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Blog : DrzzBal tragique à Sharm El Sheikh - par Guy Millière![]()
La partie de poker menteur qui s'est tenue voici peu à Washington, et dont le but essentiel était de faire croire à l'électorat juif américain qu'Obama était un homme de « paix » oeuvrant pour mettre fin au conflit israélo-arabe a trouvé son prolongement à Sharm El Sheikh ces derniers jours. Les portes se sont ouvertes, puis fermées, comme dans une pièce de théâtre de boulevard, la salle de réception a accueilli ses hôtes, et des journalistes ont pu écouter les discours, et voir les pirouettes et les pas de danse exécutés devant eux. Certains ont apprécié.
Barack étant resté au pays, c'est Hillary qui a pu occuper le premier rôle, ce qu'elle a fait avec la conviction d'une comédienne qui a de l'expérience. George Mitchell était à proximité, légèrement dans l'ombre. Binyamin Netanyahu et Mahmoud Abbas passaient de l'un à l'autre, ainsi que divers diplomates, dans un ballet bien réglé. Au delà de la performance et des caméras, au delà des apparences, il y a, cela dit, la réalité, et celle-ci reste inchangée, avec une tendance à se couvrir de nuances sombres. Le bal avait une dimension tragique pour quiconque se donne les moyens de regarder de plus près.
Pendant que tous les regards étaient tournés vers Sharm El Cheikh et vers l'« espoir de paix », l'essentiel se jouait ailleurs : la Turquie continuait à glisser vers une islamisation rapide et à renforcer ses liens économiques et politiques avec l'Iran d'Ahmadinejad qui, lui, continuait à avancer vers l'arme nucléaire : j'en ai traité récemment. En parallèle, Obama passait un contrat de fourniture d'armements avec l'Arabie Saoudite d'une ampleur sans précédents, et al Qaida et d'autres groupes situés dans la même mouvance renforçaient leur emprise sur le Yemen et la Somalie. Je l'ai évoqué aussi.
Pendant ce temps, bien sûr, le Hamas faisait nettement comprendre qu'il n'avait renoncé à aucun de ses objectifs, et les risques d'attaques terroristes contre Israël, disent les responsables de la sécurité du pays, sont plus élevés qu'ils ne l'ont été depuis des mois.
Les acteurs présents à Sharm El Sheikh n'ignoraient pas la réalité, et tout en paraissant jouer en groupe, jouaient, en fait, leur pas de danse personnel sur un horizon plus vaste.
Commençons par Hillary Clinton : celle-ci sert l'administration Obama, mais aussi, autant qu'elle le peut, ses propres intérêts. Quand l'échec sera venu, elle tentera de dire qu'elle a fait preuve de toute la bonne volonté possible, et pourra ajouter que le contexte mis en place par Obama était tellement délétère qu'elle ne pouvait espérer mieux, ce qui préservera ses chances pour 2012, car il est de plus en plus visible qu'elle pense qu'Obama sera tellement déconsidéré dans quelques mois, qu'il ne pourra pas se représenter.
Poursuivons par Mahmoud Abbas : celui-ci sait qu'il continue à exister seulement grâce à la perfusion d'argent occidental. Il sait qu'un départ de l'armée israélienne de Judée-Samarie signifierait sa chute et la prise de pouvoir à Ramallah par le Hamas. Il sait qu'il ne peut rien signer sans se faire qualifier de traître et sans être balayé. Il sait aussi qu'il ne peut pas refuser de signer immédiatement : Obama a besoin de lui dans le rôle de « partenaire » jusqu'au 2 novembre et le lui a fait comprendre. Les pays sunnites ont besoin, eux, qu'il reste en place pour le moment, aux fins que le Hamas n'accroisse pas son emprise, tout comme ils ont besoin que, sans signer, il continue à parler...pour le moment. Il lui faut un prétexte pour quitter la table, plus tard, et il l'a déjà, obligeamment fourni par Obama : le gel des constructions dans les villages juifs de Judée-Samarie et à Jérusalem Est. Il utilisera le prétexte quand le moment sera opportun, et quand l'Arabie Saoudite et l'Egypte lui diront qu'il doit le faire.
