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OpinionsIl ne reste plus que deux possibilités sur la question de l’Iran![]() Une frappe israélienne ou américaine tout de suite ou un Téhéran nucléaire à brève échéance
À moins que vous soyez collectionneur de petites photos de religieux fanatiques, barbus et ombrageux, il n’est pas conseillé de conserver des devises iraniennes. Mais j'ai gardé un billet sur mon bureau au Département d'état en raison de son filigrane, un atome en surimpression sur la région de ce pays qui héberge le site nucléaire de Natanz. Il faut être un naïf indécrottable pour se sentir surpris en apprenant qu’il y a dans ce pays au moins un autre site clandestin, dont la finalité ne peut être que la production d'uranium fortement enrichi utilisé dans les bombes atomiques.
Des pressions, qu’elles soient sévères ou modérées ne feront pas disparaitre par enchantement ce programme nucléaire. Les choix disponibles sont désormais ce qu’ils étaient depuis toujours : soit une frappe américaine ou israélienne entrainant probablement une guerre qui ne serait pas anodine, soit la vie dans un monde avec un Iran doté d’armes nucléaires, ce qui conduirait également à la guerre, éventuellement nucléaire, sur une période de temps plus longue.
On peut le comprendre, le gouvernement américain comptait sur un mélange de sanctions, de négociations, et de marchandages pour résoudre le problème sans que les choses ne tournent au vinaigre. L’exemple type de l’aveuglement. Oui, le premier ministre britannique Gordon Brown, le président français Nicolas Sarkozy ont accouru aux cotés du président Barack Obama à Pittsburgh et ont parlé sur un ton comminatoire de faire des ronds dans le sable ; et effectivement, le Président russe Dimitri Medvedev a laissé entendre que peut-être un certain type de sanction pourrait s’imposer. Ils avaient dit la même chose au président George W. Bush aussi.
Bien que vous ne l’ayez pas appris à l’écoute des émissions de débat du dimanche, un grand projet de sanctions contre l'Iran a été d’actualité pendant un certain temps. Cela n'a pas permis de freiner les appétits nucléaires de Téhéran, et il en sera de même à l’avenir. Tôt ou tard l'administration devra reconnaître cette réalité, elle dont les principales initiatives diplomatiques se sont résumées jusqu'ici en un programme d’excuses et quelques coup de pieds appuyés dans les tibias de nos petits alliés.(*)
Le régime iranien veut des armes nucléaires et il a investi beaucoup d’argent pour avoir ces engins opérationnels et les moyens de les lancer. Les Russes et les Chinois ont émis une petite musique de désapprobation apaisante, et à plusieurs reprises ils ont indiqué clairement qu'ils ne s’associeraient pas à des mesures qui mutileraient l'économie iranienne (et les priveraient des ses marchés). Les hommes d'affaires allemands et suisses vendront avec joie à l'Iran toutes les marchandises que leurs gouvernements pas très exigeants les autorisent à vendre, et nos alliés arabes terrifiés n'ont pas de capacités militaires à la mesure de leurs craintes bien compréhensibles. Soyons donc sérieux concernant le choix à arrêter, parce que nous avons moins d'une année devant nous.
Une frappe israélienne peut ralentir le programme iranien pour une courte période. On ne sait pas clairement ce que les Israéliens peuvent faire : ils dissimulent leurs cartes tactiques sous leur gilet, mais ils sont favorables à des approches plus diverses et prêts à prendre des risques plus variés que l'armée de l'Air des États-Unis. Ce n’est pas surprenant, étant donné qu’ils estiment avec raison que ces alarmes sont existentielles.
Mais même si les Israéliens obtenaient des succès temporaires, ces derniers seraient étriqués car le programme iranien est très différent du réacteur irakien d'Osirak que les Israéliens ont abattu avec tant de précision en 1981. Il est habilement dispersé et mieux protégé, il s’appuie sur des milliers de centrifugeuses et non sur un seul réacteur nucléaire. En outre, il est probable que cette intervention soit reçue avec indignation dans l'ensemble du Moyen-Orient (bien que les gouvernements arabes se réjouissent en privé de cette éventualité) ; elle provoquerait probablement une réaction iranienne débouchant sur un vaste conflit, les Israéliens ripostant aux attaques des créatures de l’Iran au Levant et dans le monde entier.
