Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Pour la deuxième journée consécutive, l'administration Obama a critiqué mardi Israël pour sa décision de construire de nouveaux logements dans le quartier nord de Jérusalem de Ramat Shlomo, souvent décrit à tort par les medias comme une "implantation illégale de Jérusalem Est".

"Nous sommes profondément déçus qu'Israël insiste sur la poursuite de cette tendance de provocation," a déclaré aux journalistes la porte-parole du Département d'Etat, Victoria Nuland. "Ces annonces répétées de nouveaux plans de construction vont à l'encontre de la paix."

"Les dirigeants israéliens ne cessent de dire qu'ils sont favorables a une solution a deux états, mais ces actions ne font que mettre à risque ces objectifs," a-t-elle ajouté.

Le langage de Nuland a été plus vif que celui utilisé dans ses déclarations de lundi, lorsqu'elle a appelé Israël à s'abstenir d'actions unilatérales et a déclaré que la position américaine concernant la construction juive en Judée et Samarie n'a pas changé.

Malgré ces remarques fortes, Nuland a déclaré que les Etats-Unis ne croyaient pas qu'une condamnation d'Israël au conseil de sécurité de l'ONU serait "utile" dans la résurrection du processus de paix au point mort.

"Nous appelons denouveau Israël et les palestiniens à cesser toute sortes de mesures unilatérales et contreproductives et de revenir à des négociations directes," a-t-elle dit.

Lundi, le ministère de l'intérieur a décidé d'aller de l'avant avec des plans pour construire 1500 nouveaux logements à Ramat Shlomo, même si il a réduit le nombre de logements à construire, 1600 ayant été initialement prévus.

Le projet de Ramat Shlomo, qui a traîné pendant des années, n'a pas encore vu une pelle toucher le sol. Néanmoins, une annonce de routine sur le projet avait déclenché un tollé diplomatique au cours d'une visite en Israël du vice-président américain Joe Biden en mars 2010. Après avoir reçu l'autorisation de base du ministre de l'intérieur Eli Yishai en août 2011, le plan avait été mis tranquillement de côté.
 
Il y a deux semaines, il a été relancé à la suite de la reconnaissance de facto de l'autorité palestinienne en tant qu'état souverain par l'assemblée générale des Nations Unies, un geste en désaccord aux accords d'Oslo entre Israël et l'AP.
 
Ramat Shlomo, décrit faussement par certains comme une implantation juive à Jérusalem Est est en fait situé au nord de Jérusalem, entre Ramot et ses 60 000 habitants juifs et le parc industriel d'Har Hotzvim.
 
La région était des collines vides avant la réunification de Jérusalem en 1967. Les arabes et les medias antisionistes appellent toute région réunie à Jérusalem en 67 "Jérusalem Est", donnant l'impression que la partie orientale de la ville peuplée d'arabes et occupée par la Jordanie jusqu'en 67 va entre "envahie" par des milliers de juifs qui déplaceront des arabes.

L'autorité palestinienne a déclaré lundi soir qu'elle allait déposer une plainte auprès du conseil de sécurité des Nations Unies sur les progrès réalisés dans les plans de construction.

Nabil Abou Rudeineh, un porte-parole de Mahmoud Abbas, a qualifié la plan de "défi flagrant" a la communauté internationale et de "mépris pour les sentiments du peuple palestinien et de la nation arabe."
 
Il a affirmé que la décision prise lundi par le comité de planification du ministère isolerait davantage Israël "après que le monde… ait reconnu l'état palestinien dans les frontières de 1967."