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OpinionsExploiter la crise![]() Israël doit se relever et adopter une politique qui améliorera ses intérêts.
Il existe un élément ironique dans la crise des relations entre le Gouvernement Obama et Israël. D’un côté, bien que le président Barack Obama et ses conseillers nient qu’il y ait rien de négatif dans les relations USA – Israël aujourd’hui, il est facile de comprendre pourquoi personne ne les croit.
D’un autre côté, sur la plupart des questions, il existe une continuité substantielle entre la politique d’Obama au Moyen-Orient et celle de son prédécesseur immédiat, George W. Bush, adoptée pendant son second mandat de président. Pourtant, alors que les Israéliens considéraient Bush comme le plus grand ami d’Israël à la Maison Blanche, ils considèrent Obama comme le président américain le plus anti-Israël jamais connu.
Cette contradiction exige que nous envisagions deux questions. D’abord, pourquoi les relations avec les USA ont-elles maintenant plongé dans la crise ? Ensuite, en prenant une page du répertoire des tactiques de Rahm Emmanuel, directeur de cabinet d’Obama à la Maison Blanche, comment Israël peut-il s’assurer de ne pas laisser cette crise se gaspiller ?
La raison pour laquelle les relations sont si mauvaises, bien sûr, est qu’Obama a choisi d’attaquer Israël et ses partisans. En l’espace des seuls 10 derniers jours, Israël a été soumis à trois coups malveillants d’Obama et de ses conseillers.
D’abord, pendant sa visite à la Maison Blanche mardi dernier, Obama a traité le Premier ministre Binyamin Netanyahou comme un médiocre potentat. Plutôt que de manifester respectueusement son désaccord avec le dirigeant élu d’un allié clé des USA, Obama est sorti au milieu de leur réunion pour dîner en famille en laissant Netanyahou sur sa faim pour méditer sur sa grave offense de ne pas abandonner la capitale d’Israël comme pré-condition à des négociations indirectes orchestrées par les USA, avec une direction palestinienne impopulaire et non élue qui soutient le terrorisme et dénie à Israël le droit à l’existence.
Ensuite, il y eut le témoignage écrit assez inoffensif – bien que totalement incorrect – du Général d’Armée US David Petraeus devant le Sénat sur l’impact du refus du monde arabe d’accepter le droit d’Israël à l’existence sur les relations arabo -américaines.
Dans ce cas, le gouvernement a délibérément déformé le témoignage de Petraeus, pour laisser l’impression que le commandant en chef militaire le plus respecté servant aux USA reproche à Israël la mort de soldats américains en Irak et en Afghanistan. Après que Petraeus ait rejeté cette impression, son patron le secrétaire à la défense Robert Gates a répété la fausse allégation insultante contre Israël en son nom propre.
Enfin, il y a le rapport de ‘Politico’ dans lequel des sources gouvernementales anonymes ont accusé le membre du Conseil de Sécurité Nationale Dennis Ross de « double loyauté ».
Ross bien sûr, a gagné une réputation dans sa carrière en faisant pression sur des gouvernements israéliens successifs pour faire des concessions sans réciprocité à des terroristes palestiniens. Cependant, selon l’opinion des ses opposants indignés à la Maison Blanche, à cause de son hostilité insuffisante au gouvernement israélien, Ross est un traître. Si Ross veut être traité comme un véritable américain, il doit rejoindre Obama dans sa tentative ouverte de renverser le gouvernement élu d’Israël.
Ces orientations devraient suffire à faire descendre en vrille les relations USA – Israël. Combinées à l’ultimatum du gouvernement exigeant un moratoire sur la construction juive à Jérusalem et sa menace de contraindre Israël à accepter un plan Obama d’Etat Palestinien qui mettra en péril la sécurité d’Israël, il devient parfaitement clair qu’il n’y a pas moyen de dissiper cette crise. Il existe une crise dans les relations des USA avec Israël aujourd’hui parce que le président des Etats Unis a très officiellement mis le feu à ces relations et répond à tout signe d’évanouissement des flammes en arrosant le feu de kérosène.
Pourtant, si on met de côté l’animosité personnelle d’Obama et qu’on observe la substance de sa politique réelle, ironiquement, il y a peu de différence entre la politique du gouvernement actuel et celle de son prédécesseur immédiat.
