Politique Israël

A tribord, toutes ! Non, sans blague : que fait la Gauche, en Israël, depuis une trentaine d'années ? ... - Je ne parle pas de la Gauche sioniste historique - celle qui, jour après jour, a bâti avec acharnement les structures de l'Etat et du pays, avant de conduire celui-ci sur la voie de l'Indépendance. Et je ne manque jamais de rendre hommage à la clairvoyance visionnaire de Shimon Pérès, grâce à qui, dans les années cinquante et soixante, furent jetés les fondements de la puissance militaire actuelle d'Israël - Je parle de cette Gauche qui, depuis les accords d'Oslo ( 1993 ), a, d'abandon en abandon, pavé la voie pour un hara-kiri d'Israël.

En France, en juin-juillet 1940, ce ne fut pas la Gauche glorieuse de Front populaire qui releva le drapeau tombé dans la boue de l'armistice et, bientôt, de la collaboration. Ce fut la très improbable rencontre à Londres, autour d'un général de formation maurrassienne, de patriotes d'extrême-droite ( les d'Estienne d'Orves, les Daniel Cordier, les Leclerc de Hauteclocque ... ) et de Juifs ( Raymond Aron, René Cassin ). Il y avait des gens de gauche dans la France Libre ( à commencer par Jean Moulin ), mais, à l'origine, ils étaient ultra-minoritaires, tandis que la masse des leaders de la gauche radicale ou socialiste se pressaient à Vichy et y votaient les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, avant que d'entrer dans ses gouvernements ( René Belin ) ou de se vautrer dans le plus abject pro-nazisme ( Marcel Déat, Ludovic Zoretti,

(suite) . De même, en Angleterre, le gant de la lutte à mort contre le nazisme n'a pas été relevé par la gauche travailliste, mais par Winston Churchill.

On ne peut pas généraliser, bien sûr. Mais le fait d'être " de gauche ", d'appartenir à des partis ou mouvements de gauche ne fournit en soi aucune espèce de garantie. C'est l'historien israélien Simon Epstein qui a montré que l'écrasante majorité des dreyfusards des années 1898-1906 finit dans la plus noire Collaboration.

Ce n'est pas la Gauche, mais Mme Margaret Thatcher qui fait face aux généraux fascistes de Buenos-Ayres lorsque ceux-ci envahissent les îles Falklands.

Je ne tire pas non plus de conclusions dans l'autre sens. Mais, dans les conditions actuelles, il me paraît que la droite a, plus que la gauche, tendance à faire face aux défis " civilisationnels " . J'en veux pour exemple la lucidité d'un José Maria Aznar opposée à l'opportunisme mollasson et capitulard d'un José Rodriguéz Zapatero.

En tout cas, en Israël, entre Ehud Barak, prêt à livrer Jérusalem et Avigdor Liebetman, y a pas photo !

Correction : " Lieberman " , et non " Liebetman " - sli'ha, Avigdor.