Politique Israël

L'appel lancé par le président français Emmanuel Macron au début du mois pour stopper les livraisons d'armes à Israël a suscité une profonde inquiétude au sein de la communauté juive française.

Cette déclaration, faite juste avant l'anniversaire des attentats du 7 octobre, est perçue comme un coup porté à la sécurité d'Israël et au sentiment de sécurité des juifs français.

Le CRIF a vivement critiqué la déclaration de Macron. Dans un communiqué publié par l'organisation, elle a déclaré : « Le CRIF regrette profondément la déclaration du président de la République appelant à un embargo sur les armes contre Israël dans sa guerre contre le Hamas. L'appel à refuser les armes à Israël ne favorise pas la paix mais fait directement le jeu du Hamas et du Hezbollah. »

Le CRIF a également souligné l'importance de l'autodéfense d'Israël : « La vérité est qu'au Moyen-Orient, si le Hamas dépose les armes, il y aura la paix. Si Israël se retrouve sans armes, il n'y aura plus d'État d'Israël. »

Le CRIF a également rappelé que le Hamas avait tué 48 citoyens français lors de l'attaque terroriste du 7 octobre et qu'il continue de détenir des otages.

Jonathan Arfi, président du CRIF, s'est exprimé au Monde sur le sentiment de la communauté juive française : « L'attaque du 7 octobre a provoqué un sentiment soudain et vertigineux d'insécurité et d'immense vulnérabilité. Pour les juifs du monde entier, l'État d'Israël a, depuis sa création, symboliquement procuré un sentiment de réconfort. Ce jour-là, au-delà du traumatisme de regarder en direct les images de l'horrible massacre, notre sentiment de sécurité s'est également effondré. »

Meyer Habib, ancien député français, s'est joint aux critiques en déclarant : « Quelle honte, quelle déception ! A la veille des commémorations du 7 octobre, Macron exige que la France, mais aussi le monde libre, arrêtent les livraisons d'armes à Israël destinées à Gaza ! »

Parallèlement, des experts cités par le journal économique Globes pointent du doigt les intérêts économiques de la France au Liban comme un facteur possible de sa politique : « La France est un investisseur important dans les infrastructures libanaises et l’un de ses principaux partenaires commerciaux. En 2022, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés à environ 518 millions de dollars. En outre, la société énergétique française Total est impliquée dans l’exploration gazière dans la région. »

Les responsables israéliens ont exprimé leur inquiétude quant au fait que les intérêts économiques de la France dans la région puissent influencer sa position dans le conflit.

La communauté juive française a souligné que « les démocraties doivent se serrer les coudes lorsque l’une d’entre elles est attaquée » et a exprimé l’espoir que le gouvernement français revienne au soutien des intérêts sécuritaires d’Israël.