Politique Israël

Le pire cauchemar politique du premier ministre Benyamin Netanyahou est devenu réalité mardi lorsque son opposant juré dans son propre parti, Réouven Rivlin, a été élu comme 10e président de l'état d'Israël. Netanyahou avait sorti le grand jeu pour éviter que Rivlin devienne président, y compris une tentative d'en finir avec la fonction de président, et offrir le "job" a Elie Wiesel qui n'a même pas la nationalité israélienne.

La pire crainte de Netanyahou serait un axe formé par Rivlin et le ministre de l'intérieur Gidéon Saar, qui aurait suffisamment de force politique pour remplacer le premier ministre. Saar, un des principaux architectes de la victoire de Rivlin mardi, sera désormais l'homme de tête au Likoud.

Avec le député Haim Katz, Saar a donné à Rivlin un soutien politique stable dans les élections, agissant comme son chef de campagne. Lorsque Netanyahou a poussé pour effacer la place de président de la scène israélienne pour empêcher Rivlin d'accéder au poste, c'est Saar qui a contrecarré l'initiative.

Pour le moment, les murmures dans la sphère politique disent que Saar pourrait se présenter comme successeur éventuel de Netanyahou en tant que premier ministre. Alors que le président a le pouvoir de choisir qui aura la chance de construire une coalition lors des élections (en considérant bien entendu qu'aucun parti ne remporte une majorité de sièges à la Knesset, ce qui est peu probable), le lien étroit entre Rivlin et Saar fait que Netanyahou pourrait avoir peur pour sa place.

Ce sera, bien entendu, un processus difficile et complexe, que Saar et Rivlin pourraient choisir de ne pas entreprendre, mais des sources proches de Netanyahou prennent la menace au sérieux.

Les tensions entre Netanyahou et le président élu étaient évidentes même dans le langage de corps de Rivlin durant le discours de félicitation du premier ministre. Rivlin a à peine pris le temps de tourner la tête pour regarder Netanyahou. Dans le même temps, la femme de Netanyahou, Sara, était absente de la cérémonie, et certains ont suggéré qu'il s'agissait d'une protestation silencieuse.

Même les membres du propre parti de Netanyahou, le Likoud, ont été insultés par ses gestes pour exclure Rivlin de la politique alors qu'il est considéré comme une figure unificatrice dans une coalition divisée. Bayit Yéhoudi, dirigé par Naftali Bennett, généralement considéré comme l'un des plus proches alliés de Netanyahou, a lui aussi supporté Rivlin.

Dans le sillage des élections, il est devenu plus clair que jamais qu'un sentiment de déception influence lentement la coalition. Des membres et des partis de la coalition osent de plus en plus prendre des positions contre Netanyahou et le Likoud.

Des hauts responsables du Likoud ouvrent les discussions sur l'après Netanyahou et son manque de capacité à diriger et prendre des décisions. Il semble que des politiciens dédaignent déjà Netanyahou, et quand cela deviendra une réalité par l'action à la Knesset, Saar devra se préparer pour les batailles futures contre d'autres qui tenteront également de se frayer un chemin vers la position de Netanyahou, y compris l'actuel ministre de la défense Moshé Yaalon.