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OpinionsOù en est la communauté juive américaine ?![]() Pendant un récent cycle de conférences au Canada, le député à la Knesset Nahman Shai, (Kadima) a choqué certains de ses hôtes quand il a dit que l’un de ses principaux objectifs politiques aujourd’hui est de faire tomber le gouvernement Netanyahou. Bien qu’indélicat, le commentaire de Shaï n’était pas surprenant. Kadima est dans l’opposition. Et comme tous les partis d’opposition de toutes les démocraties parlementaires, l’objectif principal de ses membres est de faire tomber le gouvernement pour qu’ils puissent prendre le pouvoir.
Comme c’est le cas, il n’est pas surprenant que jusqu’à cette semaine, le chef de Kadima Tzipi Livni ait tenté de reprocher au Premier Ministre Benyamin Netanyahou l’hostilité du président des USA Barack Obama envers Israël. Bien plus médiatique que sa critique de Netanyahou, sa réprimande publique contre Obama cette semaine pour sa tentative de forcer Israël d’empêcher les Juifs de construire dans le quartier de Gilo à Jérusalem.
Mercredi Livni a dit : « Gilo fait partie du consensus israélien… Et il est important de comprendre cela dans toutes les discussions sur les frontières de tout futur accord ».
En effet. Il existe un consensus israélien. Ce consensus concernant Jérusalem est fondé entre autres choses sur la compréhension qu’aucune nation ne peut abandonner sa capitale et survivre.
Livni veut être Premier Ministre d’Israël un jour. Pour que cela arrive, Israël doit survivre jusqu’à ce qu’elle gagne une élection. Et Israël ne survivra pas longtemps s’il cède son droit sur sa capitale.
On pourrait penser possible de s’appuyer sur les Juifs américains pour se tenir aux côtés d’Israël sur cette question. Mais alors, on aurait tort.
Au cours des six dernières années, le Sénateur Républicain Sam Brownback a soumis à plusieurs reprises une loi devant le Sénat des USA qui, si elle était adoptée comme loi, aurait révoqué la renonciation présidentielle qui a permis aux présidents successifs de refuser d’exécuter la loi de 1995 exigeant du Département d’Etat le transfert de l’ambassade des USA à Jérusalem. Cette année, Brownback a co-parrainé sa loi avec le Sénateur indépendant Joseph Lieberman. Manque de chance, la loi Brownback-Lieberman a été soumise deux semaines avant qu’Obama n’ait lancé sa dernière campagne contre une construction juive à Jérusalem.
Dans les années 1980 et 1990, les Juifs américains pratiquaient un puissant lobbying pour obtenir le déplacement de l’ambassade des USA à Jérusalem. Mais désormais certains dirigeants juifs américains reculent devant l’idée même. En réponse à l’Acte de relocalisation de 2009 à Jérusalem de Brownback-Lieberman, le journal ‘Jewish Chronicle’ de Kansas city a publié un éditorial vendredi dernier : « mauvaise idée, Sénateur Brownback ». Les rédacteurs en chef du journal ont condamné leur Sénateur sur le point de partir, et qualifié sa loi de « mauvaise idée, faite pour amuser la galerie, d’un Républicain conservateur en chemin vers la sortie, faisant le jeu des Juifs et des Chrétiens sionistes, en essayant de provoquer des difficultés dans les pourparlers diplomatiques d’Obama ».
Selon le bureau du sénateur Brownback, le journal n’a jamais émis aucune critique de cette même loi quand il l’a soumise pendant le mandat du précédent président George W. Bush à son poste. Mais maintenant, alors que le gouvernement d’Israël et l’opposition se tiennent au coude à coude pour protéger le contrôle israélien sur Jérusalem contre les agressions d’Obama, la rédaction du journal juif de Kansas City est allée volontairement à l’encontre de ce qu’elle a reconnu comme le vœu des « Juifs et des Chrétiens sionistes », de manière à soutenir leur homme dans le bureau ovale.
Certains des partisans d’Israël au plus haut niveau aux USA sont des conservateurs parlant à la radio et à la télévision comme Rush Limbaugh, Mark Levin, Sean Hannity et Glenn Beck. Mais plutôt que de les remercier pour leur soutien, ‘l’Anti-Defamation League’*, supposée être dédiée d’abord et avant tout à la défense des Juifs contre l’antisémitisme, a publié un rapport spécial cette semaine où elle a insinué qu’ils cultivent un climat de haine et de paranoïa qui pourrait mettre en danger les Juifs entre autres.
Le rapport d’ADL, « la rage progresse en Amérique : conspirations anti-gouvernementales », a surnommé Beck ‘inspirateur en chef de la peur’ » pour son opposition à la politique intérieure et étrangère d’Obama. Il a aussi fustigé le soi-disant mouvement « de l’heure du thé » qui a attiré des millions d’Américains opposés à des impôts élevés, et les réunions dans les hôtels de ville l’été passé où des millions d’Américains ont débattu pacifiquement contre le projet de politique de santé d’Obama.
