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La Cour du district de Tel Aviv a condamné mardi l’ancien président Moshé Katsav à sept ans de prison et deux ans de probation pour viol et harcèlement sexuel, crimes pour lesquels il avait été reconnu coupable en décembre. Les juges George Karra, Judith Shevach et Miriam Sokolov ont également imposé à Katsav de payer 100 000 shekels à la victime « Alef » travaillant au ministère du tourisme.

Les juges sont tombés d’accord pour que Katsav commence à purger sa peine dans 45 jours, le 8 mai.

La juge Judith Shevach a exprimé une opinion minoritaire que le châtiment de Katsav devrait être allégé de quatre ans.

Katsav a fondu en larmes en apprenant la décision des juges, disant : « ils ont tort. Ils ont fait une grave erreur. Cela sera prouvé. Le mensonge a gagné aujourd’hui, vous le verrez tous. »

Il a ajouté : « les femmes savent qu’elles ont menti. Je n’ai pas eu la chance de me défendre…vous avez continué d’interrompre mon témoignage. »

Le juge George Karra a lu l’argumentation de la peine, en disant que « les victimes de l’accusé ont fait l’objet d’harcèlement sexuel et étaient dans une situation de détresse qui leur fait avoir peur… La nature des infractions répétées sur une longue période de temps montre un comportement qui est le motif à une sanction sévère. »

Le juge a également blâmé le comportement de Katsav pour le retard dans l’acte d’accusation.

« Le rang élevé de Katsav ne peut être mis à son crédit, au contraire, il rend ses actes plus graves, » a dit Karra. « Plus élevé est le rang, plus grande est la déception, » a-t-il ajouté.

« C’est la haut rang de Katsav qui rend ce cas unique, non pas les crimes en eux-mêmes, » a dit le juge.

La décision des juges met fin à deux ans de saga judiciaire qui captive le public israélien depuis plus de cinq ans.

L’affaire a commencé avec des accusations faites par Katsav disant qu’il était victime de chantage de la part d’une employée. Celles-ci ont débouché sur une longue enquête sur des soupçons qu’il avait lui-même commis des crimes à caractères sexuels, sur les révélations de plusieurs femmes qui affirment avoir été violées par Katsav, des négociations judiciaires qui l’auraient acquitté de toutes les charges importantes, mais qu’il a lui-même annulé, deux conférences de presses pendants lesquelles il lança des accusations contre la presse, et enfin, un long et interminable procès qui a abouti à la condamnation décisive en décembre.

Depuis ce jour, où l’ancien président a été reconnu coupable de deux chefs d’accusation de viols, de harcèlement sexuel, d’acte indécent en utilisant la force, de harcèlement de témoins et d’obstruction à la justice, la question que tout le monde posait était de savoir si il purgerait sa peine en prison, et si oui, pour combien de temps. Une audience préliminaire le 22 février entre les avocats de Katsav et les procureurs pour présenter leurs arguments n’avait pas donné de grands résultats vu que l’état n’a pas demandé un nombre d’années spécifique en prison.

Tant l’ancien président que ses avocats ont dit que ce qu’il a vécu depuis que l’affaire a été mise en lumière était une punition suffisante une vie. Au cours de l’audience du 22 février ses avocats se sont référés à lui comme un « vase brisé » et un « zombie ».

Tout au long du procès il a clamé son innocence et a continué à accuser les victimes d’inventer des histoires.

Les facteurs que les juges ont considéré tout au long du procès sont le caractère répétitif des crimes et l’abus de pouvoir de Katsav lorsqu’il les a commis. Deux des accusations de viols datent de son époque en tant que ministre, et l’accusation de harcèlement sexuel date de son mandat de président. Tout comme son service public peut être porté à son crédit, son exploitation du pouvoir été de l’autorité peut être ajoutée à ses fautes.