Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'autorité palestinienne a décidé de renouveler sa demande de reconnaissance lors de la prochaine assemblée générale des Nations Unies en septembre, mais des sources politiques à Ramallah disent que la campagne de cette année sera différente de la précédente.

"La décision n'est pas dramatique. Ce qui va se passer en septembre prochain ne ressemblera pas à septembre dernier, c'est une histoire différente cette fois," a déclaré un responsable de Ramallah.

La différence avec l'an dernier est qu'à cette époque les palestiniens se sont directement tournés vers le conseil de sécurité, qui est le seul organe de l'ONU qui est autorisé à donner aux palestiniens le statut de membre à part entière de l'organisation.

L'an dernier, les palestiniens n'ont pas recueilli la majorité nécessaire afin de passer le vote au conseil de sécurité.

Cette fois, le président des palestiniens de Judée Samarie, Mahmoud Abbas, envisage de se tourner vers l'assemblée générale, où les palestiniens sont garantis d'une majorité automatique. Toutefois, l'assemblée générale ne peut pas accorder la pleine adhésion aux palestiniens, mais seulement mettre à jour leur statut pour celui d'état non membre observateur. Ce statut leur permettra de demander l'adhésion à plusieurs agences des Nations Unies et à la cour pénale internationale.

Une autre différence est que cette fois Abbas effectuera un discours dans lequel il annoncera officiellement la demande des palestiniens. L'assemblée sera ensuite chargée de fixer une date pour le vote.

Plus tôt, le ministre des affaires étrangères de Ramallah, Riyad al-Malki, a déclaré aux journalistes que Ramallah vise à assurer 180 voix sur 193 lors du vote.

"Nous espérons faire 180 voix," a dit Malki. "Nous allons devenir un état observateur en 2012." Une fois que ce sera atteint, a-t-il dit, les palestiniens poursuivront la pleine adhésion à l'ONU. Toutefois, cela exigera l'approbation du conseil de sécurité, et donc de Washington.

"Il s'agit d'une lutte permanente qui ne s'arrêtera pas et nous allons continuer jusqu'à la fin," a déclaré Malki.

Pendant ce temps, le responsable de Ramallah a noté que les palestiniens travaillent contre la montre pour obtenir la majorité nécessaire à l'assemblée générale. "Nous avons des gens qui travaillent vigoureusement pour obtenir un soutien, et ils ont été envoyés dans le monde entier afin de discuter de notre objectif et de demander des votes."

"Demain par exemple, nous accueillons des représentants de pays non alignés à Ramallah, ce qui fait également partie de nos efforts diplomatiques," a-t-il ajouté.

Que le vote à l'assemblée générale prenne place ou non, l'autorité palestinienne a fait circuler un document interne détaillant les possibles réponses israéliennes à la demande palestinienne.

Selon le document, certains des scénarios incluent l'annulation des accords d'Oslo, l'annexion de blocs d'implantations et de Jérusalem Est ou un retrait unilatéral israélien sur la barrière de sécurité.

En outre, les palestiniens prévoient qu'Israël pourrait geler le transfert des paiements d'impôts à l'autorité, et dresser plus de barrages routiers en vue d'entraver la liberté de mouvement des palestiniens.