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Opinions

Les nouveaux gardiens d’Israël

Ou le nouveau sionisme à la reconquête de sa terre
 
Le Moshav Tzipori, en basse Galilée, est un microcosme de l’histoire de la terre d’Israël. Capitale régionale sous le roi Hérode, Tzipori était le siège de l’enseignement juif et de la préservation de la Torah pendant l’une des périodes les plus tumultueuses de l’histoire juive.
Après la destruction du Second Temple de Jérusalem par les Romains en 70 après JC, des réfugiés de Jérusalem s’enfuirent vers la ville galiléenne. Rabbi Yehuda Hanassi, qui présida la rédaction de la Mishna, ou loi orale, partit à Tzipori depuis Beit Shearim, et c’est là qu’il codifia les six livres de la Mishna et mourut.
Les Juifs de Tzipori se révoltèrent contre l’empereur romain Constantin, refusant d’accepter la conversion au christianisme, et la ville fut détruite. Les Juifs y retournèrent plus tard pendant la période islamique. Avec des hauts et des bas, pendant le millénaire suivant, les Juifs s’installèrent, furent expulsés et se réinstallèrent dans la ville plusieurs fois sous divers conquérants d’Israël.
Pendant la guerre d’indépendance de 1948, la cité antique fut le siège d’une bataille majeure entre les nouvelles Forces de Défense d’Israël (Tsahal) et les villages arabes voisins assistés par des forces d’invasion de Syrie et du Liban. Les Arabes furent mis en déroute. En 1949, le moshav Tzipori fut fondé.
 
Vendredi dernier, dans l’après-midi, la lutte pour le contrôle juif de Tzipori, la Galilée et la terre d’Israël dans son ensemble s'est poursuivi sur le sol antique. En cette calme après-midi de Pourim, sous un soleil torride, trois chevaux broutaient tranquillement dans un champ d’arbustes et d’herbages. Le seul problème dans cette scène par ailleurs bucolique est que les chevaux appartenaient à des squatters arabes du clan Kablawi. Au cours des années récentes, les Kablawi ont construit eux-mêmes un village illégal de quelques 20 maisons, en les faisant passer pour des conteneurs de stockage sur la terre volée au Fond National Juif adjacent aux champs de Tzipori. Les chevaux, qui étaient entrés par un orifice découpé dans la barrière du champ, caracolaient et mangeaient, détruisant le champ qui était cultivé minutieusement pour les troupeaux de bovins du Moshav. 
 
Les fermiers et les propriétaires de ranch en Galilée, comme leurs homologues dans le Negev, ne savent plus quoi faire. Craignant des émeutes arabes ou une condamnation politique par la Gauche israélienne, ou par les dirigeants arabes et le mouvement islamiste et leurs alliés à l’étranger, la police et les procureurs de l’Etat ont simplement cessé d’appliquer la loi contre les Arabes de Galilée et du Negev. Entourés par des villages arabes et bédouins de plus en plus hostiles et hors la loi, le bétail et les récoltes des agriculteurs Juifs sont continuellement pillés.
 
Pour faire face à cet état de fait, ces agriculteurs sont confrontés à trois options également inacceptables. Ils peuvent ne rien faire et laisser se détruire leur gagne-pain et le travail de leur existence. Ils peuvent monnayer une protection à des gangs criminels arabes, qui, en échange, accepteraient de ne pas les voler. Ou bien ils peuvent essayer de vendre leurs terres et abandonner totalement l’agriculture.
Le recours évident – déposer plainte à la police – est un exercice futile. Des milliers de plaintes sont déposées chaque année. Pratiquement aucune d’elle ne se termine par une inculpation ou un procès. La plupart des dossiers sont clos par la police du fait de "l’absence d’intérêt public".
 
