Politique Israël

Regavim, l'ONG qui est depuis plus de 10 ans a l'avant-garde de la bataille juridique engagée pour protéger la région d'Adumim et évacuer le campement bédouin illégal de Khan al-Ahmar, a critiqué samedi soir la décision du premier ministre Benyamin Netanyahou de reporter l'évacuation jusqu'à nouvel ordre.

"Depuis des années, le premier ministre a mis en place une politique de maintien de l'ordre sélective contre l'installation juive en Judée Samarie. La décision de ce soir sent la lâcheté et se moque de la souveraineté d'Israël et de son attachement à l'ordre public", a déclaré l'organisation dans un communiqué.

"Les décisions du tribunal concernant Amona et Ofra, Beit El et Netiv HaAvot, ont été appliquées à la lettre, et l'état d'Israël a agi d'une manière digne d'un état souverain, démocratique et respectueux de la loi – mais dans le cas de cet avant-poste de l'autorité palestinienne, qui a été créé dans le cadre d'un programme stratégique déclaré publiquement visant à prendre le contrôle de zones sous pleine juridiction israélienne, Netanyahou a la frousse," a-t-il ajouté.

"Si le premier ministre ne comprend pas rapidement, la faute de cette défaite cinglante dans la bataille de la Zone C et de la capitulation face à la prise de contrôle hostile de l'autorité palestinienne sera l'héritage durable de la honte de Netanyahou. Le premier ministre ne peut pas rejeter la faute sur la cour suprême, il n'a personne d'autre à blâmer que lui-même," a conclu Regavim.

Une source au bureau du premier ministre a déclaré plus tôt samedi que le gouvernement s'abstenait de démolir Khan al-Ahmar afin "d'épuiser les négociations et les propositions reçues de diverses sources, y compris certaines ces derniers jours."

Khan al-Ahmar est un village de tentes construit dans les années 1990 sur un terrain appartenant à la ville israélienne de Kfar Adumim, entre Jérusalem et la mer Morte. Le camp abrite quelque 170 bédouins, qui ont élargi la communauté ces dernières années avec l'aide de gouvernements étrangers, principalement l'Union Européenne.

Les tribunaux israéliens ont approuvé la démolition de l'avant-poste, mais en juillet, la cour suprême a gelé les plans d'évacuation dans l'attente d'un appel des habitants.

Les forces de sécurité israéliennes se préparaient pour la démolition prévue, qui devait commencer quelques heures à peine avant l'intervention de la cour.

Le mois dernier, la cour suprême a pris une décision contre les habitants, rejetant leurs demandes et dégageant la voie à l'évacuation de Khan al-Ahmar.

Plus tôt cette semaine, le procureur général de la cour pénale internationale a averti Israël que la démolition prévue du village bédouin en Judée Samarie pourrait constituer un crime de guerre.

L'autorité palestinienne a déposé une plainte auprès de la CPI en septembre contre Israël au sujet de la démolition prévue, la qualifiant de crime de guerre.