Pendant son second mandat présidentiel, Bush ignora la signification de la victoire électorale du Hamas en janvier 2006 et de sa prise de Gaza en juin 2007. Les USA élargirent leur programme de formation de forces armées palestiniennes et pressèrent Israël à accepter un cadre pour un Etat palestinien qui repousserait celui-là plus ou moins aux frontières indéfendables des lignes d’armistice de1949.
A partir de 2004, le gouvernement Bush chercha à se concilier l’Iran en cédant sur son programme nucléaire – d’abord indirectement à travers les négociations que la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne conduisaient avec Téhéran. Puis en 2006, l’administration US entama des négociations directes avec les mollahs.
Bush rejeta personnellement des demandes répétées d’Israël d’achat d’avion de ravitaillement et de bombes capables de percer des bunkers nécessaires pour attaquer les installations nucléaires renforcées de l’Iran. Et il refusa de soutenir les plans israéliens d’attaque des installations nucléaires de l’Iran. De même, Bush arrêta d’appeler au changement de régime en Iran. Après la publication en novembre 2007 de ‘l’Estimée Nationale du Renseignement’, falsifiée sur le programme nucléaire de l’Iran, Bush écarta aussi la possibilité d’une frappe militaire américaine contre ces installations nucléaires.
Pendant la guerre de 2006 entre Israël et les forces du Hezbollah, vassales de l’Iran et de la Syrie, ignorant la participation du Hezbollah dans le gouvernement libanais et le soutien actif de l’armée libanaise dans l’effort de guerre du Hezbollah, Bush interdit à Israël d’attaquer des cibles gouvernementales libanaises. Ce faisant, il obligea Israël a mener la guerre contre un ennemi régional comme s’il s’agissait d’un gang de rue local et provoqua ainsi un résultat final sans conclusion, soit la première défaite stratégique d’Israël.
Malgré le parrainage ouvert de la Syrie dans l’insurrection en Irak, son alliance stratégique avec l’Iran, ainsi que son parrainage du Hezbollah, du Hamas et d’al Qaïda en Irak et au Liban, le gouvernement Bush chercha à empêcher Israël de détruire l’installation nucléaire construite par les Nord Coréens et financés par les Iraniens. Après la destruction par Israël de cette installation en septembre 2007, le gouvernement Bush exigea qu’Israël garde le silence sur la signification de l’alliance nucléaire Syrie/Corée du Nord/Iran.
Finalement, le gouvernement Bush nia l’hostilité intrinsèque du gouvernement islamiste de Turquie. Au contraire, il cultiva le fantasme que ce régime antiaméricain, anti-Israël, soutenant le Hamas, la Syrie et l’Iran est un allié digne de confiance.
Israël alla de l’avant avec la politique américaine malgré sa folie stratégique parce qu’Israël voulait faire partie de l’équipe. Les gouvernements de Sharon, puis d’Olmert et le public israélien croyaient dans leur ensemble qu’Israël avait un allié dans l’administration Bush et quand la pression se fit insistante, que les risques massifs pris par Israël en soutenant la politique des USA en Iran, en Syrie, au Liban, en Turquie et avec les Palestiniens, seraient récompensés.
Avec Obama bien sûr, les choses sont différentes. Sûrement si Obama traitait Israël avec la même amitié dont son prédécesseur usa avec ses dirigeants, Netanyahou aurait accepté d’avancer sur la planche d’exécution, comme Ehud Olmert et Ariel Sharon le firent dans l’intérêt de l’équipe. Mais ce qu’Obama a montré clairement dans son mauvais traitement d’Israël, c’est qu’il ne veut pas que Netanyahou soit exécuté pour l’équipe. Il veut exclure Israël de l’équipe.
Bien que décourageant, cet état lamentable des affaires a un côté brillant. Il confère à Israël une rare opportunité pour cesser d’accepter une stratégie politique des USA mauvaise pour Israël et les USA aussi. Après tout, si les USA veulent instituer une crise dans les relations avec Israël au sujet de projets sur une zone d’unités d’habitations dans des quartiers de Jérusalem comme Ramat Schlomo et ‘French Hill’, alors clairement Israël ne peut pas y faire droit. Et si Israël ne peut pas faire droit aux yeux du gouvernement US, eh bien il n’y a pas lieu de se plier à sa volonté. A la place, Israël doit simplement faire ce qu’il faut pour assurer ses intérêts.
