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Israël : infos Société

Les antisarkozysmes

Il y a,
parfois, dans l'antisarkozysme autre chose qu'un simple désaccord politique. Le
style du président, son discours, ses stratégies trop voyantes provoquent une
opposition plus personnelle et dont certaines réactions semblent être ad
hominem. Et du coup, utilisant comme dans le judo la force de l'autre, le
président trouve là une ressource, une base de défense qui se met en place et
qui semble devenir une stratégie: la victimisation. On entend beaucoup dire en
ce moment que la prétendue élite intellectuelle et politique ne pourrait pas
supporter qu'un
président atypique (qui ne serait pas sorti du sérail habituel) soit à la
tête de l'Etat. Cet argument a au moins la force du culot. Sans doute, la
soi-disant élite est-elle souvent guidée par cet esprit de conservation et mue
par l'énergie de l'autoreproduction' mais on pourrait tout aussi bien, avec au
moins autant de pertinence, classer l'élection de Nicolas Sarkozy dans la
catégorie autoreproduction de l'élite. Nicolas Sarkozy est dans le sérail
depuis toujours. Elevé dans les écoles
privées de l'ouest parisien, il n'a rien d'un original ou d'un iconoclaste.
Elu
très jeune maire de la ville la plus bourgeoise de France, on ne fait pas
plus intégré dans «la caste qui encadre la société française». Ce n'est pas
parce que, comme François Mitterrand ou Georges Pompidou, il n'a pas fait
l'ENA, qu'il serait particulièrement révolutionnaire. Le fait de pratiquer le
«parler peuple» et d'éviter l'imparfait du subjonctif ne fait pas du président
un poulbot qui aurait atteint les sommets contre les habitués du pouvoir.

Toujours est-il
qu'il n'est plus aimé par une partie de ce que l'on appelle l'élite, mais, pour
l'instant (ça peut se retourner bien sûr) son impopularité est beaucoup plus
générale. Au-delà du style et de la personnalité, il y a d'abord la crise. Il
se trouve que nous vivons la crise des excès d'un modèle auquel justement le
candidat Sarkozy nous demandait de nous adapter. C'est le modèle lui-même qui
est impopulaire. Il y a aussi, bien sûr, et ensuite seulement ce que l'on
appelle l'équation personnelle. En ce moment il y a une petite musique qui
monte: elle explique que l'antisarkozysme s'exprime de façon déplacée et
disproportionnée, notamment quand on se
réfère constamment à la Seconde Guerre mondiale. Cette dérive reflète aussi
ce sentiment que pour la première fois depuis bien longtemps, l'ambiance est au
recul du droit. L'affaire des Roms et de la déchéance de nationalité ont
installé l'idée d'une régression. Si l'on regarde en arrière dans un pays féru
d'histoire et de politique, on tombe un peu vite, c'est vrai sur la Seconde Guerre
mondiale qui hante, encore ?et c'est bien normal' nos esprits et nos
consciences. D'ailleurs Nicolas Sarkozy lui-même est sujet à ce type
d'outrances. Dans L'Express de la semaine dernière, Eric Mandonet et Ludovic
Vigogne nous rapportent une réflexion du président qui voit une
forme d'antisémitisme dans certaines attaques dont il fait l'objet. Cette
explication est aussi relayée par les proches du président qui estiment que la
dénonciation d'un Nicolas Sarkozy proche des riches et pro-américain réveille
des relents d'antisémitisme!

Bien sûr, l'antisémitisme existe encore à
l'extrême droite; il progresse même dans une partie de l'extrême gauche, mais
il ne peut pas expliquer, même pour partie, l'évolution de la courbe de
popularité du président. Le président ne va d'ailleurs pas jusqu'à le prétendre,
mais il le suggère. Si c'est une stratégie de la part de l'Elysée de pousser la
victimisation jusque-là, c'est très aléatoire. Elle risque surtout d'être très
contre-productive car elle agresse ceux qui s'opposent à la politique et même
au style du président.

Thomas Legrand

1 commentaire
Bravo Monsieur Thomas Legrand! C'est un très beau et surtout très long
réquisitoire, mais je n'ai pas compris pour en arriver à quoi?
Ce que je crois avoir compris dans toutes ces intervention pour ou contre
Nicolas Sarkozy c'est qu'on oublie, à mon humble avis, c'est la puissance
de ce personnage à faire passer des vessies pour des lanternes, et
TOUT LE MONDE. En effet, je n'ai encore jamais entendu qui que ce soit
relever cette immense supercherie qui consiste à appeler: "REFORME"
ce qui est, en réalité, une "RESTAURATION". Car enfin, la réforme a bien
et réellement EU LIEU, en 1968 ET A ABOUTI e, 1981.
A la rigueur (sans jeu de mot) on devrait parler de:
CONTRE-REFORME.
Envoyé par Marcel_027 - le Mardi 5 Octobre 2010 à 11:39
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