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Opinions

La prise du convoi pour Gaza : Un ‘casus belli’ efficace ?

La prise du convoi pour Gaza : Un ‘casus belli’ efficace ?
Une manière d’expliquer la décision d’Israël de stopper la flottille était la préparation du gouvernement d’accepter une possible guerre ouverte avec Téhéran.
 
Quand il existe un sentiment négatif sur les marchés financiers, une petite anicroche économique ou politique peut provoquer la chute des marchés. De même, quand des relations régionales entre des Etats deviennent volatiles, une provocation mineure peut entraîner l’escalade vers une guerre ouverte.
 
La sphère dirigeante d’Israël est hautement consciente de l’hypersensibilité de la région à des anicroches militaires. Pour cette raison, une manière possible d’expliquer la décision d’Israël de stopper lundi la flottille vers Gaza, a été la préparation du gouvernement israélien d’accepter le développement d’une guerre potentielle avec rien moins que Téhéran.
 
L’histoire militaire d’Israël est accablée d’exemples de situations fragiles menant à l’escalade vers des guerres régionales. En 1956, la tentative de Gamal Nasser de nationaliser les eaux du Canal de Suez a provoqué l’opération israélienne dans le Sinaï, ayant pour résultat la Crise de Suez. En 1967, la fermeture par Nasser du Détroit de Tiran a entraîné une réponse éclair d’Israël – la destruction des aéroports militaires égyptiens en une nuit, qui résulta en la Guerre des Six Jours. En 2006, l’enlèvement de deux soldats de Tsahal déclencha une opération d’un mois contre le Hezbollah au Sud Liban. Dans tous ces exemples, Israël n’a pas craint d’utiliser des crises politiques comme ‘casus belli’, ou cause de guerre.
 
Discuter du fait que le commandement de Tsahal n’ait pas prévu un scénario du pire dans lequel l’éruption de violence dans convoi vers Gaza, provoquant la mort d’activistes pro-Gaza, et l’escalade vers une crise régionale avec la Turquie, la Syrie et potentiellement le Hezbollah et l’Iran, c’est sous-estimer son principe de prudence et sa capacité de prévision stratégique. Tsahal n’a aucun handicap pour prévoir des éruptions violentes. A tout le moins, il a choisi consciencieusement et sans hésiter de permettre le développement de cet évènement en une guerre possible. Mais pourquoi ?
 
Mon mentor et Professeur à Harvard, Niall Fergusson, mettrait en avant que beaucoup d’évènements considérés d’habitude comme politiques (le déclenchement de la Première Guerre Mondiale, la montée du nazisme, et même la Révolution Américaine) peuvent être également analysés à travers des prismes financiers.
 
Si nous appliquons une telle conception économique au cas considéré, il est difficile de mettre en avant qu’Israël ait actuellement besoin d’une guerre pour des raisons économiques. Avec un PNB en hausse (28.700 $ au premier trimestre 2010, ou encore une croissance du PNB de 3.3 %) et une diminution du taux de chômage (de 7.2 % ce trimestre comparé à 7.3 % l’an dernier, selon la ‘Bank of Israel’), Israël a fait en sorte de maintenir la tête au dessus des turbulences financières au cours des deux années écoulées. 
 
Grâce à une ferme régulation des banques, avec un marché des produits dérivés moins sophistiqué qu’aux USA, Israël à traversé le krach boursier mondial sans la nécessité de recourir à une institution financière majeure. Il a récemment rejoint l’OCDE, et son statut sur l’index MSCI-Barra a été relevé de marché émergent à marché développé, indiquant la capacité de l’économie d’Israël de rejoindre les « grands acteurs ». Il n’y a donc pas de vraie raison pour le gouvernement de tenter de venir « au secours » de l’économie par la guerre.
 
