Politique Israël

Un nombre limité de magasins d'alimentation et de kiosques sera autorisé à opérer à Tel Aviv les Shabat et jours de fêtes, a décidé lundi la municipalité de la ville.

La décision, une modification à la règlementation municipale, dépend toutefois encore de l'approbation du ministère de l'intérieur. Si elle est adoptée, elle permettrait à une épicerie de demander l'autorisation d'ouvrir le Shabat.

L'amendement municipal a été stimulé suite à une décision de la cour suprême en juin dernier, dans laquelle elle affirme que la municipalité de Tel Aviv n'applique pas adéquatement l'interdiction de l'ouverture des commerces le Shabat.

Les inspecteurs de la ville imposaient des sanctions à des chaînes de magasins, par exemple, qui étaient ouverts le Shabat, mais n'ordonnaient pas aux établissements de fermer. Dans le contexte de cette procédure, les propriétaires de petites épiceries à Tel Aviv se sont plaints contre les atteintes à leurs entreprises, et finalement, la cour suprême s'est mise de leur côté.

"Nous ne pouvons pas faire de cette question une guerre de religion," a déclaré le maire Ron Huldai au cours des délibérations de la mairie sur la question.

"Nous sommes tous des juifs et le judaïsme a de nombreux visages. Je suis un juif fier qui passe son Shabat différemment que les autres juifs. Notre travail est de permettre à chacun de vivre avec respect et amour. Le principe qui a conduit à ce projet de loi est de garder l'esprit de Tel Aviv, qui voit Shabat comme un jour de repos, comme une valeur sociale de l'état juif, et permet également la fourniture de services et la liberté pour chacun d'utiliser ce jour de repos comme il le souhaite."

Le conseiller 'haredi Naftali Lubert a déclaré que c'est "un jour noir" et a fondu en larmes lors de l'audience.

Selon lui, "ce qui est sur le point de se faire est contraire à la loi sur le travail et les heures de repos. Et pour quoi ? Pour acheter des bières ? Et le maire prend soin d'eux. Des personnes qui sont malades et vont mourir à Shabat ne sont pas transférés à l'aide de dispositifs technologiques, mais quelqu'un ici a besoin d'un carton de lait !"

Huldai a répondu à Lubert en disant qu'il ne comprend pas son besoin de se sentir mal à l'aise pour ses convictions. "Vous n'avez jamais servi dans l'armée et c'est pourquoi vous êtes mal à l'aise. Dans une certaine mesure, nous sommes tous votre goy de Shabat," a dit le maire, qui déclarait précédemment ne pas parler de "guerre de religion".

Lubert a répondu : "vous êtes des traîtres."

Mickey Gitzin, membre Meretz (extrême gauche) du conseil municipal, a déclaré que "le projet de loi est un équilibre raisonnable entre l'esprit libre de Tel Aviv et la nécessité de prévenir un marché libre qui violerait le Shabat."

Le conseiller Arnon Giladi, qui représente le Likoud au sein du conseil, a ajouté que "en tant qu'homme religieux j'ai du mal avec ce projet de loi, mais je sais que mon public prie, puis prend un taxi pour la plage et passe au kiosque en chemin, et cela fait partie du service qu'ils attendent le samedi."