Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a réaffirmé lundi son engagement pour la solution à deux états avant la visite du président américain Barack Obama en Israël.

S'adressant à la conférence des présidents des principales organisations juives américaines à l'hôtel Inbal de Jérusalem, Netanyahou a déclaré qu'il se tient toujours derrière son discours de Bar Ilan de 2009, dans lequel il a soutenu le concept de deux états pour deux peuples.

"Je crois qu'un cadre pour la paix est ce que j'ai souligné dans mon discours à l'université de Bar Ilan, deux états pour deux peuples. Un état palestinien démilitarisé qui reconnaît l'état juif."

Il a néanmoins souligné qu'il ne devrait y avoir aucune condition préalable aux négociations et a appelé à une reprise des pourparlers.

"Parvenir à cette solution veut dire négocier de bonne foi. Cela signifie que vous ne posez pas de conditions préalables. Depuis quatre ans, les palestiniens posent à chaque fois des conditions préalables. Mon espoir est qu'ils les laissent de côté et viennent à la table des négociations," a-t-il dit.

Concernant la menace nucléaire iranienne, il a déclaré que bien que Téhéran n'a pas encore atteint la ligne rouge présentée lors de son discours à l'ONU, l'Iran s'en rapproche.

"J'ai tracé une ligne rouge à l'ONU, ils n'ont pas franchi cette ligne, mais ce qu'ils font est de raccourcir le temps qu'il leur faudra pour franchir cette ligne. Et en mettant en marche des nouvelles centrifugeuses plus rapides, ils réduisent ce temps d'un tiers. Cela doit être arrêté. Pour l'intérêt de la paix et de la sécurité, dans l'intérêt de tout le monde."

Au sujet de la guerre civile en Syrie, le premier ministre a déclaré que Damas possède "les armes les plus avancées du monde qui peuvent changer l'équilibre des forces au Moyen Orient. Israël ne va pas rester les bras croisés et laisser ces armes tomber entre les mains de terroristes," s'est-il engagé.

Obama doit se rendre en Israël le 20 mars. La Maison Blanche a déclaré que la visite ne sera pas "axée sur des propositions spécifiques pour le processus de paix au Moyen Orient."

Dimanche, Netanyahou a déclaré que la visite sera axée sur le programme nucléaire iranien, la situation explosive en Syrie et ses effets sur la sécurité régionale, et les tentatives pour faire avancer le processus de paix avec l'autorité palestinienne.

Washington prend également des mesures en vue de la visite d'Obama en Israël et à l'autorité palestinienne. Le Congrès travaille à dégeler 700 millions de dollars pour l'AP. Ces fonds ont été gelés après le geste unilatéral de l'autorité palestinienne à l'ONU. Les Etats-Unis craignent maintenant que sans cette aide, l'AP pourrait s'effondrer.

Victoria Nuland, porte-parole du Département d'Etat, a déclaré qu'il était important pour l'autorité palestinienne de rester efficace, ajoutant que le secrétaire d'état John Kerry pense que ces fonds doivent être libérés sans délai. Les responsables américains craignent que les forces de sécurité de l'autorité palestinienne, que les Etats-Unis ont aidé à mettre sur pied, puissent s'effondrer.

Le Département d'Etat s'emploie à libérer 495,7 millions de dollars en aide notifiée en avril 2012, et 200 millions d'appui budgétaire direct notifié la semaine dernière. "Notre point de vue est que notre aide au peuple palestinien est une partie essentielle de l'engagement américain à une solution à deux états négociée par les palestiniens et les israéliens, promouvant une paix globale au Moyen Orient," a déclaré Nuland lors de son point presse.

"C'est dans l'intérêt non seulement des palestiniens, mais aussi d'Israël et des Etats-Unis, de s'assurer que ces efforts se poursuivent, car ils aident à construire une région plus démocratique, stable et sûre".