Politique Israël

Le premier ministre Benyamin Netanyahou pourrait se battre pour sa survie politique, alors que la campagne du Likoud tente de combattre les sondages montrant le parti travailliste gagnant. Si le Likoud ne conduit pas la prochaine coalition, ou tout le moins faire partie d'un gouvernement d'union nationale, des questions circuleront autour de la viabilité de Netanyahou en tant que chef du parti dans une ère où ce sont des personnalités qui dominent les campagnes électorales.

Le professeur Shmouel Sandler, du centre Begin-Sadate d'études stratégiques a déclaré au media israélien Aroutz Sheva qu'il n'est pas convaincu que le Likoud est confronté à une fin de course, mais convient que Netanyahou a fait face à une campagne difficile.

"La campagne contre lui est très personnelle. Je suppose que c'est ce que les conseillers d'Herzog ont voulu. Il y a beaucoup de ressources externes sans précédent unies contre lui."

Cela va de pair avec le propre argument de Netanyahou le long de sa campagne disent qu'il est la cible d'une grande campagne dans les medias israéliens, ainsi que la cible d'ONG qui reçoivent des fonds de l'étranger comme V15. Sa personnalité, ou spécifiquement son amabilité, pourraient être des vulnérabilités aux yeux des directeurs de campagne du camp sioniste.

Il existe des preuves de cela aussi dans le personnage controversé qu'il a dessiné auprès des électeurs de droite qui l'accusent d'être délibérément ambiguë quant à savoir si oui ou non il soutien une solution à deux états, ce a quoi il a exprimé son soutien dans son discours de Bar Ilan en 2009.

Netanyahou lui-même a déclaré dimanche soir dans une interview avec Aroutz Sheva : "je pense que cela a été dit à un moment où le Moyen Orient était différent… mais en ce moment, le Moyen Orient a changé et un hiver islamiste déferle sur l'ensemble de la région."

La solution à deux états pourrait également être la raison majeure pour le Likoud d'éviter de mettre en place une plateforme complète cette année, afin de maintenir l'ambiguïté avant de construire une coalition.

Selon Sandler, "l'absence de plateforme n'a pas aidé. Il ne voulait pas que la question des deux états sorte. Dans son parti, c'est problématique. Bien que lui se soit engagé à deux états, son parti ne l'a pas fait."

Sandler donne à Netanyahou le bénéfice du doute à un certain degré, principalement a cause de la pression américaine qui a produit le discours de Bar Ilan quand il a fameusement déclaré son soutien à un état palestinien.

A la question de savoir si oui ou non Netanyahou sera en mesure de survivre à un défi de leadership, si le Likoud ne devait pas conduire le prochain gouvernement, ou du moins atteindre un accord d'union avec le "camp sioniste", Sandler pense que c'est beaucoup trop tôt pour le dire.

Malgré des débuts de spéculation sur qui prépare un putsch pour la direction du parti si Netanyahou arrive dans la prochaine Knesset comme leader de l'opposition, Sandler n'est pas convaincu que Netanyahou ait déjà perdu les élections.

"La gauche aura toujours de grandes difficultés à réaliser une coalition," a-t-il dit. "Il y a trop de variables entre Yesh Atid et les partis ultra-orthodoxes, entre Meretz et Israël Beitenou. La droite a toujours l'avantage pour rassembler une coalition."

En fin de compte, le professeur Sandler estime que malgré la vocation nationale de la campagne, Netanyahou aura à entrer dans un gouvernement d'union nationale à un moment, même si il a directement rejeté cette option.

"Je pense qu'il va aller pour un gouvernement d'union nationale, c'est ainsi que je le vois. Si il a Herzog de son côté, il sera plus facile de faire fasse aux pressions qui vont arriver."

Beaucoup reste à voir, mais le Likoud va faire face à des décisions difficiles dans un proche avenir sur la manière de se présenter, en tant que parti ou avec son chef de file. Le Likoud pourrait avoir à modérer son image à l'avenir si le premier ministre est détrôné mardi.

Gidéon Saar a fait quelques apparitions pour pousser la campagne du Likoud, alimentant l'idée qu'il pourrait se préparer à contester le fauteuil de Netanyahou.

Mais si il y a un gouvernement d'union nationale, Sandler sent que cela sera suffisant pour protéger Netanyahou d'une attaque interne du Likoud.

"Si il ne peut pas former un gouvernement sans passer par un gouvernement d'union nationale, alors il offrira à Herzog de rejoindre le nouveau cabinet sur ses termes," a déclaré Sandler. "Il sera protégé contre un défi de leadership."