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Israël : infos Société

Israël à hue et à dia

Comme le chante une vieille complainte de music-hall :
«Ne dites pas à ma mère que je fais le cheval dans une pantomime,
Ne lui dites pas que ma vie est une imposture,
Mais s'il faut un jour
Lui avouer que je suis une moitié de cheval
Par pitié, ne lui dites pas laquelle !»

La semaine dernière était un moment encore plus intéressant que d'ordinaire pour rencontrer le président israélien Shimon Peres. Aujourd'hui âgé de presque 86 ans, il représente la vieille tradition du Parti travailliste, partisan d'un sionisme laïque et d'un compromis pour «la paix par la force» avec les Arabes palestiniens. Si nous avions eu le temps, j'aurais voulu lui demander de me parler de ces journées de 1956, dont il est aujourd'hui le seul témoin vivant, où les gouvernements de Grande-Bretagne, de France et d'Israël se sont rencontrés en secret dans une villa française pour organiser l'invasion et l'occupation de l'Égypte. J'aurais aussi aimé lui demander de me parler de ses autres accomplissements au ministère de la Défense israélien, du moment où Israël est entré en possession d'une centrale nucléaire à Dimona, dans le désert du Néguev (il évoque certains de ces sujets dans ses mémoires.)

Mais comme d'habitude, la conversation est dominée par ce qui se passe ici et maintenant, et l'actualité c'est que la droite est de retour dans la politique israélienne, avec la constitution par Benyamin Netanyahou d'un gouvernement de coalition précaire et le choix comme ministre des Affaires étrangères d'un homme -Avigdor Lieberman- rejetant explicitement la formule «territoire contre paix» qui a mené aux accords d'Oslo de 1993 et qui constitue aujourd'hui la base de la diplomatie américaine et européenne.

Lieberman et ceux qui pensent comme lui estiment qu'il faut vraiment désolidariser l'Iran et la question palestinienne, que l'Iran doit être reconnu comme le principal problème et que les concessions ne feront qu'encourager le militantisme du Hamas et son soutien par l'Iran. La position de Peres, qui émerge au fil de notre conversation, est presque diamétralement opposée. S'il est possible de trouver un accord pour que les Palestiniens se constituent en État, dit-il, alors le monde arabe pourra s'unir contre ce que la grande majorité considère déjà comme le principal problème: une théocratie à Téhéran munie de l'arme nucléaire. L'Iran, ajoute-t-il, ne se contente pas d'évoquer bruyamment la destruction d'un État membre de l'Onu. Il cherche «l'hégémonie» dans la région, notamment sur les pays arabes sunnites voisins.

J'ai demandé à Peres s'il était vrai qu'il avait dit à la radio militaire israélienne en 2006 que l'Iran ferait bien de garder à l'esprit que lui aussi pourrait être «rayé de la carte.» Avec une grande douceur, il m'a assuré que cela n'était destiné qu'à prévenir le régime iranien qu'il n'était pas tout-puissant. En quelques coups de pinceau, il m'a dépeint la situation telle qu'il la voyait: parmi une population iranienne d'environ 66 millions de personnes, la moitié peut-être est persane (de cela je suis certain: le nombre d'Azéris, de Kurdes et d'autres minorités - comprenant de nombreux Arabes dans les provinces limitrophes de l'Irak-est sous-estimé et ils sont souvent mal traités.) Comment environ 33 millions de Persans seraient-ils capables de régner sur peut-être 300 millions d'Arabes dans le reste du Moyen-Orient' La réponse de Peres: «Talleyrand disait qu'on peut conquérir avec des baïonnettes, mais qu'on ne peut pas s'asseoir dessus.»

Bêtement, je n'ai pas pensé à le dire sur le moment, mais cette analyse de Peres va exactement à rebours de l'une des vieilles doctrines d'Israël, la «doctrine de la périphérie.» Au bord du monde arabe (qui en son centre encerclait Israël), s'étendaient des pays musulmans comme l'Iran et la Turquie et des pays à dominance chrétienne comme l'Éthiopie, qui pouvaient être utilisés pour faire contrepoids. Israël entretenait des relations très étroites avec l'Iran dirigé par le shah, et l'alliance militaire israélienne avec la Turquie est toujours en vigueur -malgré de récentes prises de bec avec le régime d'Erdogan, notamment une anicroche très médiatisée impliquant Peres lui-même à Davos il y a quelques mois (détail en passant, cela contribue aussi à expliquer la position farouchement défendue par Peres selon laquelle les souffrances des Arméniens ne devraient pas être comparées à l'Holocauste juif.)

