Israël : Défense au Moyen-Orient

"Si j'étais iranien, j'aurais très peur dans les 12 prochaines semaines," a déclaré jeudi l'ancien chef du Mossad, Ephraim Halévy, cité par le New York Times, dans une possible référence à une attaque sur les installations nucléaires de l'Iran.

La remarque a été faite alors que les autorités américaines ont récemment évalué à 18 mois le point critique pour l'obtention par la dictature islamique d'une arme nucléaire. Les Etats-Unis sont également inquiets qu'Israël choisisse de monter un raid militaire indépendant contre l'Iran.

Selon le rapport, Halévy fonde ses commentaires sur l'aversion par Israël de batailles en hiver, les craintes du premier ministre Benyamin Netanyahou d'un amenuisement du soutien du président américain Barack Obama en cas d'élection pour un second mandat, et si le républicain Mitt Romney était élu, la peur qu'il ne veuille pas commencer son mandat par une guerre.

Le rapport cite des responsables américains comme disant que "les israéliens sont moins conflictuels en privé… le premier ministre Netanyahou comprend les conséquences d'une action militaire pour Israël, les Etats-Unis, et la région."

"Plus les israéliens menacent, plus nous répondons en leur montrant que nous allons prendre soins du problème, si on en arrive là," a déclaré Martin Indyk, un ancien ambassadeur américain en Israël et directeur de la politique étrangère à la Brookings Institution.

Plusieurs hauts responsables américains de la défense ont visité Israël au cours des dernières semaines, y compris la secrétaire d'état Hillary Clinton, le conseille à la sécurité nationale Tom Donilon, et le secrétaire à la défense Léon Panetta.

"Ces visiteurs sont en fait des baby-sitters, essayant de s'assurer que les enfants imprévisibles ne se conduisent pas mal," a déclaré Ephraim Inbar, directeur de l'institut d'études stratégiques Begin Sadate.

David Makovsky, de l'institut de Washington pour la politique au Proche Orient, a déclaré au journal que "la doctrine d'autonomie de longue date d'Israël fait que les américains promettent d'agir plus tard si tout le reste échoue."

Selon Makovsky, "Israël a besoin de croire qu'il n'est pas deux minutes avant minuit. Si Israël est convaincu que sa fenêtre d'action se referme, alors peut-être, vous essayez d'agrandir la fenêtre d'Israël. Vous dites : ici, nous savons qu'il y a certaines choses dont vous avez besoin. Mais nous ne voulons pas que vous les utilisiez avant quelques mois."

Washington est "soucieux de prévenir une attaque israélienne" sur l'Iran, à la fois pour éviter une crise majeure de politique étrangère pendant la campagne présidentielle, et de peut qu'un tel raid puisse mettre le feu au Proche Orient.