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Israël : infos Société

La grande catastrophe iranienne, c’est maintenant

L’Iran court à la catastrophe écologique. Un haut responsable iranien, ancien ministre de l’agriculture, a récemment tiré la sonnette d’alarme: lacs et cours d’eau sont asséchés, et les deux tiers de la population pourraient être contraints d’émigrer si rien ne change. Les raisons de ce désastre? Elles sont avant tout politiques et idéologiques. L’analyse de Mohammad-Reza Djalili, professeur émérite de l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève

La signature, le 14 juillet dernier, après deux ans d’intenses négociations entre l’Iran, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne, d’un accord sur le nucléaire qui prévoit une levée progressive des sanctions économiques, a été très bien accueillie par l’opinion publique iranienne. La majorité des Iraniens espère désormais vivre un avenir meilleur. Mais ils savent cependant que le pays est aussi confronté à un autre problème encore plus grave que la question du nucléaire, un problème dont la responsabilité incombe presque exclusivement au pouvoir et qui malheureusement ne pourra pas être réglé par une négociation internationale.

L’Iran va vers une «grande catastrophe». Cette constatation n’est pas le fait d’opposants au régime de Téhéran, ni même celle d’analystes critiques de la politique iranienne tentés par l’utilisation de formules alarmistes. L’expression «grande catastrophe» (fajeh-e bozorg) a été utilisée par Issa Kalantari dans une interview accordée au quotidien iranien Shahrvand publié le lundi 27 avril 2015 à Téhéran. Issa Kalantari, ancien ministre de l’Agriculture dans le gouvernement Rafsandjani (1989-1997) ainsi que sous le premier mandat de Khatami (1997-2001), est aujourd’hui conseiller pour les questions relatives à l’eau, à l’agriculture et à l’environnement auprès du vice-président de la République islamique, tout en exerçant la fonction de secrétaire du comité chargé de la régénération du lac d’Orumiye.

Pour Kalantari, l’Iran s’achemine vers une catastrophe écologique sans précédent dans son histoire dont la principale raison est la raréfaction des ressources en eau du pays. Il n’hésite pas à dire que si les choses continuent à ce train, dans un avenir proche, 70% de la population totale de l’Iran, soit environ 50 millions d’habitants, sera contrainte de quitter le pays à cause de la pénurie d’eau. Parmi les formules chocs que Kalantari emploie, on notera: «Ce que nous faisons avec les nappes phréatiques de notre pays prépare à un génocide», ou «Nous n’avons pas su préserver l’héritage de 7000 ans de civilisation qui nous a été confié». Il avance aussi des chiffres effrayants. Ainsi, la plupart des rivières et cours d’eau du pays sont pratiquement asséchés. Selon Kalantari, deux pays au monde détiennent le record de l’utilisation excessive de leurs réserves d’eau de surface: l’Egypte et l’Iran. Cependant, l’Egypte n’utilise que 46% de ses eaux alors que l’Iran atteint 97%. De plus, le lac Orumiye, le plus vaste du pays et le deuxième lac salé du monde, est à sec, comme la quasi-totalité des autres lacs iraniens situés au sud et à l’est du pays.

A l’origine de cette situation, le réchauffement climatique et le doublement du nombre des habitants du pays depuis la Révolution islamique. Mais ces deux raisons n’auraient jamais conduit le pays au bord de la situation catastrophique où il se trouve aujourd’hui si l’Etat avait appliqué une politique raisonnable fondée sur des critères scientifiques et des techniques de l’usage parcimonieux de l’eau, méthodes connues des Iraniens depuis des millénaires. La mauvaise gestion de l’économie du pays en général et plus particulièrement du secteur agricole, ainsi que l’interférence des considérations idéologiques dans les prises de décision en matière de développement, sont les facteurs qui ont fortement contribué à l’état actuel dans lequel se trouve l’Iran. En d’autres termes, la crise de l’eau en Iran a des dimensions politiques évidentes.

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 40 minutes