Israël : Défense au Moyen-Orient

Le raid de jeudi contre une base de missiles de défense antiaériens près de Lattaquié pourrait être le dernier chapitre en date d'une longue campagne israélienne secrète pour perturber le massif programme iranien d'armement du Hezbollah via la Syrie.

L'Iran continue d'essayer de fournir au Hezbollah des armes de pointe pour les utiliser contre Israël, et le régime d'Assad, qui doit sa survie à Téhéran et au Hezbollah, n'a jamais été plus conforme aux demandes iraniennes de transférer ou de fournir des armes au groupe terroriste chiite libanais.

Avec le Hezbollah déjà en possession de 80 000 missiles et roquettes, dont certains peuvent frapper n'importe quelle cible en Israël, Jérusalem est confronté à un dilemme quotidien sur le moment d'intervenir pour faire cesser le programme d'armement, une étape qui pourrait déclencher un conflit plus large, et quand prendre du recul et permettre la continuation de l'accumulation d'armements.

En principe, les raids secrets (sauf quand Obama décide de "balancer" Israël) permettent une action ponctuelle pour perturber la circulation des armes, sans se laisser entraîner dans un conflit plus large.

Si une décision est prise d'intervenir, elle l'est quand les responsables sécuritaires estiment que des armes stratégiques sont en route vers le Hezbollah, des qui permettraient à l'organisation terroriste de cause de graves dommages au front intérieur d'Israël ou à Tsahal lors des prochains combats.

Ces armes comprennent des missiles sol-air avancés, des missiles sol-mer et des missiles sol-sol guidés, qui donneraient au Hezbollah la capacité de frapper des cibles stratégiques sensibles en Israël.

Selon les medias internationaux, la dernière attaque israélienne présumée en Syrie a eu lieu le 5 juillet à Lattaquié, ciblant des missiles sol-mer avancés Yakhont de fabrication russe.

Des sources américains anonymes ont dit au New York Times que ce raid n'a pas détruit tous les missiles pris pour cible, qu'Assad a ordonné à son armée de mettre le feu au site pour cacher ce fait, et qu'une autre attaque serait nécessaire pour compléter la mission.

On ignore si les explosions signalées mercredi soir sont liées à ces affirmations.

Ce qui est clair, c'est que l'Iran, le régime d'Assad et le Hezbollah travaillent pour s'aider les uns les autres, et que les efforts du Hezbollah pour augmenter sa menace contre le front intérieur israélien ne peuvent passer inaperçus indéfiniment.