Politique Israël

Le député Kadima Yohanan Plesner, qui a dirigé le comité Plesner pour mettre au point une loi alternative à la loi Tal, a présenté les conclusions du groupe mercredi, malgré sa dissolution.

Le comité, chargé de former des propositions pour un projet de loi qui inclurait les 'haredim (ultra-orthodoxes) et les arabes dans le service national, civil ou militaire, a été dissous par le premier ministre Benyamin Netanyahou lundi.

Ce geste a été durement critiqué comme étant une tentative d'apaiser les partis religieux et d'éviter une crise qui pourrait renverser la coalition, et provoquer la colère de la population arabe.

"Le comité s'est réuni pendant des centaines d'heures, des dizaines de réunions se sont tenues, il a entendu des dizaines d'experts, effectué un travail d'équipe exhaustif… dans un effort pour produire le travail le plus complet à ce sujet dans l'histoire d'Israël," a déclaré Plesner mardi. "Nous avons la ferme intention de publier nos résultats."

Le rapport provisoire de 90 pages "peut mener à un changement fondamental dans la société israélienne en créant un nouveau traité social qui verra la charge du service repartie sur les épaules d'autres secteurs de la société israélienne," dit le sommaire.

"Nous ne voulons empiéter sur les droits d'aucun secteur. Nous visons à favoriser un changement historique et créer une plus grande cohésion pour une société plus unie."

Le comité a constaté que l'état devrait suivre un ensemble de principes pour parvenir à un service pour tous, y compris:

- imposer le principe du service universel à tous les citoyens israéliens
- imposer la responsabilité individuelle aux personnes qui tentent d'échapper à ce service
- offrir à ceux qui servent dans Tsahal des incitations et une rémunération accrue
- formuler un système de peines efficace contre ceux qui violent les directives du service national
- rendre obligatoire le service aux hommes ultra-orthodoxes
- appliquer le principe de service universel au secteur arabe via des opportunités dans le service national.

Le comité a déterminé que d'ici 2016, 80% des étudiants en Yéshiva qui sont en âge chaque année d'effectuer le service effectueront ou le service militaire ou le service civil.

En outre, le comité recommande que toute personne esquivant le service national soit soumis à différentes sanctions financières, y compris une amende de 7500 shekels (environ 1500 euros), une tranche supplémentaire de 75 shekels (environ 15 euros) d'amende pour chaque jour esquivé, la révocation des avantages fiscaux de logement et de la ville actuellement disponibles pour le secteur 'haredi, et la révocation de leur allocation mensuelle par élève, qui s'élevé actuellement à 850 shekels (environ 170 euros).

En outre, des actions pénales individuelles et des sanctions financières contre les Yéshivot pourraient également être appliquées. Une Yéshiva qui serait prise à inciter ses élèves à ne pas faire le service national s'exposerait à des sanctions immédiates, y compris la suspension de tous les financements de l'état, et la fermeture.

Le comité a déterminé que tous les jeunes 'haredim doivent effecteur leur service avant l'âge de 22 ans, en excluant ceux définis comme les "étudiants prodiges", déclarant que ce dernier groupe ne dépassera pas 1500 étudiants par an.

Le comité a recommandé la mise en œuvre des principes du service universel sur les minorités, au sein de voies spéciales dans le cadre du service national.

Le rapport indique qu'Israël "doit concevoir pour les arabes une alternative au service dans Tsahal et créer un cadre qui permettra aux jeunes arabes de contribuer à leur communauté et à leur pays."

"Le comité estime que ces gestes créeraient un compromis entre les principes des droits et des devoirs, et les questions d'opposition qui empêchent les jeunes de ce secteur à servir dans l'armée."

Créer un tel compromis, ajoute le rapport, "aura des retombées positives, d'importantes implications sociales pour les arabes israéliens dans la société, et la relation entre juifs et arabes en Israël en général."

Le comité a souligné que les étapes suivantes doivent être mise en œuvre pour promouvoir la question, y compris :

- l'obligation du service universel pour le secteur arabe par l'intermédiaire d'une législation
- la mise en œuvre graduelle du service, le premier objectif étant d'augmenter le nombre de jeunes arabes qui effectuent leur service national à 6000 dans les cinq ans
- offrir un certain nombre d'incitations pour ceux qui effectuent le service national
- constituer une équipe professionnelle, qui comprendre d'éminents experts arabes, pour examiner les recommandations et produire des réserves, si il y en a, dans les six mois
- imposer des sanctions contre les chefs de la communauté arabe qui incitent activement les membres de leur communauté à ne pas accomplir leur service national.

Le comité note que cela "ouvrira la voie à une meilleure intégration du secteur arabe dans le tissu social et la politique d'Israël."