Politique Israël

Le président Shimon Pères a dit à des confidents dans des conversations à huis clos que le plan du premier ministre Benyamin Netanyahou de couper les pouvoirs du président sont "une tentative d'établir une dictature ici" et que le premier ministre "ne sera pas satisfait tant qu'il n'y aura pas le pouvoir absolu (dans le bureau du premier ministre)."

La colère de Pères contre Netanyahou est une réponse à l'initiative de ce dernier de réduire les pouvoirs que le président israélien peut exercer.

Netanyahou tient à dépouiller le président, qui occupe un poste essentiellement honorifique et qui n'est pas élu par le peuple, du pouvoir d'attribuer formellement au chef de la plus grande faction politique la tâche de former une coalition au pouvoir.

Netanyahou pense avoir le soutien de la ministre de la justice Tzipi Livni, qui dirige également le parti Hatnoua, et du ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman. Les observateurs politiques pensent que la clé pour obtenir le passage de l'initiative du premier ministre est en gagnant le soutien du ministre des finances Yair Lapid et du ministre de l'économie Naftali Bennett.

Le premier ministre a fait valoir que l'initiative est une demande clé comprise dans les constitutions d'Hatnoua et de Yesh Atid, la faction de Lapid, exigeant que le chef de la plus grande faction de la Knesset soit automatiquement assigné à la tâche de former le gouvernement après des élections générales.

Maintenant, Netanyahou appliquerait une pression massive sur Bennett. Des sources proches de Bayit Yéhoudi disent qu'ils aimeraient voir tous les détails avant de donner leur bénédiction à l'initiative, bien que le ministre du logement Uri Ariel, également membre du parti de Bennett, soit opposé au projet. Il est à noter qu'Ariel soutient la candidature de Réouven Rivlin (Likoud) au poste de président. Rivlin, un ancien confident de Netanyahou, à laisser tomber Netanyahou de manière très médiatisée.

Même pour Lapid, la situation reste incertaine. Alors que des proches de Netanyahou disent que le chef de Yesh Atid a déjà accepté le projet de loi, des associés du ministre des finances ont nié ces propos.

"Yair n'est pas fou," a déclaré une source. "Il n'a pas l'intention de soutenir quelque chose comme ça."

Lapide est actuellement a l'étranger, et n'est pas disponible pour Netanyahou, selon des sources.

Par ailleurs, il semble que Netanyahou devra user d'un peu de persuasion au sein de son propre parti. Le week-end dernier, Gidéon Saar, le ministre de l'intérieur, a déclaré sur Facebook son opposition à retarder ou même annuler l'élection présidentielle. Des hauts responsables du Likoud ont fait entendre leur soutien à la candidature de Rivlin, tandis que Netanyahou a exhorté les membres de son parti à se battre pour son initiative.

Le sort de cette initiative reposera sur Ariel, Bennett et Lapid. Mais qui sait ? Peut-être que Lieberman pourrait prévoir son échec et retirer son soutien avant que la loi ait une chance de décoller.