Politique Israël

Une femme musulmane israélo-arabe est en course pour un siège au parlement en tant que membre du parti sioniste religieux Bayit Yéhoudi.

L'adhésion d'Anett Haskia, une coiffeuse de 45 ans et mère de trois enfants, à Bayit Yéhoudi vient après qu'elle ait donné une série d'interviews télévisées grandiloquentes appuyant l'armée israélienne cet été lors de l'opération Bordure Protectrice. Maintenant, elle est la seule arabe en live pour une place sur la liste de Bayit Yéhoudi avant les primaires de janvier.

Les citoyens arabes d'Israël, qui représentent 20% de la population du pays, s'identifient fortement avec les arabes de Judée Samarie et de Gaza. Ils s'opposent généralement aux actions militaires israéliennes, ne servent pas dans Tsahal, et se plaignent de diverses discriminations.

Les enfants d'Haskia, cependant, se sont volontairement enrôlés dans Tsahal, y compris un fils qui a servi dans une unité d'élite à Gaza pendant la guerre de cet été.

"Juste parce que je suis née dans l'état juif ne signifie pas qu'un juif est meilleur que moi," a récemment déclaré Haskia en hébreu à l'Associated Press. "J'ai envoyé mes enfants à la guerre, et personne ne peut me dire que moi, Anett, l'arabe, je suis de seconde classe."

Née dans la ville mixte judéo-arabe d'Acco au nord d'Israël, elle vit avec ses enfants dans un kibboutz israélien. Son organisation appelée Real Voice (la voix réelle) représente les arabes diplômés du secondaire qui veulent servir dans l'armée israélienne ou au service national, comme êtres bénévoles dans des hôpitaux.

Ces activités sont exigées de la part de la jeunesse juive d'Israël. L'armée israélienne met le total des arabes israéliens à servir dans ses rangs à seulement "quelques centaines".

"D'une part, ils veulent être des soldats ou effectuer un service national, et d'autre part, ils ont peur d'attaques hostiles, non seulement de leurs familles, mais de la société," a déclaré Haskia.

Elle s'oppose à l'objectif des "palestiniens" d'établir un état indépendant en Judée Samarie, dans la bande de Gaza et Jérusalem Est, des terres qu'Israël a remporté de la Jordanie lors de la guerre de 1967, disant que cela ne ferait que prolonger le conflit avec Israël. Elle encourage à la place l'investissement dans la communauté arabe d'Israël.

"Aujourd'hui, je ne peux pas dire que les implantations sur un coup dur pour Israël, non. Les implantations sont une bénédiction pour Israël," a-t-elle dit.

Il reste à savoir si Haskia va gagner un siège au parlement. Les sondages d'opinion donnent en moyenne 16 sièges à Bayit Yéhoudi, ce qui en ferait une des plus grandes factions dans la Knesset de 120 membres.

Mais les responsables du parti disent que la concurrence dans les prochaines primaires sera féroce, ce qui rend difficile pour elle d'assurer une place assez haute sur la liste pour lui garantir un siège.

Haskia a dit que ses vues "peu orthodoxes" lui ont coûté quelques clients, tout en gagnant des partisans improbables.

"Les extrémistes qui m'écrivaient à une époque 'nous haïssons les arabes' ou 'nous ne voulons pas des arabes' m'appellent aujourd'hui 'sœur'," a-t-elle dit.