Israël : infos Société

La débâcle sur le boycott d'Israël par la compagne française Orange s'est approfondie vendredi, alors que le PDG de la firme de télécommunications israélienne Partner, qui utilise le nom de la franchise Orange, a déclaré qu'il allait prendre des mesures.

"Nous avons été submergés par la déclaration très irresponsable du PDG d'Orange France," a dit le nouveau PDG Yitzhak Beneviste à la radio de l'armée vendredi matin. "Nous ne prenons pas de décision en quelques heures, nous allons faire nos évaluations ce matin déjà et déciderons ce qui est bon pour nous et nos clients."

Stéphane Richard, le PDG d'Orange France, a insisté vendredi auprès du Yedioth Ahronoth que ses paroles appelant à "virer" Israël pour ses prestations à ses clients en Judée Samarie après des mois de pression intense de la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) ont été 'mal comprises'."

En dépit d'avoir récemment signé un accord d'extension de 10 ans avec Partner, Richard a affirmé que ses déclarations étaient dues à des "considérations commerciales", et non pas ses opinions politiques.

"Cela n'a rien à voir avec Israël, nous aimons Israël, nous travaillons et investissons de l'argent en Israël, nous sommes des amis d'Israël," s'est-il vanté. Richard a également affirmée qu'il ne connaissait pas le mouvement de boycott contre Israël BDS, en dépit du fait que ce mouvement fait les grands titres depuis cinq à dix ans, et qu'il est une source majeure de tension entre l'Union Européenne et Israël."

"Je n'ai jamais dit qu'Orange veut rompre avec Israël, je ne suis pas au courant de la campagne mondiale pour un boycott contre vous, et je suis désolé à ce sujet."

Partner s'oppose avec véhémence aux allégations de Richard.

"Je pense que vos déclarations sont des déclarations politiques, je pense qu'une déclaration contre l'état d'Israël et Partner est due à la pression pro-palestinienne en essayant de saboter les relations d'Israël avec le monde," a dit le PDG de Partner.

La répulsion de Beneviste pour le boycott est partagée par plusieurs autres chefs d'entreprises de télécommunications israéliennes, qui ont fait une série de déclarations vendredi matin condamnant l'ingérence politique d'Orange.

"Les déclarations du PDG d'Orange Stéphane Richard déclarant un boycott d'Israël sont très scandaleuses," a déclaré vendredi Eli Kimchi, PDG de Fujicom Israël.

Il a également appelé les israéliens à ne pas boycotter Orange Israël en raison de Richard, alors que le geste nuirait à Partner, qui utilise seulement le nom d'Orange comme une franchise.

"Partner est une société israélienne qui emploie des milliers de travailleurs et l'appel à annuler les abonnements en Israël nous blesse avant tout, et entraînerait un état de licenciement massif dans la société," a exhorté Kimchi. "Il y a d'autres mesures que vous pouvez prendre pour protester contre Orange monde, mais il ne fait pas faire de l'israélien Partner une victime."

Boaz Dekel, PDG de Project Management Institute (PMI) s'est fait l'écho du soutien de Kimchi à Beneviste.

"Partner, une société israélienne, emploie des milliers de travailleurs, et son propriétaire est un partisan enthousiaste d'Israël," a déclaré Dekel. "Venant d'une famille sioniste, et mon grand-père était un des signataires de la Déclaration d'Indépendance, je pense que nous ne devons pas passer sous silence la campagne antisémite par les dirigeants d'entreprises mondiales, dont le seul objectif est de nuire à l'économie du pays."

Dekel a en outre demandé aux israéliens de "tourner la puissance de la communauté juive dans le monde contre Orange pour dissuader d'autres dirigeants de se joindre à une telle initiative."

Par ailleurs, le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré vendredi qu'Orange a le droit de mettre en place sa propre politique, mais que le France s'oppose au boycott d'Israël.