La décision d’ADL de publier un rapport spécial attaquant les opposants politiques d’Obama et insinuant que les Américains qui s’opposent à lui cultivent un environnement dans lequel des groupes marginaux paranoïaques et dangereux se sentent à l’aise pour agir, cette décision est étrange puisque ADL n’a jamais émis un tel rapport contre des mouvements parallèles anti-Bush.
Comme Jonathan Tobin l’a noté dans le magazine ‘Commentary’ cette semaine, ADL était plus enclin à voir des déclarations antisémites ouvertes et vicieuses et des placards agités lors des manifestations contre la guerre en Irak que des manifestations contre la réforme des soins de santé et la politique fiscale d’Obama.
Paradoxalement, ADL possède un intérêt institutionnel spécifique à combattre la paranoïa gauchiste. Un film récent attaquant ADL, appelé « Diffamation » par le réalisateur israélien gauchiste anti-Israël Yoav Shamir fait actuellement un tabac dans le circuit du festival du film aux USA et en Europe. Un succès majeur parmi les activistes anti-Israël et les antisémites ordinaires à Gauche et à Droite, « Diffamation » accuse ADL d’exagérer l’Holocauste et l’antisémitisme pour justifier ce que Shamir considère comme ses objectifs abominables. Apparemment, une loyauté tribale à la Gauche surpasse les intérêts institutionnels d’ADL.
Elle surpasse sûrement les intérêts du directeur de l’Université Hillel de New York (NYU), le rabbin Yehuda Sarna. Comme James Taranto l’a rapporté mercredi dans le ‘Wall Street Journal’, Sarna a appelé cette semaine la communauté juive de la NYU, à se joindre aux Musulmans de la NYU dans une manifestation pour commémorer ensemble le massacre de Fort Hood, et dénoncer le professeur Tunku Varadarajan de la NYU pour avoir écrit une colonne dans le magazine ‘Forbes’.
Dans son article, Varadarajan a commis le crime de déclarer le fait évident que le terroriste de Fort Hood, le commandant Nidal Malik Hassan était motivé par ses croyances islamiques quand il hurlait « Allahu Akbar » et tirait sur quelques 40 personnes, tuant 13 d’entre elles.
Etant donné que des gens et des groupes comme al Qaïda et le Hamas qui partagent les opinions d’Hassan selon lesquelles tous les Juifs doivent être tués, il semblerait que le bon rabbin ne ressentait pas le besoin d’attaquer des professeurs qui soulignent que les opinions d’Hassan sont dangereuses. Mais alors, il n’est plus étrange de voir des cercles « Hillel »** sur les Campus de l’université américaine, se comportant d’une façon qui n’est plus en ligne avec ce qui peut être considéré comme les intérêts à la fois de la communauté juive américaine ou du Peuple juif dans son ensemble.
Prenez le Centre Hillel de l’Université de Californie à Berkeley par exemple. Depuis que Ken Kramarz, le directeur régional actuel d’Hillel pour la Californie du Nord a pris ses fonctions en juin 2007, le centre Hillel de Berkeley a adopté une position hostile à l’égard du judaïsme et d’Israël.
Comme le remarque l’activiste de la communauté pro-Israël Natan Nestel, au cours de la seule année passée, Hillel a organisé un bal le jour de Yom Hashoah, et il a tenu un barbecue pour le « Cinco de Mayo »*** tombant le jour du Souvenir (Yom Hazikaron) pour les soldats de Tsahal tombés au champ d’honneur. Il a aussi manqué d’organiser les seders communautaires au cours des deux dernières années. A la place, l’an passé, ses membres ont suspendu des signes dans le bâtiment du centre Hillel en déclarant « Matza suce ».
Au-delà du traitement désobligeant des fêtes juives et israéliennes, le centre Hillel de Berkeley a autorisé un groupe extrémiste dénommé « Etudiants pour la Justice pour la Palestine » (SPJ) à participer à ses réunions d’organisation. SPJ a appelé à la destruction d’Israël à travers une immigration arabe sans limites. Elle a aussi appelé l’Université de Californie de Berkeley à désinvestir d’Israël. Edgar Bronfman, président international d’Hillel, a qualifié l’organisation chapeautant SJP « d’anti-Israël, antisémite et alarmante ».
Il n’y a pas de doute qu’il revient en partie au centre Hillel de Berkeley d’avoir permis à SJP de répandre sa propagande lors de ses réunions d’organisation. Les dirigeants étudiants d’Hillel et certains membres ont participé à la semaine de l’apartheid d’Israël organisée par SJP en mars dernier.
La réunion étudiante à laquelle SJP a participé au centre Hillel de Berkeley était parrainée par un groupe appelé « Kesher Enoshi ». Ce groupe se décrivait comme une « communauté juive progressiste qui discute directement avec la société civile israélienne… Nous faisons cela en nous éduquant nous-mêmes et d’autres sur les luttes du peuple au jour le jour en Israël, en établissant des liens directs entre les droits de l’homme / les organisations pour le changement social en Israël, reliant leurs luttes avec celles sur le campus et vers la communauté plus largement, et en bâtissant une communauté de participants actifs pour le changement social en Israël ».
