Israël : infos Société

Atlantico : A chaque attentat terroriste, toujours la même distinction : il y a les islamistes radicaux, qui les revendiquent, et ceux qui se disent modérés. Mais l'islamisme peut-il vraiment être modéré ?

Alexandre Del Valle : Je pense qu'il ne peut pas y avoir d'islamisme modéré dès lors que l'on définit l'islamisme comme une idéologie totalitaire visant à exporter l'unité politique et totalitaire de l'islam.

Il utilise la violence comme moyen de conquête et prône l'extermination physique de ses ennemis. Il n'y a donc pas de différence entre les islamistes radicaux et ceux qui se veulent modérés ?

Quand vous voyez que même des islamistes soit-disant modérés déclarent que des actes terroristes perpétrés par des groupes comme le Hamas ou d'autres sont légitimes, déjà là on a l'acceptation d'une violence aveugle par un attentat terroriste. Par exemple, Youssef Al-Qardaoui, qui dirige l'Instance Européenne des Frères Musulmans, reconnue légalement et reçue par les chefs d'Etats, a autorisé des attentats kamikazes contre des Américains, des Israéliens, et même des civils. C'est pourtant un islamiste dit modéré mais dans ces propos il légitime l'action des islamistes radicaux. Autre exemple : le Président Erdogan, en Turquie, est dit modéré mais il a récemment accueilli le Hamas et a même aidé il y a quelques semaines des organisations terroristes telles que Daech, selon les services de renseignement. Ces deux hommes ont un bras dans l'OTAN et un bras dans l'idéologie islamiste de base qui prône l'homophobie, la xénophobie et donne sa légitimité à l'acte terroriste.