Mais aujourd'hui, la doctrine de la périphérie est en train d'être retournée-dans le but d'en appeler aux Arabes contre une menace commune venue d'une dictature chiite messianique dotée d'armes apocalyptiques. C'est un développement qu'il vaut la peine de suivre. Je connais des diplomates arabes qui vous confieront qu'ils craignent vraiment le défi iranien. Mais ils ont aussi tendance à exprimer une grande exaspération vis-à-vis de la lenteur des progrès du processus de constitution d'un État palestinien.

J'ai interrogé Peres au sujet de l'apparent rejet par Lieberman du caractère exécutoire d'Oslo pour les gouvernements d'Israël ultérieurs, et il m'a répondu que le nouveau gouvernement n'avait pas encore eu le temps d'élaborer une politique unifiée. J'ai insisté en lui demandant s'il pensait qu'un État palestinien était plus proche ou plus lointain qu'à l'époque d'Oslo, il a souri et répondu que de son point de vue, non officiel, il était «inévitable.» Qu'il n'y avait aucune alternative, ou plutôt, que les alternatives étaient inconcevables. C'est là que j'ai décidé d'abandonner ma question finale futile, qui devait être : est-il vrai que Lauren Bacall est votre cousine' Je sais qu'ils s'appelaient tous les deux Pirsky à l'origine... (selon Wikipedia, ils sont vraiment cousins.)

Dans les couloirs de l'hôtel, en sortant de la suite de Peres, j'ai appris la nomination prochaine de l'historien israélien Michael Oren au poste d'ambassadeur d'Israël à Washington. Son livre Power, Faith, and Fantasy est un récit fascinant de l'engagement américain dans la région depuis 1776, et à Georgetown, en mars dernier, il a fait un assez long discours en faveur de l'évacuation de la Cisjordanie. Se trouver à l'intérieur du cheval de pantomime du ministère des Affaires étrangères contenant à la fois Lieberman et Oren doit s'avérer assez vertigineux. Voir se cabrer et galoper celui du Premier ministre Netanyahou et du président Peres force à se demander qui est devant, qui est derrière.

Christopher Hitchens

Traduit de l'anglais par Bérengère Viennot

Photo: Shimon Peres et Benjamin Netanyahou  Reuters

49 commentaires
"C'est peut-être anecdotique, mais voici : dans le manuel d'Histoire pour la classe de CM1 publié par les éditions Hatier, Jérusalem est définie comme " la ville sainte des chrétiens et des musulmans " . Point, à la ligne ...
Envoyé par Edmond - le Lundi 18 Mai 2009 à 22:22"

