Israël : infos Société

Les enfants et les adolescents israéliens sont confrontés à des taux accrus de détresse mentale et à une détérioration de leur santé mentale depuis le déclenchement de la pandémie de COVID-19, a déclaré le Conseil national pour l'enfant dans son rapport annuel publié lundi.

« Ce rapport devrait résonner aux oreilles de chaque décideur comme un réveil qu'on ne peut pas éteindre », a déclaré Vered Windman, directeur exécutif du groupe de défense des droits de l'enfant. « Tout ce qui n'est pas traité et corrigé aujourd'hui aura des effets désastreux demain. Nous ne pouvons pas permettre que ces chiffres soient noyés dans le discours politique. Ils ne doivent passer par les oreilles de personne."

Selon le rapport qui a été présenté au président Isaac Herzog, il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'enfants nécessitant des soins psychiatriques urgents entre 2019 et 2021.

Maccabi Healthcare Services, l'un des quatre principaux prestataires de soins de santé d'Israël, a signalé que les diagnostics de dépression majeure chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans ont augmenté de 39 % en 2021. Les diagnostics d'anxiété ont augmenté de 33 %, le stress et la détresse émotionnelle de 20 %, et les troubles de l'alimentation ont augmenté de 56 % par rapport aux données de 2019.

Les tendances suicidaires chez les enfants et les adolescents ont également augmenté alors que le nombre de tentatives de suicide enregistrées dans ce groupe d'âge est passé de 925 cas à 1 042 entre 2019 et 2021, soit une augmentation de 13 %. En 2021, 40 % des mineurs qui ont tenté de se suicider avaient moins de 14 ans.

Les psychologues scolaires ont enregistré une augmentation de 43% des séances avec des élèves ayant exprimé des tendances suicidaires en 2021.

« La crise de la santé mentale a tout à voir avec le COVID et la fermeture du système éducatif, ce qui fait que de nombreux enfants ont du mal à acquérir des compétences sociales. Ceux qui n'avaient pas de famille proche ou de groupe d'amis se sentaient perdus », a déclaré Windman.

Selon Windman, Internet et les médias sociaux ont également joué un rôle majeur dans l'aggravation des problèmes de santé mentale des jeunes Israéliens.

« Le fait que les médias sociaux se concentrent constamment sur l'image corporelle, tout en dépeignant constamment une fausse réalité de beauté et de bonheur idéaux a également un effet, principalement sur les filles qui pensent que leur vie manque par rapport à ce qui est montré à l'écran », a-t-elle déclaré.

Windman a ajouté que le fait que les jeunes socialisent davantage en ligne plutôt qu'en personne a également un effet négatif sur leur santé mentale.

« Cela signifie que pendant que le stress mental s'aggrave, les systèmes censés les traiter s'effondrent et manquent de personnel tout en ne s'adaptant pas à la réalité changeante », a-t-elle déclaré.

Le rapport enregistre une augmentation de 48 % du nombre d'affaires pénales ouvertes pour abus sexuels d'enfants en ligne entre 2018 et 2021. Les cas de partage de contenu sexuel mettant en scène des mineurs ont grimpé en flèche de 138 % et les cas de harcèlement sexuel ont bondi de 51 %.

« Ces données prouvent que nous ne faisons pas assez en tant que pays pour garantir le droit le plus fondamental de nos enfants à la liberté et à la sécurité, non seulement dans le monde physique mais aussi en ligne », a déclaré Windman.

Selon le rapport, le nombre global d'enquêtes ouvertes pour des infractions sexuelles sur mineurs a augmenté de 10 % entre 2019 et 2021, passant de 2 386 à 2 604. Le nombre de cas d'agressions sexuelles sur mineurs dans les établissements scolaires a également augmenté de 37% passant de 59 cas à 81.

Les données montrent que les jeunes sont également plus exposés à la violence qu'auparavant. Entre 2019 et 2021, 79 % de jeunes de plus ont déclaré avoir été témoins de violence domestique à leur domicile. Les appels aux services de protection de l'enfance ont augmenté de 55 %, passant de 1 075 en 2019 à 1 670 en 2021.

Quelque 29 800 adolescents âgés de 15 à 17 ans ne travaillaient pas ou ne suivaient aucun cadre éducatif en 2021, ce qui représente une augmentation de 21 % par rapport à 2019. Ces chiffres sont encore plus élevés dans le secteur arabe où 12,8 % de tous les membres de ce groupe d'âge ne travaillent pas ni ne sont scolarisés contre seulement 4,3 % chez leurs compatriotes juifs.

L'interruption de la routine quotidienne des jeunes a également entraîné des accidents malheureux. Selon le rapport, il y a eu une augmentation de 23 % des accidents de scooter électrique chez les adolescents de moins de 16 ans, malgré la loi israélienne interdisant aux jeunes de moins de 16 ans de conduire des scooters électriques.

Les hospitalisations d'adolescents à la suite d'accidents de trottinettes électriques ont grimpé en flèche de 116 % entre 2019 et 2021, passant de 133 cas à 287.

En 2021, 432 111 jeunes en Israël étaient enregistrés auprès des autorités sociales, soit 14 % de ce groupe d'âge.

Quelque 853 000 enfants, soit 28 % de ce groupe d'âge en Israël, vivaient dans la pauvreté, contre 27,2 % en 2020.

« Le COVID a peut-être diminué, mais ses conséquences sur les enfants et les adolescents en Israël sont toujours pleinement effectives », a déclaré Windman. « L'avenir des enfants israéliens, tel qu'il ressort du rapport, est sombre. Nous avons tellement de travail à faire et nous devrions décider de ne pas laisser cet état perdurer. »