Le raisonnement politique ne semble pas non plus justifier une guerre. Avec de solides taux d’approbation du gouvernement actuel par le public, et une coalition relativement stable, il n’y a pas de raison matérielle pour que le Premier ministre Benyamin Netanyahou essaie de rallier les Israéliens autour du drapeau. Avec la « paix » devenant une notion obsolète, presque anachronique dans l’esprit de beaucoup d’Israéliens, on semble réaliser avec un excès de confiance que le statu quo – ou une impasse – avec les Palestiniens durera aussi longtemps qu’on peut se le permettre. Une guerre ne ferait que mettre en cause cet état d’esprit disposé au statu quo et conduire à empirer la situation.
 
Une explication plausible pourrait bien reposer dans le domaine des relations internationales. Si ce n’est pas pour des raisons économiques ou politiques, Israël pourrait fort bien vouloir se saisir de cette crise régionale comme ‘casus belli’ pour défier Téhéran.
 
Dans un monde de réseaux militaires renforcés, l’Iran est devenu un allié naturel des parties impliquées dans la flottille de lundi. L’implication de l’Iran peut à peine être séparée d’évènements régionaux comme celui-là. Le financement par l’Iran du Hamas, son alliance avec la Syrie (proche allié de la Turquie) et sa fourniture d’armes au Hezbollah sont toutes des affaires bien connues des services de renseignements israéliens. Israël n’a pas besoin de la présence physique des Iraniens sur les bateaux, pour lier une telle activité à ceux qu’il perçoit comme instigateurs des troubles dans la région – les ayatollahs.
 
Pour sûr, Israël peut fort bien utiliser un évènement régional comme celui-là comme déclencheur pour cibler ses archi-ennemis de Téhéran. L’idée que l’Iran pourrait bien être la cible indirecte d’Israël répond au récent article du ‘Sunday Times’ relatif au déploiement de sous-marins nucléaires d’Israël au large des côtes iraniennes. 
 
Une vision avec des prismes grossissants de la crise récente dans les eaux de Gaza peut ainsi jeter une lumière différente sur la prise par ailleurs irréfléchie de la flottille pro-Gaza. Si le gouvernement d’Israël n’a pas totalement perdu l’esprit, il a probablement décidé de s’approcher plus près du point de non-retour avec Téhéran.
 
Par SHIRA KAPLAN - Jerusalem Post, 1er juin 2010
Adaptation française de Sentinelle 5770 ©

L’auteur est diplômée de Harvard en Etudes de Gouvernement, et était étudiante à l’Institut Milken en 2008-9. On peut la joindre à l’e-mail : kaplan2@post.harvard.edu.

1 commentaire
M° Shira le dévellopement des théses que vous avancez est un peu trop alambiqué. Où allez vous chercher pareilles motivations? Ors le fait que vous considérez de prime abord qu'Israël a mis lui seul sur pied cette opération, vous feignez d'ignorer les mises en garde multipliées de ce pays pour éviter l'affrontement. C'est le même scénario que la mise à l'épreuve de ce pays tout au long des bombardements subis pendant des années. Il y a loin de la mise en garde préventive à la prévoyance de toutes les suites possibles. L'histoire est bien plus simple et le machiavélisme doit être recherché dans le repaire terroriste voisin. Voila des decennies qu'ils ont tout essayé: 6 guerres conventionelles, des vagues d'attentats contre la population civile, un, puis deux intifadas, des détournements d'avions, le lancements de scuds, la préparation d'une intervention nucléaire de l'Iran, le percement de centaines de passages souterrains de contrebande d'armes et le harcelement journaliers des civils sur les routes; rien n'y a fait et aucun résultat obtenu. Alors voila la nouvelle trouvaille: prétexter une aide humanitaire pour forcer le blocus de Gaza, rendre ses eaux libres d'accés pour essayer d'étrangler l'état juif, bloqué au nord, à l'est, au sud et resserer la menace de tous côtés par le stockage d'armes lourdes arrivant sans aucun contrôle. Cherchez encore et, peut-être, arriverez-vous à la seule solution de bon sens: la négociation franche et sincère entre les deux parties. Utopie?
Envoyé par Yéouda_001 - le Jeudi 3 Juin 2010 à 15:05
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Dernière mise à jour, il y a 34 minutes