Politique Israël

Que veut dire RÉFORMATEUR en Iran ?
Ce pays, sous le joug des religieux chiites, qui le tiennent d'une main de fer
et qui n'ont pas envie de voir une libéralisation pointer son nez feront tout
pour étouffer dans l’œuf toute velléité de démocratie.
Alors, ce n'est qu'une guerre de pouvoir et rien d'autre qui se passe en Iran.

Et le Guide, l'ayatollah Ali Khamenei, continue de tirer les ficelles. Néanmoins, la capacité de ruse des mollahs est considérable ( et peut prendre appui, en quelque sorte, sur la mollesse de l'actuelle administration américaine, qui ne demande qu'à fermer les yeux et à se laisser embobiner ) : par exemple, aux débuts du régime, celui-ci, sous la coupe de l'ayatollah Ruhollah Khomeyni, avait laissé s'installer, en façade démocratique " et avenante du nouveau pouvoir, Abolhassan Bani Sadr, par la suite copieusement manipulé et bafoué jusqu'à sa destitution par le Guide, en 1981 ( les équipes d'Abolhassan Bani Sadr furent alors torturées et liquidées par les Pasdarans ).
On ne peut pas exclure que, pour gagner encore du temps utile au peaufinage de l'arsenal nucléaire, l'ayatollah Ali Khamenei et son entourage ne concoctent un autre " crétin que l'on mènera[it] " et dont le rôle serait de fournir à Washington un alibi pour continuer à laisser Téhéran fourbir sa panoplie nucléaire. Mais est-ce seulement encore nécessaire, s'il est vrai que, ( selon, je crois, l'entourage d'Amos Yadlin ), l'Iran aurait d'ores et déjà atteint, voire dépassé, la " ligne rouge " posée devant l'Assemblée générale de l'ONU, par Binyamin Netanyahu ? ( Selon ces échos, l'Iran posséderait des quantités importantes de " yellow cake " sous une forme telle que leur transformation en charge nucléaire détonante demanderait, si la décision était prise par les mollahs, moins d'une semaine ).

Bonjour Edmond,

j'ai lu récemment un article consacré à l'iran dans paris Match, très intéressant de part son contenu et sans concessions...
Apparemment, les sanctions ont de l'effet et le pays est proche de l'implosion...les souffrances infligées au peuple par les gouvernants et les pasdarans sont telles que les iraniens sont pratiquement au bord d'une guerre civile...
L'intervention militaire Israélienne contre les sites nucléaires ne ferait que rassembler le peuple alors que les problèmes économiques, politiques et sociaux vont finir par amener un printemps iranien qui détruira le système de l'intérieur...
Même si les mollahs tiennent le pays, ils ne représentent qu'1% de la population et la misère étouffe le peuple qui n'hésite plus à critiquer ouvertement le régime et ces privilèges...
Le dollar est la monnaie de référence, la drogue et la corruption sont omniprésentes et les élections sont truquées par le régime...chaque jour, le prix des denrées alimentaires changent et c'est la course pour trouver de quoi nourrir sa famille...plus de médicaments, pas de services médicaux, et une pollution telle qu'elle tue les enfants et les personnes âgées....

Mais, c'est le choix d'ahmadinedjad et sa clique qui finiront comme tous les dictateurs lynchés par la foule ...

Bonjour, Hervé. Je suis peut-être moins optimiste que toi ... Je ne suis pas persuadé qu'une situation de misère populaire engendre ipso facto des conditions révolutionnaires. Les Coréens du Nord sont affamés, et pourtant ... L'Allemagne et le Japon, au printemps 1945, étaient pour partie en ruines, et pourtant ...
Pour qu'une situation très grave porte une révolution, il faut qu'existent des forces politiques susceptibles de prendre, sur le plan politique, le relais de l'exaspération populaire. Or, en plus de trente ans de dictature islamique, tout ce qui était susceptible de constituer une alternative a été éradiqué.
Et les dictateurs ne finissent pas nécessairement lynchés par la foule. Hitler n'a pas été lynché. Staline non plus. Mao non plus. Pol Pot non plus. Slobodan Milosevic non plus. Le général Videla non plus; Le général Pinochet non plus ...

