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Les religions non chrétiennes du Royaume-Uni et ses langues celtiques joueront un rôle de premier plan pour la première fois dans un couronnement royal lorsque le roi Charles III sera couronné la semaine prochaine, ont annoncé samedi les organisateurs.

Le service du 6 mai à l'abbaye de Westminster sera majoritairement tiré de la liturgie chrétienne alors que Charles prête serment, en anglais, de servir de "défenseur de la foi (protestante)" et de protéger l'Église d'Angleterre établie.

Mais dans un premier temps, il comportera également un rôle de premier plan pour les dirigeants musulmans, hindous, sikhs, bouddhistes et juifs, selon l'ordre de service publié par le bureau de l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby.

À la fin du couronnement, ils adresseront un salut à l'unisson à Charles déclarant qu’ « en tant que voisins dans la foi, nous reconnaissons la valeur du service public ».

« Nous nous unissons aux personnes de toutes confessions et croyances dans l'action de grâce et au service de vous pour le bien commun », diront-ils.

Les membres de la Chambre des lords des confessions minoritaires remettront au roi des insignes non chrétiens, tels que des bracelets en or et la robe royale.

Rishi Sunak, le premier Premier ministre hindou de Grande-Bretagne, donnera une lecture de la Bible lors du service, auquel assistera également le Premier ministre écossais Humza Yousaf, le premier musulman à occuper ce poste et à diriger un gouvernement d'Europe occidentale.

Charles est un chrétien engagé et, selon les mémoires « Spare » de son fils cadet, le prince Harry, prie tous les soirs.

Mais le roi s'est également intéressé toute sa vie aux autres religions et a parlé dans le passé de la défense de toutes les confessions, pas seulement de l'anglicanisme, alors que la Grande-Bretagne devenait plus multiculturelle.

Avant les funérailles nationales de sa mère, la reine Elizabeth II, en septembre de l'année dernière, il a organisé une réception au palais de Buckingham pour les chefs religieux et s'est décrit comme un « chrétien anglican engagé ».

Mais il a reconnu que le pays dont il a hérité est très différent de celui que sa mère a connu 70 ans auparavant.

« J'ai toujours considéré la Grande-Bretagne comme une" communauté de communautés " », a-t-il déclaré.

« Cela m'a amené à comprendre que le souverain a un devoir supplémentaire... de protéger la diversité de notre pays, notamment en protégeant l'espace de la foi elle-même. »

Dans une autre première pour un couronnement, Charles priera à haute voix pendant le service, pour demander à Dieu que « je sois une bénédiction pour tous tes enfants, de toute foi et conviction ».

Il recevra également des bénédictions d'autres dirigeants chrétiens, notamment des confessions catholique, orthodoxe grecque et de l'Église libre écossaise.

Une chorale grecque chantera en hommage à son défunt père, le prince Philip, né sur l'île de Corfou. Une chorale Gospel se produira également.

La diversité du service de couronnement s'étendra à un rôle pour les autres langues maternelles du Royaume-Uni anglophone : le gallois, le gaélique écossais et le gaélique irlandais.

En tant qu'héritier, Charles a été le premier prince de Galles en sept siècles à apprendre le gallois, qui compte aujourd'hui près de 540 000 locuteurs.

Lors du couronnement, après une salutation et une introduction par Welby, une prière sera chantée en gallois. Après le sermon de l'archevêque, des couplets d'un hymne seront chantés dans les trois langues minoritaires.

« Le couronnement est avant tout un acte de culte chrétien », a déclaré Welby, qui dirige la communion anglicane mondiale.

« En même temps, le service contient de nouveaux éléments qui reflètent la diversité de notre société contemporaine. »

« Je suis ravi que le service reconnaisse et célèbre la tradition, parlant de la grande histoire de notre nation, de nos coutumes et de ceux qui nous ont précédés. »

Lors du recensement de 2021, quelque 27,5 millions de personnes, soit 46,2% en Angleterre et au Pays de Galles, se sont décrites comme chrétiennes, en baisse de 13,1 points de pourcentage par rapport à 2011.

Ceux qui mentionnent "sans religion" ont augmenté de 12 points à 37,2% tandis que les musulmans représentaient 3,9 millions ou 6,5% de la population, contre 4,9%.

Les autres réponses les plus courantes étaient les hindous (1,0 million) et les sikhs (524 000), tandis que les bouddhistes ont dépassé les juifs (273 000 et 271 000 respectivement).