Cette affirmation de mission, qui ne dit rien sur le sionisme, résonne beaucoup et affreusement comme l’objet du Nouveau Fond pour Israël (NIF). Ce mois-ci, trois groupes de « sociétés civiles » arabes, soutenus pour un montant de centaines de milliers de dollars par le NIF, ont publié un poster décrivant un soldat de Tsahal touchant la poitrine d’une femme arabe avec la légende : « Son mari a besoin d’un permis pour la toucher, l’occupation pénètre dans sa vie chaque jour ».
Le poster a été publié pour rendre publique une conférence à Haïfa appelée « Ma terre, mon espace, mon corps et ma sexualité : Palestiniens à l’ombre du mur » dont l’objectif était de diaboliser Israël dans un jargon post-moderne.
A l’opposé des centres Hillel, NIF est largement reconnu comme un groupe marginal d’extrême gauche. Mais comme les ONG arabes israéliennes utilisent les dollars des donateurs juifs américains de NIF pour faire progresser leurs programmes de « société civile » destinés à délégitimer le droit d’Israël à l’existence, le mouvement réformiste – qui n’est pas un groupe marginal – a décidé à l’unanimité il y a deux semaines, de critiquer et de mettre la pression sur Israël pour ce que sa direction qualifie de traitement inégal d’Israël envers ses citoyens arabes.
Alors que cet article est mis sous presse, si les membres du conseil de NIF n’annulent pas leur réunion, la Fédération juive de San Francisco votera avec réticence une résolution qui lui interdirait de parrainer des évènements qui dénigrent ou diabolisent Israël, ou soutiennent des organisations qui font bloc avec d’autres associations appelant au désinvestissement, à des sanctions, ou à des boycotts contre Israël. La résolution fait suite à la décision de la Fédération juive de San Francisco de co-parrainer le festival du film juif l’été dernier. Ce festival présentait le film « Diffamation » de Shamir, et le film franchement anti-Israël « Rachel », au sujet de la dernière activiste pro terroriste Rachel Corrie. Le festival du film était aussi parrainé par le groupe antisioniste « voix juives pour la paix », le Comité du Service des Amis Américains qui donnèrent un dîner pour le président iranien Mahmoud Ahmadinejad à New York l’an passé, la Fondation Rachel Corrie, et d’autres groupes anti-Israël radicaux.
Si l’on votait, ce serait une grande victoire pour un petit groupe d’activistes juifs locaux. Ces individus juifs se sont réunis parce qu’ils sont profondément troublés par la volonté de la fédération d’utiliser les fonds de la communauté pour faire avancer des projets dont le message fondamental est qu’Israël doit être détruit.
Les intérêts de Kadima comme parti politique le mettent en désaccord avec le gouvernement sur presque tout. Mais ses dirigeants étaient assez rationnels cette semaine pour reconnaître qu’ils doivent soutenir les droits souverains d’Israël sur Jérusalem malgré le fait que ce faisant, il se place du côté du gouvernement. Leur démonstration de bonne santé mentale est une indication claire que la société israélienne d’aujourd’hui est saine et capable de relever les défis qu’elle affronte.
Il est clair que la majorité des Juifs américains croient qu’il est dans leur intérêt de soutenir le Parti Démocrate et la Gauche. Mais comme les activistes juifs anti-Establishment de San Francisco, les Juifs américains doivent réaliser que sur des questions comme la survie d’Israël et leur propre survie comme Juifs, ils doivent s’en tenir à leurs intérêts, même s’ils semblent entrer en conflit avec leur loyauté envers la Gauche et les ‘Démocrates’. Et ils doivent se tenir aux côtés de leurs amis sur ces questions, même si leurs amis sont des ’Républicains’ conservateurs.
On peut seulement espérer que la campagne pro-Israël à San Francisco contre la Fédération a été un succès hier. Et puis aussi, si la communauté juive américaine doit survivre longtemps, la demande de ces activistes juifs de San Francisco pour que leur communauté soutienne le droit à l’existence d’Israël doit rejoindre celui des autres membres juifs américains à travers le pays.
Notes du traducteur :
*’Anti-Defamation League’ : principale association de lutte contre l’antisémitisme aux USA, présidée depuis des années par Abe Foxman.
** Hillel : fondation sur la vie et la culture juives, implantée sur de nombreux campus américains.
*** Cinqo de Mayo : fête nationale mexicaine
Par Caroline B. Glick
http://www.jewishworldreview.com/1109/glick112009.php3
Adaptation française de Sentinelle 5770 1 commentaire
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ou
Juifs alibi !
Choissisez !
Messieurs Les Juifs censeurs d'Israel !
L'Histoire nous enseigne que tot ou tard vous en supporterez les consequences !
En attendant vous faites beaucoup de mal au Peuple Juif !
En soutenant le delire de certains universitaires occidentaux !
Grattez ! Grattez leur anti sionisme et vous mettrez a jour une vieille couche d'antisemitisme !