Israël : infos Société

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant la Kirya à Tel Aviv jeudi soir pour protester contre la nouvelle libération de terroristes prévue la semaine prochaine. Les manifestants, dont des familles endeuillées, ont bloqué la circulation sur la rue Kaplan pendant plusieurs minutes, avec l'approbation de la police. Ils ont scandé que "le sang juif n'est pas bon marché" et brandissaient des pancartes disant : "honte à vous, seulement en Israël les meurtriers sont libérés."

Oren Tamam, frère du soldat Moshé Tamam assassiné en 1984 à la jonction de Beit Lid, a déclaré : "c'est un geste ignoble de la part du gouvernement israéliens. Au cours des derniers mois, nous avons pu voir qu'à la place de la paix et du calme, il y a une recrudescence des actes terroristes."

"Il n'y a pas de sentiment de confiance dans les rues. Au lieu de revenir à ses sens et de mettre un stop à cela, le premier ministre a décidé de libérer des terroristes."

Le frère en deuil a ajouté que les assassins de son frère "ne sont pas en prison, mais plutôt dans un sanatorium. L'un d'eaux a obtenu un baccalauréat. Il ne fait aucun doute qu'ils décideront de les libérer eux aussi."

"Les ministres à Jérusalem sont sourds à nos préoccupations. Pour eux, c'est une autre décision insignifiante qu'ils peuvent oublier le jour suivant. Nous vivons dans la douleur quotidienne. Le premier ministre doit comprendre que nous ne renoncerons pas. Je ne le vois pas comme le représentant du peuple de ce pays, parce que 80% de ses citoyens sont contre la libération de terroristes. Il oublie qui sont les gens de ce pays et qui a sacrifié sa vie pour le bien de ce pays."

Gila Molcho, sœur de Ian Feinberg, qui a été assassiné à Gaza il y a 20 ans, était également présente lors de la manifestation. "Je suis ici pour être sa voix," a-t-elle dit. "La haute cour m'a dit que je n'avais pas le droit de parler parce que je ne suis pas la partie lésée. Mon frère ne peut plus parler, et celui qui dit que je ne suis pas la partie lésée ne sait pas ce que sont des familles endeuillées et des parents dévastés."

Meir Indor, président de l'organisation des victimes du terrorisme Almagor, a déclaré : "nous avons abordé le premier ministre aujourd'hui, lui demandant de rencontrer les familles endeuillées. Il est inconcevable que dans un moment d'une telle douleur, les gens soient ignorés…"

"Nous avons l'intention de faire appel devant la haute cour la semaine prochaine. Nous allons essayer de faire tout notre possible pour mettre fin à cette honte, pour le bien de ceux qui ne sont plus avec nous et pour l'avenir d'autres familles. Le ministre de la défense a critiqué les libérations en séance privée avant d'être nommé. Depuis qu'il est la personne responsable de la sécurité des soldats, il est également responsable de la mémoire de ces soldats. C'est celui qui devrait manifester ici."

La libération des terroristes palestiniens n'aura pas lieu dimanche, comme prévue précédemment. Le report est dû à des difficultés techniques.

Suite à la publication de la liste des noms des terroristes au public, l'état doit donner un délai de 48 heures pour permettre au public de faire appel de la décision de libérer les prisonniers devant la haute cour.

Selon le plan, 26 des 104 terroristes palestiniens dont la libération a été convenue avant les négociations entre Israël et l'AP doivent être libérés. 52 terroristes ont déjà été libérés en deux fois au cours des derniers mois. 22 terroristes, des arabes israéliens ou des habitants de Jérusalem Est, seront probablement libérés que dans la dernière phase de libération, donc, dans les prochains jours, 26 des 31 derniers terroristes non israéliens seront libérés, dont quatre gazaouis.