Bonjour Edmond,

Comme vous dites, c'est peut-être anecdotique mais c'est inquiétant !
Cela apparait sur des publications récentes?
Nous nous devons de leur signaler cette "erreur sûrement indépendante de leur volonté"
En attendant, merci Edmond, je n'achèterai plus leurs devoirs de vacances pour ma fille et je conseillerai aux autres mamans d'en faire autant.
Envoyé par Do - le Mardi 19 Mai 2009 à 11:13
Bonjour , cela devient inquiétant d' apprendre aux enfants que le territoire d 'Israel n 'existe que pour les cathos et les muzz ...je rêve ? les éditions Hatier serait-elle pro-arabes ? encore un scandale de plus !! quand même
Edmond vous devriez le signaler à l' institutrice de cm1 qui doit rétablir l ' erreur pendant le cours d' histoire ..
Envoyé par Jacqueline_013 - le Mardi 19 Mai 2009 à 11:20
Do, bonjour, ,il y a quelques années, j'étais encore professeur ( aujourd'hui, je suis en retraite ), j'avais reçu, en specimen, un manuel d'Histoire pour la classe de Terminale ( édité, non par Hatier, mais par une autre maison d'édition ) qui contenait, parmi une foule d'autres documents, des caricatures de Konk, le caricaturiste négationniste. J'avais signalé la chose. Pour votre petite fille, il existe certainement d'autres éditeurs de cahiers de vacances.
Envoyé par Edmond_002 - le Mardi 19 Mai 2009 à 11:22
Ce qui se dessine sur le terrain politique c'est la volonté d'OBAMA de vouloir faire
plier ISRAËL comme si cela n'était pas suffisant il en rajoute en menaçant de modi-
fier les relations entre les deux pays.
Comment un président d'un si grand pays ( aussi bien en puissance industrielle que
territorialement ) peut être aveugle à ce point?
Il suffit de se pencher sur une carte géographique pour se rendre compte de l'ineptie
de la création d'un état palestinien qui ne sera pas viable et sera vite et même très
vite un sujet de discorde et de reprise d'exigences territoriales envers ISRAËL et
de guerres futures.
Pourquoi ce qui est bon pour les américains et mauvais pour les israéliens doivent la
ligne de conduite d'OBAMA?
Imaginons, que le MEXIQUE demain en prenant la parole dans l'hémicycle de l'ONU
pour réclamer à juste titre le TEXAS et la CALIFORNIE injustement pris par la force
des armes, états confisqués en 1848 par le traité de GUADALUPE HILDAGO.
C'est tout le nord du MEXIQUE qui a été annexé! On sait qu'aujourd'hui ces deux états
sont espagnolisés mais il serait incongru de demander aux ETATS UNIS de rétrocèder
de droit au MEXIQUE ce qui a été pris par la force.
OBAMA, garde dans son coeur et il ne s'en cache pas ses attaches avec son père et
la religion islamique ce qui forcément penche dans ses choix politiques et la puissance
monétaire de l'ARABIE SAOUDITE et des autres pays du GOLFE pèsent aussi dans sa
stratégie pour la région.
SUITE
Envoyé par Yvan_001 - le Mardi 19 Mai 2009 à 11:38
Comme je l'ai déjà dit sur le site, cet homme m'inquiète car je perçois mal ce qui se trame
dans sa tête et jusqu'où il est décidé d'aller pour faire plier ISRAËL.
Le plus dangereux aussi, c'est sa façon de mettre à sa botte le lobby juif américain qui
pendant les difficultés économiques des USA pense et c'est normal qu'il faut tout faire
pour relever le pays.
Envoyé par Yvan_001 - le Mardi 19 Mai 2009 à 11:45
Il faudrait que les Juifs du monde commencent sérieusement à s'intéresser à obamarabe et à tout entamer pour entrainer sa chute, les juifs américains ont aidé à faire élire un nouvel ennemi d'Israel qui fera tout pour faire plier Israel...

Division de Jerusalem etc...

Cet individu est musulman (des journaux enquêtent à ce sujet aux usa...), il fera tout pour faire avancer les islamonazis et detourner l'attention du monde de leur montée en focalisant les médias sur Israel comme source du problème...

Dire que des spielberg le suivent comme des toutous...
Envoyé par Buffalo Soldier - le Mardi 19 Mai 2009 à 13:19
Rigole je salut le courage et la positions de notre premier ministre de n'avoir pas ceder devant obama.
j'appelle tout le yehoudim à être uni car El SHADDAÏ et de notre côté il est notre bouclier devant les attaques des nos énnemies ceux qui, en veulent a la tête de yehoudim. oh celui qui veuille sur toit Israel ne sommeil ne dors il est la et il sera toujours la pour tes défendre.
Ha Shaloom
Ammi Shaddy Yves.
Envoyé par Ammi-shaddy Yves - le Mardi 19 Mai 2009 à 13:24
Michel Garroté - Aujourd’hui mardi 19 mai 2009, je lis - ça et là sur le wire - que les premières réactions politiques en Israël auraient été « partagées » après la rencontre à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec Obama. Encore faut-il s’entendre sur le sens de la formule « premières réactions politiques en Israël ». Ainsi, Zeev Boïm, député de Kadima (qui a perdu les élections), aurait estimé que Netanyahu avait, soi-disant, « échoué dans sa mission en manquant l’occasion de créer des liens de confiance avec le président américain ». Zeev Boïm parle au nom de combien d’Israéliens : un, deux, plusieurs ? Pour Yoël Hasson, également du Kadima (qui a perdu les élections), « Netanyahu a raté l’occasion de pouvoir travailler à la paix avec un président américain fort ». Et je repose ici concernant Yoël Hasson la question que je viens de poser concernant Zeev Boïm…

