Israël : infos Société

Avec plus de 19 500 ménages toujours coupés de l'électricité, le jeu du blâme politique a déjà commencé.

Alors que politiciens et organismes gouvernementaux, de la police à la compagnie d'électricité (CIE), ont échangé des joutes verbales, Jérusalem et de nombreuses petites communautés étaient toujours coupées du reste du pays, et il reste ce matin difficile de savoir comment et surtout quand les choses reviendront à la normale.

Toutefois, les bonnes nouvelles qui peuvent être rapportées ce matin, sont que l'électricité a été rétablie dans les quartiers de Jérusalem de Givat Shaoul et de Kiryat Yovel, ainsi que dans la plupart des quartiers de Tsfat (Galilée).

Lors de la tempête, le Magen David Adom a reçu plus de 10 000 appels à l'aide, dont 8 829 de Jérusalem seulement, et 313 pour des accouchements.

Parmi ceux qui attendent toujours le rétablissement de l'électricité, Ido, 35 ans, de Ein Hemed, père de trois enfants, dont le plus jeune est âgé de seulement deux mois. Ido et sa famille sont bloqués sans électricité depuis plus de 24 heures. "Nous nous couvrons et couvrons les enfants de couvertures, pour les réchauffer comme on peut. Le plus gros problème est avec le bébé, D.ieu merci, sa maman l'allaite toujours, sinon nous n'aurions eu aucun moyen de réchauffer son lait."

Il a ajouté : "c'est comme si nous étions revenus au 19e siècle : pas de téléphone, pas de réseau cellulaire, nous n'avons aucune idée de ce qui se passe à l'extérieur."

Itamar, de Tzour Hadassah, père d'un bébé d'un an et demie, a également été coupé de l'électricité plus de 24 heures. En plus, toutes les routes vers Tzour Hadassah ont été bloquées.

"Personne de la municipalité n'est venu. Aucun centre de crise ou de message. Tzour Hadassah est grand, et a été coupé pendant plus de 72 heures. Nous n'avions nulle part où aller et notre enfant était malade. Nous nous sommes sentis seuls au monde."

De nombreux habitants de la région de Jérusalem et de la périphérie d'Israël décrivent une scène similaire. Alors que la capitale elle-même a vu des blindés de l'armée nettoyer la neige, avec un centre de crise mis en place, ils ont été laissés à eux-mêmes.

Aucune autorité ne peut contrôler la météo, mais l'état a une responsabilité de prendre des mesures en vue d'un tel incident, comme le font les principaux fournisseurs de services.

La compagnie israélienne d'électricité, qui a travaillé à rétablir le courant à plus de 60 000 foyers déconnectés (actuellement il en reste 19 500), a été la cible de la plupart des plaintes. Selon elle, la police et la municipalité de Jérusalem sont à blâmer pour ne pas s'être coordonner ensemble et avec la compagnie d'électricité.

Selon la CIE, une fois avoir appris vendredi que 60 000 maisons étaient débranchées, des dizaines de leurs équipes étaient prêtes à faire face à la crise, mais ont été bloquées à l'entrée parce que la municipalité a été trop lente à mettre en œuvre les chasses-neige, ce qui coûté de précieuses heures.

Ils affirment également que la municipalité a échoué à couper les arbres trop alourdis par la neige, qui sont plus tard tombés, provoquant des coupures massives de courant dans la capitale.

Mais la municipalité de Jérusalem refuse d'accepter le blâme, et, selon elle, c'est la police, Tsahal et la CIE qui sont en cause.

"Même le directeur général de la compagnie d'électricité, Yiftah Ron Tal, a déclaré que même si nous avions coupé les arbres, le problème n'aurait pas été résolu," a déclaré une source de la municipalité, ajoutant que "le problème est avec l'infrastructure dans certaines zones. Elles n'ont pas été modifiées depuis des années pour des raisons budgétaires."

En ce qui concerne l'armée, la source a déclaré : "au début, ils n'ont pas pris leur mission au sérieux. Le maire a déclaré à l'armée qu'il s'agissait d'une urgence nationale, et que la ville avait besoin d'aide, mais ils n'ont envoyé que quelques personnes," a dit la source, affirmant que l'armée était logistiquement mal préparée pour la mission.