Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Les palestiniens de Judée Samarie vont renouveler le mois prochain leur demande pour une amélioration de leur statut au sein des Nations Unies, a déclaré samedi leur ministre des affaires étrangères, un geste qui pourrait renforcer leurs revendications alors qu'ils refusent toujours de discuter avec Israël.

Les palestiniens sont répertoriés en tant qu'entité observatrice à l'ONU, sans droit de vote. Ils vont demander à recevoir le statut d'observateur non membre à l'assemblée générale des Nations Unies du 27 septembre, a déclaré à Ramallah Riyad al-Malki.

Un tel statut, qui s'apparente à celui du Vatican, serait une reconnaissance indirecte de leurs demandes sur un état en Judée Samarie, Jérusalem Est et la bande de Gaza. Il leur permettrait d'adhérer à un certain nombre d'organismes des Nations Unis, ainsi qu'à la cour pénale internationale.

Malki a déclaré que le président Mahmoud Abbas, qui ne représente que les palestiniens de Judée et Samarie, ferait la demande dans un discours, et les palestiniens feront ensuite pression pour un soutien parmi les états membres des Nations Unies, dont beaucoup sont favorables à la campagne et voient les villes juives de Judée Samarie comme illégales.

"Quand nous serons certains d'avoir obtenu le soutien absolu du plus grand nombre possible d'états, nous serons prêts à demander que l'assemblée générale vote un tel projet de résolution," a dit Malki.

Une majorité simple des voix de l'assemblée de 193 membres suffirait à accorder le statu d'observateur non membre, en contournant le conseil de sécurité où les Etats-Unis ont un droit de veto.

"Nous espérons avoir 180 voix," a dit Malki. "Nous allons devenir un état non membre en 2012."

Une fois que cela aura été atteint, a-t-il dit, les palestiniens poursuivront la pleine adhésion à l'ONU. Toutefois, cela exigera l'approbation du conseil de sécurité, et donc de Washington.

"Il s'agit d'une lutte permanente qui ne s'arrêtera pas, et que nous allons continuer jusqu'à la fin," a dit Malki.

Une campagne similaire l'année dernière avait tournée court face à l'opposition d'Israël et des Etats-Unis, qui avaient déclaré qu'un état palestinien devrait être créé en accord avec Israël.

Les responsables israéliens n'ont pas immédiatement réagi à l'annonce de Malki. Auparavant, Israël a accusé le gouvernement d'Abbas de tenter de se soustraire aux négociations, qui supposeraient un compromis territorial et qu'il reprenne le contrôle de la bande de Gaza, qu'il a perdu en 2007 au profit des islamistes du Hamas.

Geoffrey Anisman, porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis en Israël, a réitéré l'appel de l'administration Obama à ce que les palestiniens reprennent les négociations directes avec Israël.

"Nous croyons qu'une action unilatérale à l'ONU ne produira pas de progrès ou d'état pour les palestiniens, et notre message aux palestiniens reste le même," a-t-il dit.