Politique Israël

Le commissaire de police Yaakov 'Kobi' Shabtai a publié lundi des ordres interdisant aux officiers sous son commandement de parler directement avec le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir.

Lors de la réunion hebdomadaire de l'état-major du commandement tenue au siège de la police nationale, Shabtai a précisé que désormais toute demande du bureau du ministre Ben-Gvir à la police sera adressée directement au bureau du commissaire.

Shabtai a ajouté que lui seul assurerait la médiation entre le ministre et les chefs de police.

La nouvelle instruction intervient après plusieurs cas récents dans lesquels Ben-Gvir ou son équipe ont contacté des chefs de police lors d'un incident opérationnel tel qu'une grande manifestation contre les réformes judiciaires prévues par le gouvernement.

Ben-Gvir a été irrité par ce qu'il considère comme une réponse tiède de la police au blocage des principales autoroutes et aux actes de violence de certains manifestants.

Samedi soir, Shabtai a déclaré qu'il avait commis une erreur en limogeant le commandant du district de Tel-Aviv, Amichai Eshed, de son poste lors des manifestations contre la réforme judiciaire et en le transférant à la tête de l'Académie de police. Le ministre Ben-Gvir était furieux qu'Eshed ait permis aux manifestants anti-réforme judiciaire de bloquer l'autoroute Ayalon, l'une des principales artères d'Israël.

« Le département de police a un commissaire », a précisé Shabtai. « Les ordres sur le terrain étaient clairs tout le temps. Même s'il y avait des doutes sur certains incidents, nous les avons sondés, et les leçons seront appliquées sur le terrain. Les ordres aux commandants et officiers sont clairs 'Nous ne voulons pas voir du sang dans les rues, pas un manifestant saignant d'une grenade assourdissante, ni une femme de 70 ans menottée. J'ai une obligation envers la police et envers le public israélien.' »

Le procureur général Gali Baharav-Miara a ordonné vendredi le retrout du ‘gel’ d'Eshed en raison d'un « soupçon concernant la légalité du geste ».

« Je respecte et accepte la décision du procureur général concernant la nomination. » Le commissaire a souligné : « Je m'engage à faire respecter le droit légal de protester et de manifester tant que cela se fait dans les limites de la loi, et je n'abandonnerai pas sous la pression politique. Je n'ai jamais déserté une bataille ou une guerre, et je ne le ferai pas maintenant. Je m'engage à faire ce qu'il y a de mieux pour Israël. »