Vendredi, le champ en question appartenait à un propriétaire de ranch et d’un troupeau, Haïm Z. Au cours des années précédentes, Haïm a déposé plus de 250 plaintes à la police contre des Arabes de la famille Kablawi et des villages arabes voisins, comme la place forte islamiste de Mashad. Aucune n’est jamais parvenue nulle part. L’année dernière, un officier de police obligeant recommanda à Haïm de commencer à monnayer une protection.
Haïm dit à son fils qu’il en avait assez. En tant que fils de la génération fondatrice du moshav, Haïm dit qu’il ne pouvait pas continuer davantage. Le refus de l’Etat de protéger les droits de la propriété juive l’avait obligé à consacrer toute son énergie à jouer au chat et à la souris avec des braconniers arabes. Il ne pouvait plus s’occuper de son troupeau. Il ne pouvait plus développer sa terre. Tout ce qu’il pouvait faire était de rester assis et d’observer, d’une année sur l’autre, ses terres pillées, son bétail volé, et le travail de sa vie et de celle de son père détruit.
Son fils, un soldat de 23 ans, membre d’une unité des commandos d’élite de Tsahal, décida qu’il lui appartenait non seulement de sauver la ferme de son père, mais d’arrêter la marée de violations arabes sur la terre et les droits de propriété juifs. De par sa position dans Tsahal, son nom est tenu secret. Nous l’appellerons J pour Juif.
 
En réponse au désespoir de son père, J. installa un conteneur de stockage au sommet de la colline qui domine les champs de Tzipori, les villages arabes environnants, et l’accès des routes aux champs du moshav. Il y plaça un sofa, une étagère emplie de livres d’histoire juive, de textes religieux et de classiques philosophiques, y stocka de la nourriture, et s’y installa pendant ses permissions à l’armée. Plutôt que de traîner avec ses amis, il commença à monter la garde. Il faisait face à chaque Arabe qu’il attrapait à s’infiltrer dans les champs du moshav, et avec son père, ils déposaient une plainte à la police et les chassaient.
Du fait de son emploi du temps très chargé, J. enrôla ses amis pour l’aider. Les fils d’autres fermiers désespérés, qui servaient aussi dans des unités combattantes, se joignirent à lui avec enthousiasme. En quelques mois, J. avait monté une organisation de plus de cent jeunes volontaires – soldats, étudiants issus de son moshav, et d’autres moshavim de basse Galilée et des communautés environnantes non agricoles.
 
Il appela l’organisation "Hashomer Hayisraeli Hah'adash" - ou les Nouveaux Gardiens Israéliens. L’organisation Hashomer originelle, ou les Gardiens, s’était établie en Galilée en 1909 dans le même objectif – protéger les fermes communautaires juives des maraudeurs arabes qui exigeaient des fermiers de monnayer leur protection. C’était l’origine de la "Haganah", qui à son tour devint la "Force de Défense d’Israël" (Tsahal).
 
Comme J. l’a formulé : "Nous ne sommes pas seulement un service de sécurité. Nous nous considérons comme un mouvement. Nos activités reposent sur trois fondements : sécuriser le territoire, étendre nos opérations à travers la Galilée et le Négev, et enseigner les valeurs sionistes et juives à nos membres, à nos communautés, et au grand public".
Tzipori est l’un des confluents des chemins de randonnées traversant Israël, une destination renommée pour les groupes scolaires, les groupes de jeunesse et les simples randonneurs réguliers. J. a organisé des visites à son poste de garde pour des milliers de randonneurs au cours de l’année dernière. Pendant leur visite, les randonneurs écoutent des conférences sur les Nouveaux Gardiens, sur l’histoire juive de la Galilée et le développement de l’agriculture dans la région, et des sujets d’intérêt général délivrés par des résidents, des politiciens et des professeurs.
 
Vendredi après-midi, après avoir remarqué une nouvelle intrusion dans le champ de son père, J. appela la police au poste de Nazareth. Accompagné de deux de ses camarades gardiens, également des fils de fermiers et soldats d’unités commandos, ils attendirent sous le soleil pendant plus d’une heure que la police arrive, en prévoyant ses mouvements. Ils s’approchèrent des chevaux avec des rênes et des mors.
"Nous saisirons les chevaux et les ramènerons dans notre étable. Si les Kablawi paient les dommages, alors je les leur rendrai, sinon, je les vendrai" expliqua J. Alors que les jeunes gens s’approchaient des chevaux, Yasser Kablawi, le chef du clan, fit son apparition. Selon Haïm, au cours de l’année écoulée, les animaux des Kablawi avaient piétiné leurs champs plus de 20 fois.
Arrivé sur les lieux quelques 10 minutes avant que la police n’ait fait sa grande apparition, Haim se tourna vers Kablawi et lui demanda : "Pourquoi faites-vous cela ? "
 
