Politique Israël

Le secrétaire d'état américain John Kerry entame une nouvelle visite en Israël jeudi, dans le but de pousser Israël et l'autorité palestinienne vers un accord diplomatique.

Bien que Kerry reste optimiste publiquement malgré le rejet de ses dernières propositions concernant la vallée du Jourdain, allant même jusqu'à dire qu'il s'attend à un accord dans un proche avenir, des militants en Israël sont de plus en plus certains que les négociations sont vouées à l'échec.

Le mouvement les Femmes en Vert prend l'initiative avec son programme de "souveraineté", qui verrait Israël prendre officiellement le pouvoir en Judée Samarie. Les militants affirment qu'un journal politique publié pour la première fois en octobre est si populaire qu'ils ont l'intention d'en émettre 150 000 exemplaires, 100 000 en hébreu et 50 000 en anglais.

Leur but est de sensibiliser aux questions essentielles relatives à la sécurité et à la diplomatie, afin d'être prêt pour le moment où la dernière ronde diplomatique se terminera mal.

La première édition de la revue, intitulée "Souveraineté", comprenait une entrevue avec le ministre des affaires étrangères adjoint, Zeev Elkin. La deuxième édition comprendra des entrevues avec plusieurs personnalités de premier plan dans la politique israélienne, y compris Tzipi Livni, qui dirige l'équipe israélienne dans les pourparlers avec l'AP, le chef de la coalition Yariv Levin, la journaliste Caroline Glick, l'ancien ambassadeur Yoram Ettinger, et le chef du conseil régional de Samarie, Gershon Mesika.

L'arrivée des diplomates américains n'a fait que rendre la question plus importante, ont dit les militants. "Nous devons être prêts pour le moment où les pourparlers exploseront," disent-ils. Les experts israéliens en sécurité ont souligné a maintes reprises la croissance des violences durant les pourparlers, et s'attendent à ce que les choses s'empirent davantage en cas d'échec des négociations pour parvenir à un accord sur le statut final.

"Nous devons être prêts pour le jour de la déclaration unilatérale à l'ONU qui est prévue," ont-ils continué. "Nous devons d'ores et déjà déclaré qu'il existe une alternative réaliste au jeu d'esprit qu'est la "solution à deux états"."

Pendant trop longtemps, ont-ils dit, la droite politique israélienne a laissé la diplomatie à la gauche. "Depuis 1967, il y a deux luttes parallèles : alors que les juifs des implantations créent des faits sur le terrain, la gauche a travaillé à la création de l'idée que la nation d'Israël occupait son propre pays," ont-ils dit.

"Il est clair que la construction ne suffit pas. Nous devons travailler sur la sensibilisation de la base : que la terre d'Israël appartient au peuple d'Israël," ont-ils dit, ajoutant : "quand c'était la foi qui nous conduisait, nous réussissions."

Actuellement, on estime que 650 000 juifs israéliens vivent en Judée Samarie, dans le Golan et à Jérusalem Est, ont-ils noté. Cependant, ces centaines de milliers d'israéliens restent tous sous le régime militaire en raison de la décision du gouvernement de ne pas déclarer sa souveraineté.

"Le résultat est que le gouvernement a créé un vide qui invite les arabes, et le monde entier, à le remplir," ont-ils averti.

La nouvelle revue vise à lancer une discussion pratique sur des alternatives à "l'échec de la solution à deux états", ont dit les Femmes en Vert.