Passons à Netanyahu. Il sait, lui, qu'il ne peut provoquer une rupture avec les Etats-Unis dans l'immédiat, tant qu'Obama reste tout puissant et continue à mener des man'uvres anti-israéliennes en divers lieu, dont les Nations Unies. Il sait qu'Obama a entériné l'accès de l'Iran au nucléaire militaire, doté l'Arabie Saoudite de moyens d'invasion terrestre, et laisse le champ libre au Hezbollah, au Liban, tout en laissant glisser la Turquie. Il sait qu'Israël est plus isolé et diabolisé que jamais depuis longtemps, qu'Obama ne veut pas d'une attaque contre les installations iraniennes, et n'a pas renoncé à le faire tomber pour que se constitue en Israël un gouvernement plus docile et suicidaire. Netanyahu doit éviter d'apparaître dans son tort, autant que c'est possible, éviter d'apparaître comme celui qui aurait saboté les projets d'Obama et l' « espoir de paix », et éviter aussi de paraître céder à l'ennemi aux yeux de ceux qui le soutiennent. De là découle sa position actuelle : il peut accorder à Abbas quasiment tout ce qu'Abbas demande. Il sait qu'il manquera toujours quelque chose aux yeux d'Abbas, et n'a pas à craindre un accord d'Abbas. Pour le gel des constructions, il ne peut adopter que la position qu'il adopte : un maintien partiel du gel, pour dire qu'il fait preuve de « bonne volonté » vis-à-vis d'Abbas et d'Obama, mais une levée partielle du gel pour montrer à ceux qui le soutiennent qu'il ne cède pas.
Tout en participant au bal de Charm El Sheikh, on peut gager qu'il regardait sa montre et gardait un ?il sur le calendrier. Encore six semaines à tenir. Puis, le temps que le nouveau Congrès prenne place.
A ce moment, la prochaine séance de bal, si elle a lieu, sera très différente. Mahmoud Abbas pourra partir, sauf si les dirigeants sunnites considèrent qu'il faut attendre encore un peu. Obama ne sera plus en mesure de faire pression sur Netanyahu, qui retrouvera les mains libres face à l'Iran. On peut gager que Netanyahu s'entretiendra avec les nouveaux dirigeants républicains au Congrès aux fins que les Etats-Unis agissent eux-mêmes plus fermement et ne laissent pas Ahmadinejad aller jusqu'où il semble vouloir aller.
Je n'ai pas cité Obama parce qu'il n'était pas à Sharm El Sheikh : il était l'organisateur du bal. Il ne s'agissait pas seulement pour lui d'apparaître comme l'« homme de paix » aux fins de séduire l'électorat juif américain, non. Il s'agissait d'enfermer Hillary et de l'empêcher de tirer son épingle du jeu, comme elle semble en avoir l'intention. Il s'agissait et il s'agit toujours d'utiliser Abbas pour mettre Netanyahu sous pression et l'empêcher de se consacrer au dossier iranien, et je ne doute pas qu'Obama attende avec impatience que l'Iran soit aux portes de l'arme nucléaire. Et il s'agissait et il s'agit toujours, au travers d'Abbas, de maintenir les sunnites dans le grand jeu sordide de la guerre contre Israël. Il s'agissait, vis-à-vis de Netanyahu non seulement de le mettre sous pression et de l'empêcher de se consacrer au dossier iranien, mais de continuer à tenter de le déstabiliser politiquement au sein d'Israël, et les critiques de la droite israélienne à son égard montre qu'Obama n'a pas pleinement échoué.
Alors que j'écris ces lignes, et compte-tenu de ce que je viens d'écrire, trois possibilités existent :
- une non intervention face à l'Iran. La république islamique arrive aux portes du nucléaire militaire. Obama sera, alors parvenu à son but : le choix sera entre, d'une part, un Iran doté de l'arme nucléaire, ce qui entrainera une course au nucléaire dans toute la région et une prolifération cataclysmique, et d'autre part, un Iran s'arrêtant là, mais demandant une dénucléarisation régionale incluant Israël. Obama approuvera l'idée de dénucléarisation régionale. Les pays sunnites aussi. Ce sera une défaite majeure pour Israël.
