Israël : infos Société

Le prédécesseur du fabriquant de voiture allemand Audi a massivement utilisé des travailleurs forcés venant des camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale, montre un nouveau rapport.

Une enquête historique commandée par la société, le dernier constructeur allemand à le faire, après Volkswagen, Daimler et BMW, a constaté que lorsque Audi opérait sous le nom d'Auto Union, il a conclu un accord avec les SS, par lequel plus de 3 700 détenus des camps de concentration nazis ont été mis au travail pour l'entreprise.

Le rapport de 500 pages, rédigé par les historiens Martin Kurkowski et Rudolf Boch et publié lundi, a révélé que les divisions nazies SS avaient construit sept camps de travail à cet effet.

16 500 autres travailleurs, mais pas internés dans des camps de concentration, ont également été forcés à travailler pour la compagnie de voiture dans les villes saxonnes de Zwickau et Chemnitz, en plus de 18 000 autres dans une usine en Bavière, où plus de 4 000 sont morts, selon le rapport.

"Plus de 20 000 travailleurs forcés ont été utilisés dans la production de Auto Union dans leurs usines saxonnes, dont près d'un cinquième venant des camps de concentration," ont déclaré les auteurs de l'étude, qui ont également trouvé que les travailleurs handicapés ont été envoyés dans des camps de concentration pour être exécuté.

Pendant la guerre, certaines usines Audi ont été transformées pour produire des chars et des moteurs d'avions.

Kurkowski et Boch, fondant leur rapport sur l'accès aux archives Audi, ont déclaré que la direction de Auto Union portait "une responsabilité morale" pour l'exploitation d'esclaves du travail, en se concentrant particulièrement sur le fondateur, le Dr Richard Bruhn, un membre du parti nazi.

Bruhn était le président du conseil d'administration d'Auto Union à partir de 1932, lorsque la société a été fondée, jusqu'en 1945, et de nouveau après que la compagnie a été rétablie après-guerre.

Bruhn, présenté sur le site d'Audi comme le "père d'Auto Union", est mort en 1964.

Les conclusions de l'étude sont venues comme un choc pour la direction actuelle.

"Je suis très choqué par l'ampleur de la participation de l'ancienne direction d'Auto Union dans le système de travail forcé et d'esclavagisme," a déclaré son directeur, Peter Mosch au magazine d'affaire allemand Wirtschaftswoche. "Je n'étais pas au courant de la mesure de cette participation," a-t-il ajouté.

Auto Union a fusionné avec Volkswagen, la société mère d'Audi, en 1965, abandonnant son nom d'origine en 1985 après une fusion.

Selon le Daily Mail, il y a une dizaine d'années, Audi a versé des millions dans un fonds mis en place par l'industrie automobile allemande pour dédommager les esclaves du nazisme et leurs descendants.