Edmond, je ne suis pas d'accord avec toi,
Les printemps arabes, qui sont ni plus ni moins que des guerres civiles ont été le fait d'une étincelle, d'un type lambda qui un jour décide que la mort, fusse t-elle horrible , vaut mieux qu'une vie de misère...les musulmans possèdent cette spécificité de déification suicidaire de la mort, ils sont bien les seuls d'ailleurs, les autres aspirant logiquement à la vie.
Les soulèvements récents démontrent que l'oppression islamique et bien pire que celle-subit par les autres peuples au cours de l'histoire, la majorité du peuple allemand était nazi, et les dictateurs ne réprimaient que leurs opposants en laissant libre cours aux nombreux"patriotes"...
En iran, c'est encore plus pernicieux, puisque le pays est dirigé par une caste religieuse d'une part, les pasdarans, et quelques privilégiés et ceux-ci règnent en maître sur le peuple qui crève littéralement de faim...
A téhéran, des hordes de clochards se battent pout le droit à fouiller les poubelles, la plupart restent pendant des heures devant les restaurants où des repas de fêtes avec des soupières de caviar et champagne français sont servis aux privilégiés repartant au volant de berline allemande...cela rappelle la tunisie de ben ali, non?
Cette étincelle salvatrice serait la bienvenue, et je crois que c'est la carte que joue Israël, j'espère ne pas me tromper, entrainer Israël dans un conflit et peut-être le scénario qui permettrait aux mollahs de sauver leur dictature

Bonsoir, Hervé. Les printemps arabes ... Le premier, en tout cas, oui ... Mais ce n'est pas seulement qu'un pauvre gars de Sidi Bouzid n'en peut plus de misère et d'oppression flicarde et s'immole par le feu en désespoir de cause. C'est cela, bien sûr, au point de départ. Mais c'est aussi que les Etats-Unis décident de retirer leur appui à la clique familialo-maffieuse de Zine Abidine Ben Ali et, au lieu de ponter comme d'hab' sur la caste militaire, de jouer la carte du " peuple " : en clair, de changer leur fusil d'épaule, et de remplacer, partout où ils le pourront, des castes militaro-familialo-nationalo-maffieuses par les " Frères Musulmans ", décrétés, pour les besoins de la cause, islamistes " modérés " ... Schéma testé d'abord en Tunisie, puis étendu à la Libye et à l'Egypte, mais qu'on n'arrive pas ( pour des tas de raisons ) à exporter en Syrie.
S'il n' y avait pas eu le fait que les Etats-Unis avaient retiré leur main protectrice de dessus l'épaule des Zine Abidine Ben Ali et des Hosni Moubarak, le " printemps " de Tunisie ( et a fortiori celui d'Egypte ) ne seraient pas allés très loin : ils auraient été brisés par l'armée, celle-ci se sachant soutenue, en dernier ressort, par les Etats-Unis.
De même, lorsque l'administration Carter retire son appui au shah d'Iran, le régime est, à terme, condamné.
Pour prendre un autre exemple, lorsque, en 1989, Mikhaïl Gorbatchëv fait comprendre que l'URSS n'interviendra pas ( militairement ) pour sauver la mise aux régimes

(suite)

tchécoslovaque, est-allemand, etc., alors ceux-ci comprennent ( du moins les dirigeants les plus lucides, EgonKrenz en RDA, par exemple ) que " c'est la fin " ( question posée par le chef du PC polonais à Gorby qui lui répond alors : " Oui " ).
Or, je ne crois pas qu'une séquence de ce type soit prévisible en Iran. mais je me trompe peut-être. On ne tardera sans doute pas à être fixé, puisque l'élection présidentielle iranienne doit avoir lieu le 14 juin. Il faudrait supposer que l'élection ( d'un " modéré " ??? ... ) tiendrait lieu des manifestations de Tunisie et d'Egypte ... Ou que, si un " dur " est élu, il y aurait des manifs de rue ( comme en juin 2009 ) et que celles-ci déboucheraient sur une révolution, appuyée par Washington ? ... Je suis sceptique ...
Shabbat shalom, Hervé, pour toi et les tiens.

Chavouah Tov Edmond,

C'est un peu ce que j'ai lu ce Chabbath dans actualité Juive, un petit commentaire décrivant les tensions entre ahmadinedjad et les ayatollahs, celui-ci, ne pouvant se représenter pour un troisième mandat...

Souhaitons que la discorde et les guerres civiles troublent assez ce pays d'antisémites notoires pour qu'il ne puisse mettre ces menaces à exécution...

à bientôt Haver Edmond.