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OpinionsDu côté de la Seine : "Kadhozy" chez "Sarkafi"Ah, quel joli couple, les deux compères présidentiels à l’Elysée, puis l’autre à Matignon et au château de Versailles ! En voyant des cieux éternels « le fou de Tripoli » déambuler, pavané dans ses vêtements bédouins hauts de gamme, pendant cinq jours sur les Champs-Élysées et arrondissements annexes de la « cité lumières », feu Habib Bourguiba de Tunisie, créateur de cette qualification verbale, a dû se retourner dans sa tombe du Mausolée de Monastir. Mais que veut-on ? Le premier a 10 milliards d’euros à claquer pour des « Rafales » et autres ferrailles sophistiquées, le deuxième en a vitalement besoin pour remettre la France sur pied. Enfin, peut-être, si Dieu veut, … Incha’allah !
Cette visite d’Etat de cinq jours du président-colonel libyen Mouammar Kadhafi (plus correctement Mu’ammar Al-Qadhâfi si on veut insister sur la transcription de son nom arabe suivant les règles des spécialistes en langues sémitiques) à Paris, n’est décidemment pas au goût de tout le monde. La France gauchisante et intello s’en dit scandalisée, plus grave encore : pas mal de fidèles de la tribu « Sarko » aussi, et pour cause. Des photos de famille avec le Guide Suprême des choses de pétrole et de sable au nom d’Allah entre Tripoli et Benghazi pourraient, quand même, se révéler gênantes un jour. Kadhafi, mangeur à tous les râteliers révolutionnaires et terroristes des décennies durant, soudainement devenu « fréquentable » ? C’est vraiment une question comment apprécier les ondulations de l’action publique entre Etats, cultures et civilisations.
La France au pouvoir fait valoir ses arguments, soit. D’abord les dix milliards en perspective, ce ne sont pas des cacahouètes. On peut faiblir. C’est humain. Ensuite règne toujours la fiction, notamment en France, que la Libye fasse partie du « Grand Maghreb » avec ses quatre autres membres Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie, « chasse gardée française » par excellence. L’ « Orient arabe » commence pour ces spécialistes sur la frontière libyco-égyptienne, quelques centaines de kilomètres à l’est de Benghazi. Sur le plan culturel et « civilisationnel », c’est faux. Vu du Maghreb, l’ « Orient arabe » démarre là où l’utilisation du français comme langue véhiculaire et de travail, à l’instar de l’arabe, s’arrête. Et c’est à Ben Gardane, à la frontière tuniso-libyenne. La Mauritanie, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie possèdent, malgré d’énormes différences internes, un point en commun : un passé récent déterminé par la colonisation française et l’emploi du français. Ca crée des liens, des sentiments, des choix communs, des amitiés, des « cousinages », notamment dans leur commerce avec l’ancienne « métropole ». Mais la Libye ne fait pas partie de ce monde. La France n‘y a jamais gouverné, les Libyens ne parlent pas français, n’éprouvent aucun penchant vers ce que signifie sur le plan culturel « la civilisation française ». En Tunisie on se raconte des « blagues libyennes » dans le même état d’esprit comme on colporte en France les « blagues belges ». Les Libyens étaient, des siècles durant, des bédouins arabes, théoriquement sous domination ottomane, suivie pendant une très courte période entre les deux guerres mondiales d’une colonisation italienne qui n’en était pas une. Ensuite le « Royaume de Libye » du roi Idriss vivotait sous domination anglo-américaine, et en 1969 le « colonel libérateur » Mouammar Kadhafi, qui se veut fils spirituel de l’Egyptien Gamal Abdel Nasser, prit les choses sérieuses en main, à la manière que nous lui connaissons.
Kadhafi est néanmoins une figure haute en couleurs. Habib Bourguiba le traitait tout simplement de « fou », tandis que Mohammed Masmoudi, grand commis d’Etat tunisien des années soixante et soixante dix (comme ambassadeur à Paris, ministre des Affaires étrangères etc.), pensait sérieusement que Mouammar Kadhafi serait l’homme politique le plus intelligent et le plus visionnaire de tout le Monde Arabe. Ce qui est certain : Lui, qui a maintenant 65 ans, est aujourd’hui le dirigeant arabe faisant montre de la plus grande longévité politique ; car il est au pouvoir depuis 38 ans, et on n’a pas l’impression qu’il sera renversé demain. Or en Occident il ne passe pas, bien que, semble-t-il, parlant assez correctement l’anglais et l’italien. L’italien surtout, parce que dans sa jeunesse il avait, à un moment donné, fréquenté un lycée à Syrte (son lieu de naissance le 19 juin 1942) qui était dirigé par des religieuses italiennes. Mais Kadhafi en publique ne parle jamais autre chose que l’arabe.
Or il y a un autre « fait divers » bien plus croustillant encore, en ce qui concerne ce président-colonel imprévisible. Il est peut-être, suivant la Halakha (loi religieuse juive) tout simplement … juif ; car des rumeurs persistent que sa mère aurait été juive. Et comme la judaïté s’acquiert suivant une filiation matrilinéaire, Kadhafi serait dans ce cas-là juif.
Cette rumeur avait apparu la première fois au cours des années 70 dans une petite revue religieuse en Israël mais fut reprise en 1981 par le journal Le Monde, qui n’est pas spécialement connu pour la légèreté de ses affirmations. Et moi-même j’ai trouvé un « os judaïsant », tout à fait par hasard. Au cours de la lecture des livres historiques (passionnants !) de Mohammed Heykal (proche de Nasser et longtemps directeur et éditorialiste principal du journal cairote Al-Ahram), l’auteur décrit un dîner de gala que Gamal Abdel Nasser avait offert à son jeune « confrère président » lors d’une visite de ce dernier au Caire. On servait comme entrée des crevettes royales grillées dont raffolent les Egyptiens. La mer rouge en regorge et elles sont délicieuses. Mais Kadhafi se déclara offensé et refusa le plat tout en précisant qu’un bon Musulman ne mange pas les fruits de mer, parce qu’ils seraient interdits par l’Islam. Ce qui est faux. Tous les Musulmans mangent les crevettes et autres crustacés, même les Saoudiens. Je les ai vus à Jeddah, dans les restos au bord de la mer. Mais c’est la religion juive dans son volet orthodoxe, qui proscrit ce genre de nourriture. De là à supposer que Kadhafi ait pu recevoir, au moins pendant un certain temps de son enfance, une éducation maternelle juive … ce n’est qu’un pas.
C’est peut-être pour cela qu’après tout Kadhafi et Sarkozy se trouvent mutuellement sympas, se découvrant, à leur corps défendant, des atomes crochus. Car le dernier a des ascendances juives dans sa famille, et il ne s’en cache pas.
Et si un jour pour Kadhafi les choses allaient, dans sa Libye natale, tourner au vinaigre, il lui reste toujours une option : il pourrait se pointer, faisant valoir « la loi du retour », à l’aéroport Ben-Gurion de Tel Aviv ès qualité de nouvel immigrant … en Israël.
Mazel Tov … les voies du Seigneur sont insondables. Ajouter votre commentaire !
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