Israël : infos Société

Une famille de la ville d'Alep ravagée par la guerre civile syrienne fait appel à l'état d'Israël pour l'aider, citant leur héritage juif, a rapporté dimanche la radio de l'armée.

"Il n'y a personne qui puisse nous aider à sortir de cet endroit," a déclaré Razan, un habitant de 30 ans d'Alep, dans un enregistrement diffusé par la radio israélienne. "Nous demandons que le gouvernement israélien ne nous abandonne pas, mais nous aide à sortir d'ici vers un autre pays. Je demande au gouvernement qu'il demande l'aide du monde entier. Tout mon amour et ma loyauté à cette religion (le judaïsme)."

Le frère cadet de Razan, qui s'appelle Salah, a contacté la radio de l'armée avec l'histoire de la famille, après s'être échappé à Londres il y a un an et demi. Il dit que sa mère est juive et son père musulman, et que lui et ses frères et sœurs se sont toujours considérés comme juifs.

"Quand j'étais enfant, ma mère me disait que je suis juif, et je comprends cela. Avant la guerre, tout le monde savait que je suis juif, tous les voisins autour de moi, mais après la guerre, je ne pouvais pas le dire parce que c'est très difficile," a-t-il dit.

"Le gouvernement israélien est un grand gouvernement, et je ne crois pas qu'il abandonnera un seul juif dans le monde," a déclaré Razan. "Chaque juif sait qu'il ne le négligera pas, parce que c'est le meilleur pays au monde." Salah a également déclaré qu'il souhaitait déménager en Israël.

Elizabeth Tzurkov, chercheuse syrienne au Forum pour la Réflexion Régionale, a déclaré à la radio de l'armée : "… un certain nombre de syriens m'ont approché qui sont des descendants de femmes juives, qui se sont convertis à l'islam ou qui ne se sont pas convertis, me demandant comment ils pourraient aller en Israël."

Le porte-parole de l'Agence Juive, Avi Mayer, a déclaré : "nous examinons la question afin de déterminer si l'information peut être vérifiée et agirons en conséquence."

Par ailleurs, l'autorité de l'immigration a déclaré ne pas avoir connaissance de cette affaire et qu'elle aurait besoin de plus amples détails.

En 2015, une opération de sauvetage israélienne a été signalée comme l'évacuation finale des derniers juifs d'Alep, la famille Halabi.

Selon Motti Kahana, ingénieur de l'opération, il n'y a plus de juifs à Alep, hormis un membre de la famille Halabi dont l'immigration en Israël a été refusée, citant sa conversion à l'islam, source d'un différend entre l'Agence Juive et Kahana. Ce dernier envoie encore de la nourriture casher à la femme et maintient que, bien qu'elle ait signé des documents de conversion, ce qui est requis par la loi syrienne lors d'un mariage musulman, elle ne s'est pas vraiment convertie.

Kahana a été en correspondance avec la mère adoptive de Salah à Londres concernant le cas de la famille, mais a déclaré que, pour le moment, il n'a pas reçu des informations vérifiant la judaïté de la famille en question. Il a dit que les dirigeants de la communauté syrienne située à Brooklyn sont en mesure de vérifier facilement l'héritage juif des juifs syriens, mais que dans ce cas, la famille n'a pas produit la documentation nécessaire.

"J'aimerais les aider. Si je pouvais prouver qu'ils étaient juifs, je les aiderais en une seconde, mais je n'ai pas pu le prouver," a-t-il dit.