"Cette terre appartient au Fonds National Juif (JNF), pas à vous" répondit Kablawi.
"Pourquoi mentez-vous ? J’étais assis chez vous avec l’inspecteur du JNF il y a des mois, et il vous a dit sans détour que cette terre est à moi. Vous savez que vous me volez, et vous faites cela alors que vous squattez déjà illégalement une terre du JNF. Vous m’avez causé des dizaines de milliers de shekels de dommages en piétinant mes champs aujourd’hui seulement, et vous le savez".
 
Au moment où la police arriva, J. et ses amis avaient pris au lasso l’un des chevaux. Kablawi avait été rejoint par trois de ses petits-fils et quatre fils. J. fut rejoint par sept autres gardiens. C’était une impasse.
Informée de la présence d’une journaliste sur la scène, la police agit avec quelque résolution. Après avoir parlé à l’inspecteur du JNF, elle expliqua à Kablawi qu’il pouvait soit signer une déclaration reconnaissant que ce terrain appartient à Haïm, et qu’il serait arrêté s’il y pénétrait encore illégalement, ou bien elle autoriserait Haïm à saisir ses chevaux. Kablawi signa. 
L’activisme de J. n’est pas seulement une action personnelle pour préserver son père de la ruine. "Si c’était seulement pour moi et ma famille, mon frère et moi pourrions nous charger des voleurs. Ils nous laisseraient tranquilles. Mais alors ils iraient chez nos voisins. Ce n’est pas seulement pour une famille. Il s’agit du contrôle sur la terre d’Israël. L’Etat est faible. Nous devons être forts si nous voulons rester ici".
 
Le mois dernier, J. enregistra les Gardiens en tant qu’association non lucrative. Il a une grande vision pour l’avenir. "En l’espace de quelques mois seulement, en leur exposant notre mission, des milliers de gens se sont inscrits. J’ai rassemblé plus de 100 gardiens volontaires. Nous avons réduit les vols de 80 % ! Je veux recueillir des fonds pour acheter des jumelles de vision nocturne et quelques véhicules tous-terrains pour faire les patrouilles nécessaires. Je voudrais être en mesure de donner des bourses d’études à des étudiants pour qu’ils puissent monter la garde et étudier en même temps. J’ai été en contact avec des fermiers et des propriétaires de ranchs du Négev, et ils attendent avec impatience notre expansion dans le Sud. Je crois que d’ici cinq ans, les Gardiens pourront mettre fin aux rackets de protection".
 
Faisons un retour en 2005: le vice-premier ministre d’alors, Ehoud Olmert, donnait à un auditoire américain son opinion sur le Peuple israélien. "Nous sommes fatigués de combattre, nous sommes fatigués d’être courageux, nous sommes fatigués de gagner, nous sommes fatigués de vaincre nos ennemis", geignait-il.
 
Des jeunes gens comme J. et ses collègues, des laïcs, fils et filles de fermiers de Galilée et du Negev pourtant profondément enracinés dans le judaïsme, comme leurs amis religieux, prouvent chaque jour qu’Olmert ne parlait pas au nom de ses compatriotes. Quels que soient les désordres qu’Olmert et ses collègues du gouvernement continuent d’opérer avant d’être rejetés de leurs postes, il est parfaitement clair que ces jeunes gens et des millions comme eux veulent et peuvent s’en débarrasser pour eux-mêmes, pour leurs compatriotes, et pour la prochaine génération de Juifs sur la terre d’Israël.
 
Note du traducteur

(1) Moshav : ferme collective où, à l’opposé du Kibboutz où tout est collectif, chacun reste propriétaire de son lopin et de son logement ; les moyens de productions restent communautaires (tracteurs, moissonneuses, étables, etc…)

Par Caroline Glick   
Jerusalem Post du 24 mars 2008
Adaptation française de Sentinelle 5768

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Dernière mise à jour, il y a 54 minutes