Politique Israël

Ben oui ... Ce que le couple Clinton a fini par intégrer, c'est que la tactique suivie pendant des mois ( essayer de faire éclater la coalition en opposant tel parti pris comme un tout ( par exemple " Israël Béiténu " ) à tel autre ( par exemple le Likud ) pris également comme un tout, il était préférable de s'attaquer au parti qui est au centre de la coalition - le Likud - et de le faire si possible éclater en faisant en sorte d'approfondir les divergences et les lézardes internes de ce parti. Ca fait maintenant deux mois, ou davantage, qu'il m'a semblé qu'existait dans ce parti une aile que j'appelle " chamberlainienne " , par rapport à une référence historique bien connue ( représentée par des personnes comme Michaël Eytan ou Dan Méridor ). Ces personnes ressemblent comme deux gouttes d'eau, je crois, à ces autres membres du Likud qui n'avaient pas hésité, il y a cinq ans, à prendre lev risque d'une scission de leur parti à propos de la reculade de Gaza. A l'époque, on pouvait encore, peut-être, nourrir des illusions à propos de la politique dite " la paix en contre-partie de territoires " ). L'exemple même de Gaza, venant s'ajouter à celui du Sud-Liban, montre l'inanité de cette politique - laquelle n'est qu'une illusion mortelle.
Ceux qui s'apprêtent à reconduire cette politique illusoire n'ont plus l'excuse de leurs prédécesseurs de 2005. Ils ne peuvent pas, cette fois, faire comme s'ils ne savaient pas où elle mène.
C'est pourquoi je crois utile de les caractériser

(suite) de manière plus précise que par la référence à Arthur Neville Chamberlain. Ou, plus exactement, de bien marquer ce que cette référence recouvre. Arthur Neville Chamberlain était, dans le parti conservateur britannique de la deuxième moitié des années trente, favorable à une politique de négociations et de " justes " concessions à celui qu'il ne désignait jamais autrement que comme " le chancelier Hitler " . Cette politique était guidée par le noble souci de la paix, ce qui plaisait à une opinion publique, en Grande-Bretagne et en France notamment, qui conservait un souvenir horrifié de la guerre de 14-18 et voulait croire à tout prix que l' " appeasement " défendu par Chamberlain permettrait d'éviter une nouvelle guerre.
Ceux qui, comme Winston Churchill, pensaient, dans le parti conservateur, que la politique d' " appeasement " conduisait, d'abandon en abandon, droit à la catastrophe étaient minoritaires.
C'est ainsi que Hitler put successivement rétablir le service militaire obligatoire, réintroduire des troupes en Rhénanie, lancer un gigantesque plan de réarmement ( le plan Goering ), mettre la main sur l'Autriche en mars 1938 ( Anschluss ) et, en septembre 1938, obtenir le consentement de l'Angleterre et de la France à l'étranglement de la Tchécoslovaquie. Comme aujourd'hui ( certes mutatis mutandis ) on vantait les mérites de cet abandon, dont on jurait qu'il serait le dernier ( tout comme, aujourd'hui - certes mutatis mutandis - on s'efforce de nous faire

Salut Edmond,
Excellente analogie historique
Je suis intrigué par des shmocks du style eitan ou meridor
ces 2 zozos ont des maisons probablement superbes dans les beaux quartiers d'une ville du Gush Dan
N'ont ils pas peur d'etre "kassamisés" ?Ont ils tellement envie de passer du temps dans leur miklat"abri" comme le pouceau nasrallien ???

(suite) croire qu'il n' y aura plus d'autre gel des constructions ... ) .

Bien sûr, Hitler empocha les Sudètes puis, ayant pris la mesure de ce que valait la détermination des démocraties, s'empressa de renouveler l'opération, six mois plus tard, en occupant ce qui restait de la Tchécoslovaquie, avant de rééditer son coup, cinq mois et demi plus tard, en Pologne ...

Voilà où mène le " chamberlainisme " : de concession en concession à la guerre , mais dans des cionditions infiniment moins favorables au bout de ce rouleau de faiblesses qu'elles ne l'auraient été si l'on avait réagi au début.

Mais le propre de ceux qui nourrissent des illusions du type " appeasement " est qu'il leur faut, pour arriver à s'en déprendre,à s'y arracher, recevoir de très durs coups sur la gu ... Le malheur est que c'est le peuple, ce sont les 'hayalim qui paient - très cher - les pots cassés et les occasions perdues.

Donc, pour moi, le " chamberlainisme " d'une partie du Likoud, ce n'est pas autre chose qu'un esprit d'abandon et de capitulation, qui, de concession en concession, ne peut déboucher que sur une lutte menée dans des conditions militaires et géo-stratégiques quasi-désespérées. Car, bien évidemment, les " Palestiniens " ne se satisferont pas plus des abandons que certains préparent qu'ils ne se sont satisfaits des abandons faits au Sud-Liban et à Gaza : il suffit de jeter les yeux sur les sondages ( je fais souvent allusion à celui de " AWRAD " , début août ; mais un autre vient

(suite) de sortir, qui va dans le même sens : ce que veut la population arabe, dans son écrasante majorité ( de plus de 80 % à plus de 90 % ), c'est un Etat palestinien arabe et " Judenrein " , du Jourdain à la Méditerranée ). Les chefs de l' " Autorité Palestinienne " appliquent la tactique du salami, mais leur but final ne fait pas de doute.

Que des politicards comme Méridor soient " fatigués " et pressés de pouvoir goûter en paix ( qu'ils croient ! ... ) à la paix, comme l'étaient Arthur Neville Chamberlain et Edouard Daladier, on ne le conçoit que trop : encore une fois, ce n'est pas eux qui paieront le prix de la lassitude et de l'aveuglement, de la lâcheté et du déshonneur.
Benyamin Netanyahu va-t-il céder à leurs chants de sirènes ? .