Politique Israël

Le gouverneur de la Banque d’Israël a averti mardi que l’adoption « hâtive » du plan de refonte judiciaire du gouvernement pourrait nuire à l’économie israélienne et entraîner une « fuite des cerveaux », avec des travailleurs hautement qualifiés en technologie quittant le pays.

S’adressant à CNN mardi, le gouverneur de la Banque d’Israël, Amir Yaron, a affirmé que le plan de réforme judiciaire du gouvernement « affaiblirait une partie » de l’indépendance du système judiciaire israélien, sans fournir de détails.

Il a également critiqué le processus d'adoption de la réforme, le qualifiant de « hâtif » et soulignant l'absence de consensus sur le plan de refonte.

« Les changements dans la réforme judiciaire pourraient affaiblir une partie de cette indépendance [judiciaire] », a déclaré Yaron. « De plus, le processus lui-même est hâtif et ne recueille pas un large accord dans le public. »

Le plan de réforme, proposé par le ministre de la Justice Yariv Levin il y a deux mois, fait actuellement son chemin à la Knesset dans plusieurs projets de loi distincts.

Si elle est adoptée, la refonte accorderait au gouvernement une plus grande influence sur la sélection de nouveaux juges, limiterait la capacité du tribunal à annuler des lois, offrirait à la Knesset une dérogation pour rétablir les lois annulées, donnerait aux ministères du gouvernement l'indépendance dans le choix de leurs conseillers juridiques, et restreindre l'utilisation par le pouvoir judiciaire de la norme du caractère raisonnable pour annuler des décisions administratives.

Les changements proposés ont suscité de vives critiques de la part de l'opposition et ont alimenté un mouvement de protestation massif avec des rassemblements attirant des centaines de milliers de manifestants.

« Nous avons vu des leaders de la haute technologie et des leaders de l'industrie nous dire que les investissements n'arriveront peut-être pas », a poursuivi Yaron. « Et certains d'entre eux disent même qu'ils pourraient transférer leurs affaires ailleurs. »

« À long terme, l'implication pourrait être la fuite des cerveaux. C'est pourquoi cela doit être traité avec précaution, cela a d'énormes implications, et il est impératif que nous maintenions la force et l'indépendance du pouvoir judiciaire et que cela soit fait d'une manière largement acceptée par le public et transparente. »

Yaron a défendu le soutien du gouvernement à la Banque d'Israël, notant que le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le ministre des Finances Bezalel Smotrich ont tous deux défendu le droit de la banque de déterminer les taux de prêt, au milieu des critiques au sein de la coalition.

« Le Premier ministre lui-même et aussi le ministre des Finances immédiatement, lorsque ces questions ont surgi, ont déclaré très clairement que seul le gouverneur décide des taux d'intérêt. »