Dans l’espoir de gagner la faveur du gouvernement Obama, Israël a gardé ses distances avec l’opposition iranienne. Il faut y mettre fin. Israël doit employer des moyens secrets et ouverts pour aider le Mouvement Vert d’Iran à déstabiliser le régime iranien dans le but de le renverser. Dans le même temps, Israël doit employer des moyens secrets et ouverts pour détruire les installations nucléaires de l’Iran.
Cette semaine, le sénateur John Kerry a voyagé au Liban et en Syrie pour faire surgir des perspectives de pourparlers de paix entre Israël et ces deux pays. Plutôt que d’applaudir à ses efforts, Israël doit souligner que le Hezbollah contrôle le gouvernement libanais et que les USA soutiennent l’armée libanaise et le gouvernement renforce le Hezbollah. De même, Israël doit faire savoir clairement que puisque le dictateur syrien Bashar Assad est le garçon de plage arabe de Mahmoud Ahmadinejad, il est grotesque d’appeler Israël à céder les Hauteurs du Golan à ce régime. Au lieu de ressasser la même absurdité, Israël doit activement soutenir les Kurdes de Syrie dans leur quête d’autonomie et se faire le champion de la cause des prisonniers politiques languissant dans les geôles syriennes.
L’annonce par la Turquie cette semaine qu’elle soutient les ambitions nucléaires de l’Iran doit être reconnue pour ce qu’elle est : l’annonce qu’un Etat membre de l’OTAN a rejoint l’axe iranien avec la Syrie, le Liban, le Hamas et le Hezbollah. Israël doit répondre à l’annonce de la Turquie en déclarant un moratoire sur les ventes d’armes à la Turquie, en mettant fin ainsi à ses tentatives contre-productives de passer sur le fait que son ancien allié stratégique est devenu son ennemi.
De même pour les Palestiniens, plutôt que de succomber aux exigences des USA dans l’objectif de commencer des négociations condamnées à échouer avec le Fatah, Israël doit dire la vérité. Il n’y a rien à négocier ni personne avec qui négocier. Les dirigeants du Fatah Mahmoud Abbas et Salam Fayad rejettent le droit d’Israël à l’existence. Ils soutiennent le terrorisme. Il ont déjà rejeté une « solution à deux Etats » il y a moins de deux ans. A part cela, ils n’ont pas le soutien de leur propre électorat, qui préfère l’approche plus directe du Hamas pour détruire Israël.
Au lieu de prétendre qu’implorer la paix à ces adversaires impuissants sert ses intérêts, Israël doit se relever et adopter une stratégie politique qui améliorera ses intérêts. Par exemple, étant donné que le gouvernement Obama considère Ramat Schlomo comme l’équivalent d’Eli et E-1, Israël doit bâtir le quartier d’Eli qui était le foyer des commandants de Tsahal le Major Roy Klein et Eliraz Perets tombés au champ d’honneur, et mettre en oeuvre ses plans de construction pour E-1.
Ironiquement, toutes ces politiques sont en accord non seulement avec les besoins stratégiques d’Israël, mais aussi avec les intérêts stratégiques des USA. Et puisque l’hostilité d’Obama à Israël n’est pas susceptible de changer, plutôt que de se focaliser sur la Maison Blanche, le gouvernement Netanyahou doit consacrer son énergie à faire valoir sa stratégie politique auprès du Peuple américain. Des sondages répétés ont montré que le public américain soutient une frappe israélienne contre les installations nucléaires de l’Iran. Dans le même esprit, une politique de bon sens envers les semblables du Fatah, du Hamas, du Hezbollah, de la Syrie et de la Turquie, associée avec l’affirmation décomplexée des droits d’Israël sur Jérusalem, la Judée et la Samarie, trouvera un puissant soutien aux USA qui pourra effacer le dommage qu’Obama fait aux liens entre les USA et Israël.
Bien qu’empreint d’une grande malignité, l’appel de Rahm Emmanuel de ne pas laisser gaspiller une bonne crise peut être pris comme une manière grossière de dire que toute situation désagréable a son bon côté. Israël n’a pas cherché ce combat avec Obama. Il aurait voulu garder le fantasme que la politique du second mandat de Bush était sensée. Mais puisqu’il y a eu un combat, Israël n’a pas d’autre choix que de frapper à son initiative. Comme cela se produit, si Israël le fait, non seulement il se protègera, mais il protègera les USA de la dangereuse stratégie politique que son dirigeant à choisi de poursuivre.
Par Caroline Glick
Jerusalem Post, le 02 avril 2010
Adaptation française de Sentinelle 5770 Ajouter votre commentaire !
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