Politique Israël

La Knesset a adopté ce mercredi après-midi une « loi de continuité » permettant au parlement israélien de continuer les discussions législatives sur un projet de loi obligeant un referendum en cas de « retrait » du plateau du Golan ou de Jérusalem Est.

Soixante-huit membres de la Knesset ont voté en faveur de la motion, y compris le président du parti travailliste Ehoud Barak et le ministre Benyamin Ben-Eliezer qui avaient exprimé leurs objections. Vingt-deux députés ont voté contre le projet de loi, et un s’est abstenu.

Les associés de Barak ont expliqué que « le ministre de la défense a voté conformément au gouvernement et à la position du premier ministre. Barak a la responsabilité de voter avec le gouvernement en tant que membre de celui-ci, bien qu’il soit contre un referendum. »

Le ministre Ben-Eliezer déclare « j’ai toujours été en faveur d’un referendum. Nous avons pensé que ce n’est pas la bonne période, mais au moment où  nous avons décidé de donner la liberté de voter comme chacun le veut, j’ai voté en faveur de la motion. »

Mardi, la commission ministérielle des affaires législatives avait rejeté un appel soumis par le ministre Dan Meridor contre le projet de loi sur le referendum à une majorité de cinq contre deux.

Le ministre Meridor a lui aussi voté en faveur de la motion, et le projet de loi devrait maintenant être soumis à la Knesset pour une deuxième et troisième lecture.

Plus tôt mercredi, le député Yariv Levin (Likoud), président du comité mixte pour les discussions sur le projet de loi sur le referendum, a appelé le premier ministre Benyamin Netanyahou à forcer tous les membres du parti travailliste siégeant à la Knesset à voter en faveur de la motion.

« Le parti travailliste a été hypocrite lorsque le mois dernier il demandait à ses ministres de voter contre le projet de loi lorsqu’il avait été porté en appel par le ministre Dan Meridor. Maintenant que le gouvernement a décidé d’adopter le projet de loi, le parti travailliste doit lui aussi y apporter son support, » a dit Levin.

« Si les ministres du parti travailliste ne valident pas les décisions du gouvernement et de la coalition, ils ne doivent pas s’attendre à ce que les députés membres du Likoud supportent les questions qui sont importantes pour eux. »

Barak a fait part de deux raisons pour son opposition à la loi : « tout d’abord, elle impose des contraintes inutiles sur le premier ministre lors des négociations avec la Syrie, et cela donne une image erronée au monde, qu’Israël refuse la paix. La deuxième raison est qu’un referendum est complexe au niveau législatif, pouvant contredire la structure du régime parlementaire. »

Le projet de loi propose que si le gouvernement ou la Knesset venait à prendre la décision d’un retrait de territoire sous souveraineté israélienne totale, tels le Golan ou Jérusalem Est, la question devrait être portée à un referendum national dans un délai de 180 jours après avoir passé la Knesset. Seul un vote de 80 membres de la Knesset ou plus annulerait la nécessité d’un referendum.

La leader de l’opposition Tzipi Livni (Kadima) a voté contre le projet de loi, disant qu’elle croit qu’ « un gouvernement est élu pour prendre des décisions – pas pour placer ces décisions dans les mains du public. »

Le projet de loi a aussi rendu furieux les membres arabes de la Knesset. Le député Talab El-Sana (liste arabe unie – Ta’al) a déclaré « le premier ministre sacrifie la paix et cède à la droite. Le message que le gouvernement envoie est qu’Israël n’est pas intéressé par la paix et sanctifie l’occupation, menant la région vers une guerre dangereuse et inutile. »