English Version Force de Défense d'Israel sur Internet
Inscription gratuite
AccueilInfos IsraelBlogs Juifs et IsraéliensVidéo IsraelOpinions : monde Juif et IsraelLe MagTOP SitesLa BoutiqueJuif.org TV

Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Obama, prix Nobel de la paix: pas si ridicule que ça

D'accord.  La cause est entendue. Tout est dit : ce prix Nobel de la paix attribué à Obama est au mieux excessif, au pire ridicule. Il n'a rien fait de concret qui le désigne à cet honneur, si ce n'est  des discours (en particulier celui du Caire, vis-à-vis du monde musulman); des gestes symboliques, notamment vis-à-vis de la Russie (la non installation de systèmes antimissiles en Pologne et en République Tchèque); une main tendue à l'Iran et à la Corée du Nord, ces mêmes pays que Bush avait voués à l'enfer éternel en les rejetant dans l'axe du mal; des bonnes intentions enfin: le désarmement nucléaire, la  participation des Etats-Unis à la lutte contre le réchauffement climatique.

Comme il ya des délits de faciès, il ya des prix de bonne gueule et c'est Obama qui l'a eu. Ca fait d'ailleurs un an que le monde entier (excepté beaucoup de ses compatriotes) le lui décerne. C'est ce qu'on appelle l'Obamania. C'est comme ça. Le pauvre Barack Obama, réveillé à 6 heures du matin, en a été le premier surpris et sans doute le plus embarrassé.

Au-delà  de l'étonnement et des réactions épidermiques, somme toute, assez saines, de la plupart d'entre nous, deux choses devraient nous faire réfléchir :

D'abord, ce choix du Comité Nobel est, comme dans les tremblements de terre, la réplique de la joie qui, à travers le monde, a  résonné lors de l'élection d'Obama et, a contrario, des sentiments de rejet, d'hostilité, voire de haine, que G.W. Bush, au fil dans années, a suscités à travers le monde. Son arrogance,  son manichéisme, sa brutalité, son ignorance, son hubris et celle de son équipe n'ont pas seulement terni  l'image de l'Amérique à travers le monde. Ils ont endommagé la perception de tout le monde occidental par une bonne partie de l'humanité, Europe comprise.

C'est pour cela que l'opposition déterminée de la France à  l'invasion de l'Irak par Bush et Blair a été si méritoire, si  courageuse et d'ailleurs si parfaitement en phase avec  la majorité des opinions publiques. Cette position n'a pas été  le reflet d'un quelconque antiaméricanisme  hérité d'un gaullisme dévoyé et dépassé. Elle a été l'expression la plus claire du refus du monde vu par Bush et les néoconservateurs : celui de la croyance en l'utilisation de la force militaire comme  seule réponse aux problèmes internationaux; le mépris des  principes élémentaires de démocratie, de liberté et de justice, qui  sont les fondements de la société américaine; l'arrogance et le mensonge, y compris à l'égard des Alliés.

Ne sous-estimons pas les dégâts causés par ces huit ans de  présidence Bush pour la solution des problèmes actuels, en particulier le problème iranien, le conflit israélo-palestinien et  la question de l'Afghanistan. A l'heure où Barack Obama est en butte à l'hostilité des ultraconservateurs américains à propos de  la réforme du système de santé, au moment où sa volonté de dialogue,  ses offres de paix  et son ouverture au multilatéralisme sont  interprétés par l'extrême droite américaine comme autant de signes de faiblesse et d'esprit munichois, eh bien il faut se réjouir de l'attribution de ce prix Nobel de la paix. Obama en a  bien besoin.

Naturellement, il s'agit d'une ligne de crédit, pas d'un chèque en blanc. Cette reconnaissance avant l'heure lui donne des obligations et représente un défi immense, voire un handicap que ses adversaires vont utiliser à tout bout de champs  mais sur lequel  lui même et les Alliés de l'Amérique doivent aussi méditer.

Il doit d'abord  avoir des résultats, et vite, au Proche- Orient, en Afghanistan, sur le désarmement nucléaire, en Iran, dans les relations avec  la Russie et la Chine, sur le climat,  etc... Mais le défi va bien au-delà. Il s'agit ni plus ni moins pour Obama , s'il veut vraiment être  à la hauteur de ce Nobel de la paix, de  reconnaitre que les Etats-Unis ne sont plus  les maîtres du monde, qu'ils doivent partager les responsabilités, qu'ils ne peuvent plus tout se permettre (par exemple en continuant à laisser filer leur monnaie  et se faire financer leurs déficits par le reste du monde tout en exigeant que  le dollar soit la seule devise internationale), que le multilatéralisme implique des compromis, à commencer par le fait d'accepter que les Etats-Unis ne sont pas au dessus de l'ONU et de la loi internationale. Bref, il s'agit de réviser soixante ans de pratiques, de doctrine, de réflexes  et de certitudes sur le rôle des Etats-Unis dans le monde et  la légitimité de leur «leadership». Pas moins.

Nous Européens, avons un rôle important à jouer dans cette révision, en fait cette véritable révolution:  en fournissant notre expérience de partage des souverainetés qui est à la base de la construction européenne et, plus encore, en mettant un terme à cinquante ans d'une politique commode qui consiste à dénoncer l'unilatéralisme américain tout en nous reposant sur leur leadership pour résoudre tous les problèmes. La France n'est pas si mal placée pour y aider.

Si, avec ce prix saugrenu, le Comité Nobel  avait ouvert la voie à de telles avancées, cela vaudrait la peine, non'

G. Le Hardy

A lire également: Le Nobel des bonnes intentions, Obama est une icône pop, Comment son nominés les prix Nobel' et Et si Obama refusait le prix'

Image de Une: Barack Obama Jim Young / Reuters

26 commentaires
Bon, j'ai été vulgaire... Aber "ein Mal ist kein Mal"...
Envoyé par Bernard_036 - le Mercredi 14 Octobre 2009 à 11:27
Je vais me renseigner de plus près sur les partis de la Knesset.
Envoyé par Bernard_036 - le Mercredi 14 Octobre 2009 à 11:32
Soit, Bernard : einmal ist keinmal Clin d'oeil Rigole. Mais je ne comprends pas ce que vous voulez dire ( en substance, et si je ne déforme pas trop, " je crains que le premier signe de faiblesse des Etats-Unis ne soit considéré comme le signal de l'hallali " ) - Hallali contre qui , - Israël ? Et à quel signe de faiblesse pensez-vous ? Pouvez-vous , s'il vous plaît, expliciter votre pensée ?
Envoyé par Edmond_002 - le Mercredi 14 Octobre 2009 à 17:27
Donner un prix novel a quelquen qui fait la guerre et que veut avoir la supramatie sur les autres a n' importe quel prix, je suis desole, ce de tres mauvais gout pour rester poli.
Envoyé par Julia - le Mercredi 14 Octobre 2009 à 18:33
Hallali contre les etats-Unis, attentats sur leur propre territoire, assaut généralisé contre Israël, en effet.
Envoyé par Bernard_036 - le Jeudi 15 Octobre 2009 à 23:42
Tous les prix Nobel de la paix me semblent plutôt des encouragements que des récompenses. Il y a pire qu'Obama : Yasser Arafat si j'ai bonne mémoire...
Envoyé par Bernard_036 - le Samedi 17 Octobre 2009 à 13:24
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 10 minutes