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La députée du parti travailliste (qui a perdu les élections) Youli Tamir a également critiqué Netanyahu, déclarant qu’en « ignorant la solution de deux Etats pour deux peuples » considérée par les Américains (oui, mais lesquels ? Combien d’Américains ?) comme clef du conflit avec les Palestiniens, il compromettent les intérêts fondamentaux d’Israël (ah bon ; je croyais que ce sont les milices armées claniques palestiniennes qui compromettent les intérêts fondamentaux d’Israël ; j’ai dû mal comprendre). Et je repose ici concernant Youli Tamir la question que je viens de poser concernant Yoël Hasson et Zeev Boïm… Pour Ofir Akounis, député du Likoud (qui a gagné les élections), le parti de Netanyahu, « la rencontre de Washington a au contraire reflété les liens profonds qui unissent Israël et les Etats-Unis ».

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Danny Danon, élu du Likoud (qui a gagné les élections), a lui aussi approuvé l’attitude du Premier ministre Netanyahu en déclarant : « Je félicite Netanyahu pour avoir résisté à toutes les pressions exercées sur lui avant son départ pour Washington. Il n’a pas reculé sur ses positions de principe ». Arié Eldad, du parti Union nationale (on va nous dire que c’est un extrémiste dangereux…) a déclaré : « Il y a de vraies raisons de s’inquiéter, car les Américains s’écartent de leur engagement traditionnel à assurer la sécurité d’Israël. Obama n’a pas fixé de limite au dialogue qu’il veut nouer avec l’Iran. Il est prêt à se résigner à un Iran nucléaire, et Israël n’aurait alors pas d’autre option que de détruire seul les installations nucléaires de l’Iran, quel qu’en soit le prix » (la question mérite en effet réflexion : à quoi bon un Etat palestinien de toute urgence, si dans la foulée, l’Iran raye son voisin, Israël, da la carte ?).

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La télévision publique israélienne (j’ai cru comprendre qu’elle est aussi tendancieuse que les télévisions publiques chez nous en Europe…) a allégué qu’il y a d’importantes divergences qui se sont manifestées durant le point de presse des deux dirigeants. La télévision publique israélienne a encore allégué que Obama avait pressé à deux reprises Netanyahu de progresser sérieusement sur le volet palestinien (oui, Obama presse, et alors ?). Obama prétendrait - nous dit-on à la télévision publique israélienne - que le règlement du conflit israélo-palestinien primerait sur celui du dossier du nucléaire offensif iranien (vraiment, ils insistent tous, sur le wire, avec l’AFP et Consorts…). La radio publique israélienne (qui ressemble à la télévision publique israélienne, qui elle-même ressemble à nos services publics en Europe, c’est tout dire…) a également lourdement insisté dans ses « bulletins d’informations » (rires…) sur les divergences manifestes (?) apparues entre les deux dirigeants.

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Voilà. C’est ce qu’on nous raconte sur le wire… Au fait, je croyais qu’Israël était un Etat de droit, une démocratie, et que par conséquent, Netanyahu mène la politique que la majorité des Israéliens ont librement choisie. Mais là encore, j’ai dû al comprendre…

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Copyright Michel Garroté 2009

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Envoyé par Jacqueline_013 - le Mardi 19 Mai 2009 à 13:35
Le compte de ce membre a été suspendu.
Envoyé par Hilda - le Mardi 19 Mai 2009 à 13:36
Aaaahhh oui ? et benh tant mieux ...il ne doit pas cédé aux demandes de tous les autres pays !! comme disait
Napoléon " j 'y suis , j 'y reste " ...
Envoyé par Jacqueline_013 - le Mardi 19 Mai 2009 à 14:15
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 55 minutes