Israël : infos Société

La marche traditionnelle en faveur du régime islamique iranien a eu lieu samedi matin, comme chaque année depuis 2009 pour marquer la fin du soulèvement contre le régime intégriste. La manifestation a été précédée par des milliers d'iraniens qui manifestaient ces derniers jours dans des dizaines de villes pour des raisons tout à fait opposées : contre le régime islamique et ses politiques économiques, tout en appelant à l'arrêt des transferts de fonds vers la Syrie et Gaza.

La télévision d'état a organisé un rassemblement dans la capitale, Téhéran, et des "manifestants" portaient des banderoles soutenant le "guide suprême", l'ayatollah Ali Khamenei, à Mashhad, la deuxième plus grande ville d'Iran.

Des rassemblements pro-gouvernementaux étaient prévus dans plus de 1200 villes et villages, a annoncé la télévision nationale, des manifestations organisées chaque année pour marquer la fin des mois de manifestations qui ont suivi la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence en 2009.

Dans le même temps, les réseaux sociaux ont déclaré qu'un troisième jour de manifestations avait éclaté dans des villes telles que Téhéran, Shahr-e Kord, et Kermanshah, où des dizaines de manifestants ont hué la police après avoir annoncé par haut-parleur que tout rassemblement serait illégal.

L'agence de presse semi-officielle Fars a déclaré que quelques 70 étudiants se sont rassemblés devant l'université de Téhéran et ont lancé des pierres sur la police. Une vidéo sur les réseaux sociaux montre les manifestants criant "mort au dictateur" dans une référence à Khamenei.

Il y a un mécontentement face au chômage, à la hausse des prix et à la corruption. Les protestations touchent également à des questions comprenant la participation de la dictature islamique dans les conflits régionaux tels que ceux en Syrie et en Irak.

Le chômage a augmenté et l'inflation annuelle tourne autour de 8%, avec des pénuries de certains aliments menant également à des prix plus élevés.

Le ministre de l'intérieur, Abdolreza Rahmani-Fazli, a lancé un avertissement contre l'organisation de manifestations sur internet.

"Nous demandons aux gens de ne pas prendre part à des rassemblements illégaux, s'ils prévoient un rassemblement qu'ils demandent un permis et cela sera examiné," a déclaré Rahmani-Fazli.

Plus tôt cette semaine, les medias iraniens et les utilisateurs des réseaux sociaux dans la dictature islamique ont rapporté que des manifestations anti-gouvernementales avaient eu lieu dans plusieurs endroits du pays, la police dispersant des manifestants dans la ville de Kermanshah dans l'ouest du pays, selon Fars.

Environ 300 manifestants se sont rassemblés à Kermanshah après un "appel de l'anti-révolution" et ont crié que "les prisonniers politiques devraient être libérés" et "la liberté ou la mort", tout en détruisant certaines propriétés publiques.

Le rassemblement de Kermanshah a eu lieu quelques jours après la tenue de plusieurs manifestations à Mashhad, dans le nord-ouest de l'Iran, où des slogans tels que "mort à Rouhani" (président de l'Iran) et "mort au dictateur" (en référence au président de la dictature islamique Hassan Rouhani et à son "guide suprême" Ali Khamenei) pouvaient être entendus. 52 personnes ont été arrêtées à Mashhad seulement, selon les rapports.

Les Etats-Unis ont dénoncé l'arrestation des manifestants, avec le président Donald Trump disant sur Twitter : "De nombreux rapports de manifestations pacifiques par des citoyens iraniens qui en ont marre de la corruption du régime et du gaspillage des richesses de la nation pour financer le terrorisme à l'étranger. Le gouvernement iranien doit respecter les droits de sa population, y compris celui de s'exprimer. Le monde regarde !"

L'Iran, pour sa part, a fermement condamné le tweet du président Trump soutenant la vague de protestations.

Un reportage de la télévision d'état cite samedi le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Bahram Ghasemi, disant que "le peuple iranien n'accorde aucun crédit aux remarques trompeuses et opportunistes des responsables américain ou de Mr Trump."

Les manifestations contre le régime reflètent la fomentation parmi la base de la dictature islamique résultant de la hausse des prix et de la corruption présumée, ainsi que du mécontentement de l'implication couteuse de l'Iran dans des conflits à l'étranger en Syrie, en Irak, à Gaza et au Yémen.

Le corps des gardiens de la révolution islamique, qui a dirigé les efforts pour réprimer le soulèvement de 2009, a déclaré dans un communiqué que des efforts étaient également déployer pour contenir les manifestations actuelles. "La nation iranienne ne permettra pas à l'état d'être attaqué," indique le communiqué.

Le nombre de participants aux manifestations anti-régime est impossible à vérifier, mais il est sous-estimé par les medias à la solde du régime, pour preuve les quelques photos parues sur les réseaux sociaux censées montrer quelques "dizaines de personnes" mais en montrant au moins quelques centaines.

Une belle démocratie avec laquelle continuent de flirter la plupart des pays européens.