entretien avec Brzezinski :
- Je lui ai pas dit qu’il était antisémite, avoua Katz. Mes amis américains me l’ont déconseillé.
- Et quelle impression vous a-t-il fait ?
- D’être réellement un antisémite.
Né à Varsovie en 1928, Brzezinski est le fils d’un important diplomate polonais. En 1939, quand éclate la Seconde Guerre mondiale, ce dernier est consul général à Ottawa : l’effondrement de son pays le contraint à demeurer sur place. Le jeune Zbigniew fait donc ses études secondaires puis supérieures au Canada. Il les complète par un doctorat de soviétologie à Harvard. Devenu citoyen américain en 1958, il enseigne à Columbia. Mais ce qui l’attire véritablement, c’est la politique. Le voici dans tous les réseaux d’influence, notamment ceux qui préconisent une sorte de super-gouvernement mondial, dirigé par les élites financières et techniciennes : le Council on Foreign Relations (CFR), le groupe de Bilderberg, la Commission Trilatérale, enfin, dont il est l’un des cofondateurs en 1973. Il prône la détente avec le bloc soviétique à travers des relations économiques plus étroites et la coopération avec les pays du tiers monde. L’antithèse de la stratégie américaine « bipartisane » (soutenue à la fois par les démocrates et les républicains) de la guerre froide.
En 1974-1975, après le scandale du Watergate et la débâcle américaine au Vietnam, Brzezinski est chargé par ses amis, le banquier David Rockefeller, alors président du CFR, et la fondation Carnegie, d’imaginer une relève aux Etats-Unis. Il choisit un candidat improbable, l’obscur sénateur georgien Jimmy Carter, et le fait élire président en 1976. Ce dernier le nomme président du Conseil national de sécurité, le poste dont un autre Américain d’origine étrangère, Henry Kissinger, avait fait sous Richard Nixon l’un des rouages les plus importants de l’administration américaine. De facto, Brzezinski sera une sorte de président bis : le maître du golem Carter.
Cela mène l’Amérique à son nadir historique : régression économique, montée du chômage, inflation et effondrement du dollar, recul stratégique général, incapacité de réagir aux agressions soviétiques dans les Caraïbes, en Afrique australe, dans la Corne de l’Afrique, impéritie extrême en Iran, qui entraîne la chute d’une monarchie pro-occidentale, et l’humiliation de la séquestration de quatre cents diplomates américains à Téhéran pendant quatre cents jours, paralysie enfin face à la communisation et à la soviétisation de l’Afghanistan. Brzezinski ne commence à réagir que lorsque les Russes « normalisent » la Pologne. C’est trop tard. En novembre 1980, l’Amérique préfère Ronald Reagan, nationaliste à la John Wayne, vrai croyant de la guerre froide, et – osons le dire – meilleur acteur, à Jimmy Golem Carter.
Au milieu de cette Berezina, un épisode que l’administration Carter a tenté de s’approprier : la rencontre Sadate-Begin et la paix israélo-égyptienne. Restons-en aux faits. Aussitôt élu, le tandem Carter-Brzezinski veut « imposer » sa paix au Proche-Orient, à travers une « médiation américano-soviétique ». C’est évidemment un coup de poignard dans le dos pour Israël, où Menahem Begin vient d’arriver au pouvoir. Mais aussi pour l’Egyptien Anouar al-Sadate, qui a basé toute sa politique sur une rupture avec l’URSS et un rapprochement avec les Etats-Unis. A l’automne 1977, Sadate et Begin décident de faire front ensemble. Carter et Brzezinski, suffoqués, n’ont d’autre choix que d’ « arbitrer » leur rapprochement. En soutenant, autant qu’ils le peuvent, Sadate contre Begin. Et en suscitant en Israël, par l’entremise et l’entregent de leurs amis – ou patrons – « mondialistes », l’apparition du mouvement Shalom Ahshav, La Paix Maintenant.
En 1981, Brzezinski est au chômage. Il se recycle. En bon Polonais, il se rappelle – le Polonais Jean Paul II ayant été élu pape en 1978 - de son Eglise. Voici l’homme de la détente métaphorphosé en tâcheron d’un lobby catholique intégriste qui ne reflète sans doute pas les pensées profondes du pontife. Il prône soudain la résistance sans concessions au communisme. Celui-ci étant tombé, le démembrement de l’URSS, au profit de la Pologne catholique, de la Lituanie catholique, d’une Biélorussie qu’il qualifie, avec quelque exagération, de catholique, ou d’une Ukraine qu’il croit catholique, mais ne l’est qu’à 30 ou 40 % seulement, dans ses provinces les plus occidentales.
L’ancien Brzezinski était regardé avec une juste méfiance par les vieux conservateurs américains. Le nouveau fait illusion. Rebaptisé « réaliste » (alors que toute sa carrière a été menée sous le double signe de l’utopie et de l’idéologie), Brzezinski s’acoquine avec James Baker, le secrétaire d’Etat de George Bush père, pour pourfendre la politique étrangère de George Bush fils. Il prône sans cesse un rapprochement avec cet Iran khomeiniste qui lui avait infligé la pire des déculottées. Il multiplie ses attaques contre Israël. Il croit avoir trouvé son messie en Barack Obama, avant de l’accuser de « faiblesse » envers l’Etat juif.
Obama faible ? Bien sûr, puisqu’il n’a pas encore dirigé contre Tsahal les forces armées des Etats-Unis, stupidement engagées en Irak ou en Afghanistan. C’est ce que Brzezinski, dans une interview récente au blog The Daily Beast (La Bête Sauvage Quotidienne – ce titre ne s’invente pas), propose explicitement : si des appareils israéliens survolent l’espace aérien irakien dans le cadre d’un raid contre l’Iran, les Américains devraient les abattre.
Katz avait raison. Brzezinski est réellement un antisémite. Il n’est pas le seul. Ni aux Etats-Unis. Ni en Pologne. Ni ailleurs. 1 commentaire
Il est bon, interressant et instructif de connaitre les personnalités qui ont réellement une influence sur nos destinées. La compréhension de la politique planétaire nous ait plus claire. Nous savons, que l'équipe actuellement à la Maison Blanche est la pire que nous ayons eu à affronter. Non pas que nous ayons cru un instant que jamais l'Amérique n'a eu en vue autrechose que ses propres intérêts, mais c'est de loin l'Administration la moins équitable à notre égard. Des conseillers ataviquement antijuif, des conseillers dits juifs mais renégats et gauchistes. Enfin toute un équipe qui pourrait sans vergogne nous jeter aux orties. Dans ces conditions, nos dirigeants doivent agir avec la plus grande prudence et une fermeté sans faille. Tous nos espoirs reposent sur la claivoyance et le réalisme de nos leaders plus qu'à n'importe quelle autre période de notre histoire.
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