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Israël : infos Société

Le retrait d'Israël de la bande de Gaza - Etat des lieux

Le retrait d'Israël de la bande de Gaza - Etat des lieux - © Kountrass

L'une des décisions politiques les plus importantes qui aient été prises ces dernières années a été celle du retrait d'Israël de la bande de Gaza. Elle a été décidée et exécutée jusqu'au bout, jusqu'au dernier centimètre de terrain. Elle a par ailleurs donné lieu à un débat public de fond, houleux, et qui n'est pas encore résolu : fallait-il se retirer de la Bande de Gaza ou non ?

Nous ne nous mêlerons pas au débat, fidèles en cela à la position du judaïsme orthodoxe. Les dirigeants de la communauté orthodoxe n'ont pas eu de raison de se pencher sur cette question, puisque personne ne les consultait à cet égard. Les partis religieux n'étaient pas en position de décisionnaires à cet égard, leur voix n'ayant pas eu d'impact sur les décisions parlementaires d'alors.

Le quotidien haModiya' faisait remarquer récemment que tous les responsables qui ont participé, de près ou de loin, à l'expulsion de ces Juifs ont été frappés par la suite d'un sort surprenant : outre Ariel Sharon lui-même, des personnes impliqués dans le retrait israélien à un niveau inférieur ont connu divers soucis de carrière, allant jusqu'à perdre leur place de façon honteuse et quitter la vie publique avec pertes et fracas (le responsable de la police, le général en chef, etc.).

Peut-on pour autant en conclure que la Providence manifeste là Son opposition au retrait d'Israël de la Bande de Gaza ? Seul un prophète pourrait se permettre de conclure une chose pareille ! Or il n'en existe plus de nos jours, comme on le sait... En revanche, il suffit de s'intéresser à la détresse actuelle des personnes expulsées de leurs maisons et de leurs villages pour comprendre pourquoi les choses ne peuvent pas aller...

Théoriquement, il était prévu que les habitants de la Bande de Gaza reçoivent des indemnités, grâce auxquels ils auraient dû pouvoir reconstruire leur vie. Une organisation para-gouvernementale, Sela, avait même été constituée, un responsable de secteur nommé, et tout devait rapidement rentrer dans l'ordre.

Or ce n'est pas du tout le cas ; à tel point qu'actuellement, même des membres de la gauche israélienne, pourtant peu enclins de sympathie envers ceux qu'ils appellent les colons, dénoncent leur situation catastrophique, et le non-respect des engagements de l'Etat.

Beaucoup de ces citoyens déplacés par une décision légale n'ont pas encore retrouvé de travail. En attendant, ils n'ont d'autre solution que d'utiliser les dédommagements qu'ils ont touchés ; de fait, ils n'ont plus de fonds pour relancer une ferme ou pour ouvrir un nouveau commerce. Plus grave encore : les incidences de leur expulsion sur leur santé sont de plus en plus évidentes. Le DrAlon Karni, du dispensaire médical de Nitsan, évoque des centaines de cas de crises d'angoisse, de tension trop élevée. L'hôpital Barzilaï d'Ashkelon s'est livré à des statistiques : le nombre de personnes souffrant d'hypertension a été doublé depuis le retrait. Il en est de même pour les cas de crises cardiaques, de diabète et d'asthme. Le quotidien Haarets cite également le cas de l'ancien responsable régional de la Bande de Gaza, Avner Chimoni, qui a été frappé voici quelques mois d'une embolie, ou encore le cas d'une jeune fille qui a perdu ses cheveux, sans que les médecins ne trouvent d'explication médicale à ce phénomène.

Limage globale de ce qui a été mis à disposition des expulsés de Gaza n'est en effet pas très reluisante. Ce public, fort de 8800 personnes, devait se voir proposer 26 nouvelles agglomérations ; seules six ont été lancées, et ce n'est que dans l'une d'entre elles que des constructions ont été effectivement entreprises. Il est clair à présent que les villas préfabriquées qui devaient servir durant deux ans seulement resteront habitées pendant au moins cinq ans.

Sur le plan économique, 37 % des expulsés sont encore au chômage. La situation de 500 de ces familles est particulièrement catastrophique. Les aides ponctuelles de l'Etat ne leur sont plus versées. Concernant les agriculteurs, seuls 33 % d'entre eux (sur 400 fermes et entreprises agricoles) ont retrouvé une activité dans leur branche, et rares sont ceux qui ont pu regagner leur niveau de vie précédent, car ils ont entre temps perdu contact avec leurs clients à l'étranger, et ont désormais de grandes difficultés à écouler leur production. Les aides : la loi de soutien des expulsés du Gouch Katif présente elle-même de graves carences. Par exemple, les personnes qui étaient locataires ne peuvent prétendre à une aide au logement ; les commerçants ne sont pas indemnisés de la perte de revenus qu'ils ont subie depuis l'expulsion jusqu'à l'ouverture éventuelle d'un nouveau magasin. Quant aux dédommagements existants, ils ne sont pas fonction de la valeur réelle des biens : pour exemple, ce n'est que 70 % de la valeur réelle des serres qui sont remboursés.

L'image d'ensemble de la situation dans laquelle cette communauté a été plongée contre son gré est affligeante, et effectivement le manque de sensibilité de l'Etat envers ses citoyens, qui va même jusqu'au non-respect de ses engagements face à eux, ne peut que surprendre.

De fait, les expulsés du Gouch Katif ont fait appel à la générosité des Juifs américains, et une aide de quelques 2,5 millions de dollars doit leur parvenir – mais il n'en reste pas moins scandaleux que des citoyens déplacés par décision de l'Etat lui-même, lequel s'était engagé à les aider, doivent finalement faire appel à l'aide de leurs frères juifs de l'étranger!

Cette générosité entre frères juifs, aussi louable soit-elle, ne doit pas faire oublier que l'abandon dont font l'objet les expulsés du Gouch Katif est proprement inadmissible.

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 33 minutes