Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Alors que les yeux du monde entier sont sur l'Iran, le président Shimon Peres rejoint son homologue américain Barack Obama en exprimant son espoir que les protestations anti-gouvernementales dans la république islamique feront tomber le régime des ayatollahs.

« Il est très regrettable de voir le parlement d'Ahmadinejad appeler à assassiner l'opposition, » a déclaré Peres mercredi dans une allocution à la Conférence des Présidents des Principales Organisations Juives à Jérusalem.

« Je vous le dis, cela va continuer, et l'Iran ne sera pas arrêté par la force et une intervention extérieure, mais par son propre peuple qui souffre. »

Le président a noté que « nous entrons dans un chapitre majeur de l'histoire d'Israël et du Proche Orient. C'est un changement incroyable qui se passe ici. Ce que nous avons vu en Egypte est une révolution sans leader. »

« Je demande quelles sont les raisons, et les raisons sont que les choses sont difficiles pour eux. Il des problèmes avec beaucoup de gens qui sont sur le point de tomber dans la réelle pauvreté. Les chiffres indiquent un taux de chômage de 40%. »

Quant à l'avenir de l'Egypte après la tourmente, Peres a déclaré qu'il s'était demandé ce que les Frères Musulmans feraient. « Être un musulman ou être un frère ne fait pas le succès d'un pays. »

Il s'est adressé à la nouvelle génération de révoltés. « Dans de nombreux pays qui nous entourent, il y a beaucoup de corruption, et si il n'y avait pas internet ou Facebook vous ne verriez pas la corruption. »

« La meilleure chose pour les manifestants est l'iPhone. Nous sommes dans un monde nouveau. Dans les manifestations en Egypte, il était intéressant de voir les jeunes et les femmes, qui sont la nouvelle force, manifester pour la première fois en jeans et t-shirts. Les vêtements ne disent pas qui est pauvre ou riche, ils déclarent qu'ils veulent l'égalité. »

Selon le président, les chances de voir la démocratie dans les pays de la région sont minces. « La plupart des états de la région ne sont pas démocratiques. Parmi les dirigeants actuels, qui renoncera à la puissance de son plein gré et déclarera des élections ? Demander à un leader de le faire c'est comme inviter une dinde pour un repas de Thanksgiving. »

Les affrontements se poursuivaient mercredi à Téhéran lors des obsèques de Sana Jaleh, un des deux jeunes tués lundi lors des rassemblements anti-gouvernementaux.

La télévision d'état a indiqué qu'un « petit nombre » de militants de l'opposition s'est affronté avec des partisans du gouvernement lors des funérailles.

Le dictateur iranien Ahmadinejad a prononcé un discours dans la ville méridionale de Busher mercredi, disant que « l'ère des régimes fantoches a cessé d'exister ».

Parlant des récentes révoltes en Tunisie et en Egypte, il a dit : « nous avons vu que plus le régime est dictatorial, plus il reçoit le soutien des pays arrogants, » en référence aux états de l'Ouest.

Selon Ahmadinejad, l'Occident est « intéressé à profiter de l'énorme vague d'énergie populaire pour ses propres besoins, » alors que l'Iran supporte le droit des peuples à choisir leur destin. Il n'a pas fait de commentaire sur les violentes manifestations contre sa propre dictature qui ont lieux depuis quelques jours.

Pendant ce temps, toujours mercredi, des centaines de manifestants libyens ont envahi les rues de la deuxième plus grande ville du pays pour demander des élections libres, un premier signe que les troubles de la région se propagent à la nation arabe en Afrique du Nord.

Quatorze personnes ont été blessées alors qu'une foule de gens, en colère suite à l'arrestation de manifestants, s'est battue avec la police et des supporters du gouvernement, selon des témoins et médias locaux.