Politique Israël

Un vote sur la libération de 104 terroristes palestiniens comme geste de bonne volonté avant les pourparlers de paix avec l'AP a été retardée de plusieurs heures dimanche matin alors que le premier ministre Benyamin Netanyahou cherchait à obtenir suffisamment de soutien pour le geste.

Dans une tentative de neutraliser la forte opposition au sein de son propre parti, le Likoud, Netanyahou a fait une distinction entre les prisonniers arabes israéliens et les autres, disant que la décision de libérer les premiers serait fate séparément et portée à un vote supplémentaire.

A l'ouverture de la réunion du cabinet ministériel, le premier ministre a déclaré que ce fut une journée difficile pour lui et pour les familles endeuillées. Malgré cela, a-t-il dit en répétant la déclaration qu'il a faite samedi dans une lettre ouverte aux citoyens d'Israël, "des décisions difficiles doivent être prises, pour le bien de la nation."

Netanyahou a réitéré que tout accord, si il est conclu au cours des négociations, sera porté devant le pays sous la forme d'un referendum.

Le premier ministre a également déclaré que la liste des noms devra être approuvée par un comité spécial le comprenant lui, le ministre de la défense Moshé Yaalon, la ministre de la justice Tzipi Livni, le ministre de la sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch, et le ministre de la science et de la technologie, Yaakov Perry, qui a été choisi en raison de son passé à la tête de l'agence israélienne de sécurité (Shin Bet).

La libération des prisonniers sera étalée sur neuf mois, le temps prévu pour les négociations, qui doivent débuter mardi à Washington entre la ministre de la justice Tzipi Livni et l'envoyé spécial Yitzhak Molcho, et le négociateur de l'autorité palestinienne Saeb Erekat.

Les ministres du Likoud font face à une pression au sein de leur parti pour voter contre la libération des terroristes. La radio de l'armée a cité dimanche matin une lettre adressée aux ministres par un éminent membre du Likoud, Meir Dahan, disant qu'ils "libéraient les assassins de juifs avec une facilite insupportable" dans le cadre de négociations sans aucune conditions préalables.

Des ministres du Likoud ont déclaré que Netanyahou avait fait pression sur eux pour soutenir la libération de prisonniers. Mais le ministre des transports, Israël Katz, a déclaré qu'il avait l'intention de voter contre.

"Je ne peux pas voter pour la libération de terroristes meurtriers, nuire aux familles endeuillées et encourager le terrorisme," a déclaré Katz.

"J'ai donné clairement mon point de vue il y a une semaine, il est donc inutile de faire pression sur moi."

Naftali Bennett, le président de Bayit Yéhoudi, a déclaré que les ministres de son parti voteraient contre la libération de terroristes. Une source proche d'Israël Beitenou a déclaré que son président, Avigdor Lieberman, a autorisé ses ministres à voter selon leur propre conscience.

Les vice-ministres Danny Danon (Likoud) et Avi Wortzman (Bayit Yéhoudi) ont appelé les ministres à voter contre la proposition, que Wortzman a qualifié de "dangereuse et insensée".

Les coprésidents du caucus Terre d'Israël, Yariv Levin (Likoud) et Orit Struck (Bayit Yéhoudi) ont qualifié la proposition de "capitulation honteuse au terrorisme."

"Israël cède une nouvelle fois," ont déclaré Levin et Struck dans un communiqué commun. "Le rythme auquel le gouvernement fait marche arrière sur ses positions d'avant le début des pourparlers est très inquiétant."

Dans une lettre adressée aux ministres du Likoud, Danon écrit : "ceci définit une norme pour l'avenir des compromis de grande envergure d'Israël face aux demandes ridicules de l'autre partie."

On s'attend également à ce que le gouvernement vote sur un projet de loi sur le referendum pour tout échange territorial qui ferait partie d'un accord final entre Israël et l'autorité palestinienne.