Une attaque américaine serait plus efficace ; elle prendrait plus longtemps et mènerait probablement à une véritable guerre dans le golfe Persique, ce qui perturberait les approvisionnements de pétrole et induirait des réponses de dimension mondiale. Pour aller plus loin sur ce sujet, il est difficile de croire que l'administration Obama ait la moindre envie de faire la guerre. Son épouvantable crise de nerfs en public à propos de la guerre d’Afghanistan, une "guerre de nécessité" comme on la qualifiait il y a encore quelques mois, donne des indications sur son véritable tempérament. Et si le Président Obama n'a pas le courage d'accepter des risques et des surprises détestables, s'il lui est impossible de mettre en œuvre en personne ses compétences rhétoriques pour mobiliser l'opinion intérieure et étrangère, il ne se lancera vraisemblablement pas dans une lutte armée, même si les Iraniens en ont d'ores et déjà déclenché une contre nous.
Ce qui nous amène à vivre avec une bombe iranienne. Situation qui constitue aussi un risque énorme. Il s’ensuivra une course aux armements nucléaires dans la région, course qui a d’ailleurs déjà silencieusement commencé. Le régime iranien s’enhardira jusqu’à commettre des dégâts beaucoup plus mortels que ceux dont il est déjà responsable. Dans une région qui ne respecte que la force, un tel comportement augmentera le prestige iranien, il ne le diminuera pas. Et ce régime peut se livrer à la première attaque nucléaire depuis 1945, à un moment ou à un autre.
Au cœur du problème, il n’y a pas seulement le programme nucléaire. Il y a le régime iranien, un régime qui a engagé une guerre implacable contre les États-Unis et leurs alliés depuis 1979. De Buenos Aires à Herât, de Beyrouth au Caire, de Bagdad à Caracas maintenant, les agents de l’Iran ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour semer la confusion et pour tuer. L'Iran est faible du point de vue militaire, mais il est magistral dans la guerre subversive, et à la pointe dans la guérilla de haute technologie, dans les bombes au bord des routes et le combat à la roquette que le Hezbollah a conduit en 2006. Les cimetières militaires américains contiennent les corps de centaines, peut-être de milliers de soldats américains, hommes et femmes, massacrés par les technologies iraniennes, les tactiques iraniennes, et dans certains cas par les agents secrets iraniens.
La brutalité à l’extérieur est plus qu’égalée par la brutalité à l’intérieur, les viols, les tortures et les exécutions sommaires de civils par dizaines de milliers, vraiment, jusqu’à aujourd'hui. C'est un régime corrompu, fanatique, impitoyable et sans principes, impopulaire, on peut en être sûr, mais prêt à faire tout ce qu’il peut pour rester au pouvoir. Avec un tel régime, aucune vraie négociation basée sur la compréhension des intérêts mutuels et le respect des engagements n’est possible.
Il est donc dans l'intérêt de l’Amérique de rompre avec la politique passée et de chercher activement le renversement de la République islamique. Pas au moyen d’une invasion, que cette administration ne veut pas envisager et qu’elle ne pourrait pas mettre en œuvre, mais à travers tous les instruments de pouvoir des États-Unis, le pouvoir « souple » plutôt que rigide. Et si, comme c’est le plus vraisemblable, le président Obama préside à l'apparition de l'Iran nucléaire, il devra se préparer au mieux à l’arrivée d’orages qui feront ressembler le vacarme des protestations contre son plan de réforme du système de santé, à de simples averses d’une journée ensoleillé.
M. Cohen enseigne à l’École des études internationales avancées de l’université Johns Hopkins. Il a été conseiller au Département d'État de 2007 à 2009.
(*) NdT L’auteur fait allusion au Honduras et à Israël qui ont été l’objet de dures attaques, assez injustifiées, de l'équipe présidentielle américaine.
Par Eliot A. Cohen, pour Wall Street Journal, le 27 Septembre 2009
Titre original : There Are Only Two Choices Left on Iran
Traduction : Objectif-info 1 commentaire
La situation est clairement exposée. Le comportement aveugle et à cout terme de la Russie, de la Chine et des Etats unis, et la faiblesse des possibilités de l'Europe, laissent penser à l'acceptation de la nucléarisation de l'Iran. Nous pensons qu'il n'existe aucun leader au monde capable d'engager une guerre préventive contre ce pays. Le comportement des ayatollas est une preuve flagrante de leur certitude d'impunité. Le problème se réduit à envisager de quelle façon se préserver de cette folie meurtrière annoncée. Le monde acceptera t-il la disparition ou la destruction totale de certains pays? Et même si cela se produisait, acceptera t-il un pays fou et capable de plus de destructions parmi eux en attendant le pire pour eux? Notre conviction est que le laxisme des pays permettra à L'Iran d'être une puissance nucléaire, mais que l'emploi de son arme verrait immédiatement sa destruction total.
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