- une intervention israélienne après le 2 novembre et la mise en place du nouveau Congrès. Celle-ci retarderait le programme nucléaire iranien, serait approuvée tacitement par les pays sunnites de la région, susciterait une vive désapprobation européenne, et déboucherait sans doute sur une guerre régionale. L'Iran activerait le Hezbollah et le Hamas, s'en prendrait au détroit d'Ormuz. Les pays sunnites ne resteraient pas inertes et pourraient se retourner contre l'Iran, mais aussi contre Israël. Le nouveau Congrès, bien plus pro-israélien que le Congrès actuel, devrait gérer la situation très complexe qui résulterait. Obama pousserait à une condamnation d'Israël et au vote de sanctions contre Israël à l'ONU.
- une intervention américaine sous quelque forme que ce soit, après le 2 novembre, sous l'impulsion d'un nouveau Congrès. Celle-ci sortirait Israël du piège dans lequel Obama a tenté de l'enfermer, affaiblirait les alliés de l'Iran, renforcerait le camp sunnite. Les pourparlers directs seraient interrompus et la paix au Proche-Orient renvoyée à plus tard. Mais elle est d'ores et déjà renvoyée à plus tard. L'important pour Israël est qu'elle soit renvoyée au plus tard dans les conditions les moins mauvaises pour Israël. Seule cette troisième possibilité offre des conditions moins mauvaises pour Israël.
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Si vous y réfléchissez, comment ne pas être frappé comme par une révélation de ce que le tout premier coup de téléphone du chef de l'Etat le plus puissant du monde ne soit pas pour le secrétaire général de l'ONU, ou pour Vladimir Poutine, ou pour Hu Yaobang, ou pour M. Barroso, ou ... mais pour un personnage qui n'est même pas un chef d'Etat, qui a une réputation de négationniste bien établie ( dans sa thèse de doctorat d'Histoire, soutenue en URSS, il avance que les sionistes ont collaboré avec les nazis ation de la Shoah dans la réalisation de la Shoah ... ), qui a une réputation phénoménale de corrompu, qui est l'un des concepteurs de la prise en otages d'athlètes juifs aux JO de Munich, en 1972, et le principal responsable du massacre de lycéens à Ma'alot deux ans plus tard ... Choisir ça comme destinataire de son premier message de chef d'Etat, c'est bien marquer la couleur, vous ne croyez pas ? Présenter les Etats-Unis comme l'un des grands pays musulmans de la planète, et comme une nation à laquelle l'apport de l'Islâm a fourni une contribution essentielle, apport également affirmé, dans le discours du Caire, comme ayant joué un rôle majeur dans le développement de la civilisation, qu'est-ce que c'est
Que dire encore du fait que les collaborateurs de Baraq 'Hussein Obama avaient, tout le temps qui a précédé l'élection, et même l'investiture officielle le 20 janvier, interdiction de faire mention du deuxième prénom ( 'Hussein ) d'Obama mais que, le jour de l'investiture, ce prénom ressurgit - comme s'il avait fallu le cacher aux Américains jusqu'au moment où il a paru qu'il n'était plus nécessaire à la victoire de le dissimuler ?
Tout cela - et bien d'autres éléments encore, notamment l'agressivité à l'encontre de Benyamin Netanyhu, lors de son voyage à Washington ( en février ? en mars ? - je ne me rappelle plus la date exacte ), agressivité poussée jusqu'à un point de grossièreté rarissime dans les relations entre chefs d'Etat ou de gouvernement - n'est-il pas suffisamment clair quant aux tropismes et aux buts véritables d'Obama ?
A ta liste on peut rajouter cette derniere nouvelle, suite à la condamnation d´israel par l´onu (en grande majorité antisemite) concernant la flotille, obama vient de declarer que dans un an, la palestine devra faire parti des membres de l´onu.
Israël : le discours d’Obama "équilibré"
Un haut responsable israélien, cité par la radio publique a jugé jeudi "équilibré" le discours du président américain Barack Obama à l'ONU du fait notamment qu'il ait qualifié Israël de "patrie historique du peuple juif".